samedi 30 janvier 2010

Manifestation du 30 janvier 2010 : le syndicalisme enseignant à l'agonie.

Depuis quelques jours, tu auras remarqué, cher lecteur, que je suis resté silencieux. D'abord parce que les thèmes d'actualité ne me convenaient pas, parce que je me traînais une charrette (qui n'est d'ailleurs pas arrivé), mais surtout parce que je me sens de plus en plus déprimé par le contexte de l'éducation.

Il y a quelques mois, cher lecteur, je t'informais de l'ambiance difficile dans les salles des profs. Loin de s'améliorer, la situation n'a cessé de se dégrader. Le gouvernement est en train d'étendre aux lycées les recettes qui ont fait tant de mal en collège et dans le primaire. En parallèle, il finit d'achever la formation des maîtres, et met en place un stage scandaleux pour les futurs enseignants.

Quelles réactions dans la profession ? Depuis le début de l'année, les syndicats majoritaires ont tenté de mobiliser à trois reprises. La première tentative du 24 novembre avait été un semi-échec. Le 21 janvier avait mobilisé davantage mais était apparu dans les médias comme un véritable échec. Dans mon propre lycée dit difficile, les collègues sont restés l'arme au pied, sous divers prétextes que je ne décrirais pas ici, de peur de perdre mon self-control et de jeter mon ordinateur par la fenêtre.

Or, aujourd'hui, cinq syndicats assez divers se lançaient dans une manifestation nationale à Paris. Parmi eux, le SNES (syndicat majoritaire), SUD, la CGT et le SNALC (syndicat enseignant très corporatiste et marqué à droite). Normalement, les manifestations nationales mobilisent beaucoup. Elles évitent de perdre une journée de salaire, sont visibles médiatiquement et autorisent les enseignants de toute la France à se retrouver, avec des parents et des élèves (la FCPE, la FIDL et l'UNL appelaient aussi).

Cette journée restera pour moi comme un échec grave pour l'ensemble du syndicalisme enseignant. Même lorsqu'il n'y a pas de journée de salaire à perdre, les profs ne répondent plus à l'appel. D'après la FSU, 10 000 personnes ont défilé, ce qui correspond à une manifestation normale, un jour de grève en région parisienne uniquement. Cette journée illustre la faillite des méthodes de lutte inventées par les syndicats suite à l'échec de la grève de 2003. En comparaison, le 15 mai 2008, la FSU mettait 300 000 personnes dans la rue et 67% de la profession en grève.

Cette situation va bien sûr pouvoir bénéficier au gouvernement qui fera passer toutes les réformes qu'il souhaite. D'ailleurs, je rigole nerveusement en pensant aux déclarations de Sarkozy de 2008 sur la dangerosité de la FSU : cette centrale n'a plus gagné un seul combat depuis 2003, à l'exception du report de la réforme du lycée l'an dernier, grâce au soutien massif des lycéens.

D'autres vont se satisfaire de cette faillite du syndicalisme enseignant, dernier bastion de résistance gauchiste dans cette forteresse marxiste que serait l'Éducation nationale (là aussi, je rigole vraiment).

Pour moi, cette défaite marque la fin programmée de ma vision de l'école, et le triomphe des idées que j'abhorre. Ma déception est d'autant plus forte que les partis de gauche sont totalement absents de cette contestation, ne semblant plus considérer que l'éducation soit un terrain intéressant pour la politique. Plus que jamais, le PS suit les mouvements de droite, et c'est vraiment regrettable. Seul Mélenchon s'est montré dans le cortège, comme le 21 janvier d'ailleurs.

Évidemment, on peut toujours rester optimiste et espérer que le vent tourne. Les mouvements sociaux peuvent parfois être très surprenants.

Cette situation nous confirmera au moins dans quelque chose : sans relais politique, un syndicat ne peut que difficilement lutter, car les salariés n'ont aucun espoir, même s'ils rencontrent parfois des victoires ponctuelles dans leurs entreprises ou leurs services publics, de voir leurs conditions de vie s'améliorer. On aimerait que les leaders de gauche sortent de leur médiocre suivisme idéologique de la droite et se mettent vraiment au travail, en reprenant leurs fondamentaux et en les faisant évoluer.

Pour la première fois, j'ai entendu des collègues déconseiller à leurs élèves de chercher à devenir enseignant plus tard. Cela m'a fait mal, vraiment mal. J'espère que je n'en arriverai jamais là, et que j'aurai alors la force de changer de métier.

20 commentaires:

  1. Même constat, même désespoir...

    Bises...

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  2. J'ai l'impression que vous confondez pas mal de choses.

    La manifestation a été moyenne mais pas catastrophique.

    Le 20 janvier 2007 sur une manifestation nationale du même type à la même période, il y avait eu 13500 manifestants (alors qu'à l'époque aucun syndicat ne soutenaient une partie de la politique du ministère de l'EN comme l'UNSA et le SGEN actuellement).

    En plus la réforme des lycées contrairement aux suppressions des décharges de l'époque n'engendre pas trop de suppression de postes à la rentrée. La réforme les renvoient habillement à la rentrée 2011 (et d'ailleurs les Recteurs ont reçu des consignes pour doter le plus largement possible les secondes l'an prochain). On sait que certains ne se mobilisent que lorsqu'ils seront immédiatement touchés pour leur poste.

    Le 30000 que vous évoquez n'est pas une manifestation nationale mais un cumul de manifestation dans toute la France. D'ailleurs il sera quasiment impossible financièrement (et pratiquement) pour la FSU seule de transporter même 150000 personnes à Paris (un TGV normal c'est 500 places, il coûte au moins 25000€).

    Concernant l'absence de victoire syndicale pour la FSU depuis 2003, je ne suis pas d'accord ; le retrait des décrets de Robien en 2007 ou le recule partiel du gouvernement sur les suppressions des RASED sont bien réels.

    Je suis par contre tout à fait d'accord que sans relais politique les choses sont plus compliqués. Car la mobilisation fait moins peur au gouvernement.

    En espérant que cette réforme des lycées sera au moins sur les points les plus scandaleux repoussée.

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  3. Il ne te reste plus qu'à proposer une coordination en misant sur l'idée que certains enseignants restent combatifs ou ne se font pas à la "gestion" tous azimuts.

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  4. Totalement d'accord ... malheureusement !

    LB

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  5. @ CC : ouep...

    @ Anonyme (membre de la direction du SNES ou du SNUIPP peut-être ?) : malgré votre argumentaire sur les chiffres, j'ai un bon nombre de manifestation nationale au compteur maintenant, et celle-là était un bide, de mon point de vue.

    La victoire sur les décrets de Robien était un argument électoral de Sarko. Quant aux RASED, ils ne sont pas totalement sauvés.

    @ Mtislav : les mouvements sociaux restent toujours très mystérieux dans leurs alchimies.

    @ LB : merci de le dire.

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  6. Non, je ne suis membre de rien du tout, je ne sais d'ailleurs pas ce qu'en pense les directions nationales des syndicats. Mais je suis monté manifester de ma province, et mon département a envoyé autant de personnes que d'habitude là au moins on pouvait compter ( pour les départements voisins que l'on croisent toujours dans les trains c'était variable de normal à pas bon du tout).

    C'est sûr que 10000 c'est moins bien que 13000, mais je pense toujours que ta comparaison est fausse. Le 300000 avec lequel tu compares, n'est pas une manifestation nationale, et donne une mauvaise idée du niveau de mobilisation.

    La victoire sur les décrets de Robien est une victoire syndicale car nous avions à l'époque obligé tous les candidats ou presque à s'engager à les retirer. D'ailleurs ça rejoint le problème du relais politique.

    Sur les RASED, si je me rappelle bien ces la moitié des 3000 suppressions qui a été annulé.

    Vu le contexte, je pense que beaucoup se résigne c'est cela qui explique les 3000 manifestants qui manquaient.

    Ce qui est sur c'est que la situation aurait été plus compliquée pour le ministre.

    Dommage pour les lycées, et pour nos enfants.

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  7. @ Anonyme : je me souviens par exemple du 19 octobre 2008, manifestation locale, qui était bien plus grosse que celle de samedi. Mais bon, je l'accorde, j'étais pessimiste samedi soir, et maintenant, cela va un peu mieux.

    Sur les décrets de Robien, je peux l'accorder. Sur le RASED, la mobilisation des parents a aussi jouer un grand rôle.

    Sur le ministre, je ne sais pas. Il n'a pas l'air de se préoccuper beaucoup des mouvements, d'autant plus qu'il joue sur les divisions syndicales.

    Bon, tout n'est pas fini, on peut encore espérer un sursaut.

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  8. "[...] dans cette forteresse marxiste que serait l'Éducation nationale (là aussi, je rigole vraiment)[...]"

    Moi aussi. Jaune.

    Un festival de victimes consentantes.
    Degrés polaires de conscience collective.

    Les suppressions de postes? Pas concernés..."Au secours Mon poste à Mouah est supprimé l'an prochain, que vais-JE faire Mouah qui pensais que ça n'arrivait qu'aux Zautres?" Et qui continue de penser qu'elle va sauver Sa pomme grâce aux pouvoirs magique d'un représentant syndical du lycée à qui elle n'adresse jamais la parole car c'est potentiellement un bolchévik sanguinaire.

    Lequel bolchévik sanguinaire ne sait plus s'il doit rire ou pleurer. Mais ça pleure pas les bolchéviks sanguinaires! Ca fait la peau des pauvres brebis toutes perdues!

    Misère, misère, misère.
    Je moutonne, tu moutonnes, il moutonne, nous moutonnons, vous moutonnez, ils moutonnent.

    Mes condoléances.

    Postcriptum.
    Allez Matthieu courage, je suis moins pessimiste que toi parce que je vois se dessiner à Gauche malgré tout quelque espoir.
    Si si!
    On ne va quand même pas se résigner à la moutonnerie généralisée?

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  9. J'ai choisi la facilité du pseudo mais moi Anonyme 12H53 c'est Anonyme 2.

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  10. Et oui, c'est ce que je disais en commentaire d'un de tes billets précédents quand tu annonçais que ça aller bouger, que tu le sentais...
    Ces grèves et ces manifs régulières, à répétition, avec quasiment les mêmes slogans depuis... allez on va dire 20 ans, sont d'une inefficacité totale.

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  11. @ Anonyme 2 : en mettant un pseudo, c'est de suite plus clair !

    Des espoirs ? Où ça ?

    Pour les collègues, oui, c'est bien la situation actuelle, quoiqu'un peu caricaturé...

    @ Polluxe : ces journées peuvent servir à quelque chose, avec une stratégie et des objectifs clairs. Sinon, cela ne marche pas, bien sûr.

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  12. @ matthieu (enfin pas spécifiquement à toi mais puisque tu cherches espoir je dis ce que j'en pense)

    Eh oui parfois la réalité dépasse la fiction (Eh non c'est pas une caricature même si dans ton lycée le climat politique est peut-être plus doucereux. Chez moi, pas même l'ombre d'un socialiste. Tant mieux d'ailleurs car le côté vaseline très peu pour moi. Bah quoi? C'est toujours mieux de dire ça que de jeter l'ordi par la fenêtre non?)

    L'espoir? Ca dépend de tes convictions politiques.
    Pour ma part elles sont anticapitalistes et antiproductivistes (personne n'est parfait) et écologistes et républicaine.

    Ah zut trop de caractères, je fais en plusieurs morceaux.

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  13. Pas anti à la sauce n'importe comment.
    Des voix d'économistes se font entendre pour tirer la sonnette d'alarme et nous encourager à ne pas sacrifier l'Etat (donc nous) sur l'autel du Dieu marché et de sa main invisible.
    Lesquels économistes détaillent relisent point par point les théories libérales classiques (j'ai dit libérales si si, ils convoquent des arguments libéraux pour critiquer le système libéral, sans exclure Marx, mais insiste sur ces théories libérales) et y trouvent de quoi repenser la non gestion économique que nous nous sommes "choisie". Et matière à élaborer d'autres politiques. Je recommande la lecture de Jacques Généreux si ça vous intéresse( "les vraies lois de l'économie" 2001/2002 où il dit en introduction: "[...] de même qu'il est des néolibéraux chez qui le seul nom de Marx déclenche des poussées d'urticaire, il est des néomarxistes outrés par l'idée qu'une critique du néolibéralisme émane aussi de l'analyse économique non marxiste [...]", la "Dissociété",2006 parce que ces choses là sont sérieuses et qu'il vaut mieux savoir de quoi on parle), à moins que vous ayez fait le tour de la question. Son discours à Saint Brieuc pendant la campagne des européennes aux côtés du Front de Gauche. Et puis son opinion sur la politique de relance de Sarkozy qu'on doit trouver sur daylimotion dans parlons.net je crois et d'autres. N'a pas été élu pour les Européennes. Trop frais encore comme mouvement. Vous avez aussi Jacques Sapir. Mais lui je ne l'ai pas encore lu. Et d'autres. Le message principal: les lois économiques ne relèvent pas de la physique, elles sont les lois des hommes. La République c'est la loi des hommes non? Alors quoi? Il faudrait s'en laisser compter sous prétexte que le nouveau Dieu s'appelle cac40 et que son bras armé sur terre sont une poignée d'actionnaires?
    Et c'est pas l'émancipation le projet républicain?
    Espoir parce qu'il y a là une stratégie de rassemblement pour qu'on ne se retrouve pas à devoir voter utile. Parce qu'il s'agit bien des urnes. Il y a par là un réel effort politique sur le fond et sur la forme. Progressif, récent certes. Encore que sur le fond, plus j'en découvre et plus j'en mesure l'épaisseur. Il ne tient qu'à nous de lui donner plus d'ampleur. C'est vrai que ça demande du boulot, faire l'effort de s'y intéresser sérieusement. Je crois que les choses vont se faire petit à petit. A commencer par les régionales. Et puis, voter ça c'est facile c'est le dimanche, pas de retenues sur salaire.
    Et si ça change par là, il y a des chances que ça change du côté de la casse du service public en l'occurence.
    Et pour nos élèves. Sauf si leur avenir est assuré. Mais il semblerait qu'on ne soit pas tous dans le même bateau et que l'avenir ne soit même pas sûr pour les plus chanceux.
    S'il y a des privilégiés, je crois qu'il y a surtout beaucoup de victimes consentantes. Je le vois tous les jours. On a renoncé à se mêler de ce qui nous regarde.

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  14. Et je n'en peux plus de la condescendance de ceux qui méprisent le fait qu'on puisse avoir de sérieuses raisons de remettre en cause notre système économique et surtout nos croyances en la matière. De sérieuses raisons et des réponses. Ecoutez, lisez ces économistes.
    Enfin faites comme vous voulez.
    Il y a des perspectives, le tout c'est d'accepter de les voir.
    Et merci à cette Gauche là d'ouvrir ce que le PS ferme à double tour. Une porte vers les possibles. J'ai pas dit mirages, j'ai dit POSSIBLES.
    Les grèves? Une façon de montrer, de rappeler qu'on est là. D'user de notre droit. Sans s'excuser. De lutter. Bah oui. Lutter. Encore un gros mot. Comme pauvres, sdf, smicard, chômeur, rmiste, sans-papiers...
    Parce qu'en face de nous c'est pas des tendres.
    Et on aurait tort de croire que c'est juste une histoire de sarkozysme. Ou plutôt de ne pas voir sur quelle vague idéologique il surfe.
    Autrement dit, il s'agit bien de droite ou de gauche.
    Bon je prêche peut-être des convaincus ou tout autant dans le désert. (Matthieu ne prend pas ce que je dis pour toi hein mais bon tu donnes la possibilité de parler alors...Merci)
    Mais pour ma part, il y a des raisons objectives d'espérer.

    Une piqûre de rappel?
    Je vous recommande l'excellent documentaire de l'Autrichien Erwin Wagenhofer: Let's make money.
    Histoire de changer d'échelle et de voir à quelle sauce nous sommes mangés. Très didactique.

    Une date aussi: 15 août 1971.

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  15. Le blog de Paul Jorion, le temps qu'il fait, 29 janvier 2010.

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  16. je voudrais réagir sur un point : le SNALC-CSEN n'est ni corporatiste ni marqué à droite !
    c'est un syndicat apolitique qui défend une Ecole républicaine de qualité, qui est attaché à la transmission des savoirs par des professeurs compétents et qualifiés, qui demandent à être reconnus pour cela et rémunérés en conséquence.
    le SNALC n'accepte pas l'école garderie, le lycée light et le grand bazar qu'est devenu le système éducatif actuel, ce qui n'a rien à voir avec le corpporatisme.

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  17. @ MH (en deux morceaux)

    Et donc les autres syndicats en creux sont contre l'école républicaine, contre la qualité de l'éducation, pour la garderie, pour le lycée "light"?(suppression des heures d'HG en terminale Scientifique?), pour des professeurs incompétents (suppression des IUFM?) qui demandent à être mal payés et détachés de la transmission des savoirs(disparition de la notion de chômage dans les contenus d'économie?).

    Si c'est votre vision des autres syndicats...Je vous conseille d'entrer en politique parce que un tel tableau me ferait frémir.

    Mais je crois bien que ce sont ces autres syndicats qui prennent la mesure politique (ou presque...) de ce qu'il se passe. Votre apolitisme vous rend suspect.
    Alors forcément on vous "croit" de droite, et "corporatiste", les profs avant les élèves, les profs sans considérer l'enjeu social ni économique ni politique du sabordage.

    Ca vous inspire quoi un futur citoyen qui ne peut "penser" la question du chômage qu'il va subir?
    Je n'ai jamais compris l'apolitisme en matière syndicale.
    Et s'il y a bien une question politique c'est l'éducation.
    Voyez comme on sabote l'Education Nationale. Vous le dites vous-même, les profs méritent d'être mieux payés. Mais non.
    Suppressions de postes.
    Logiques d'économie budgétaire.
    Compression des programmes sur deux ans là où on les faisait sur trois.
    ...

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  18. ...@MH suite

    Abandon des profs à leur classe sans aucun accompagnement ou aucune sensibilisation à la didactique ou la pédagogie: comment on passe du savoir universitaire au savoir enseigné, de l'étude de cas au modèle, au concept, de l'usine des parents qui ferme aux logiques de délocalisation à celle de la globalisation etc. Comment on enseigne à des élèves pour leur donner envie d'apprendre? Quelles stratégies pour qu'ils puissent surmonter leurs difficultés avant d'être définitivement disqualifiés par le désintérêt d'un prof pour leur niveau?
    Quelle éducation à la citoyenneté?
    Education nationale ce n'est pas la même chose qu'instruction nationale, non?
    En fait pour vous rien de politique là-dedans?
    Je ne dis pas qu'il ne faut pas transmettre de savoirs.
    Mais c'est une chose d'apprendre que les parlementaires débattent en assemblée (il faut l'apprendre), c'en est une autre de s'exercer à la prise de parole, de confronter ses arguments à celui des autres et d'éprouver par là toute la valeur du travail d'information et de documentation et toute la difficulté de la contradiction et l'importance de l'esprit critique.
    C'est une chose d'apprendre les logiques de localisation industrielle, c'en est une autre de s'en saisir pour la mettre en lien avec des orientations politiques. Une chose d'apprendre des savoirs économiques, historiques, géographiques, mathématiques, X? etc, une autre de les associer pour juger de la pertinence de l'entrée de la Turquie dans l'UE. Ou de celle d'un emprunt national. Une chose le savoir, une autre sa mise en relation. Une chose de connaître, une chose d'apprendre à former son jugement en conscience.
    L'éducation à la citoyenneté, c'est pas le premier enjeu de l'école républicaine?
    Quid du Bien commun? De la chose publique?
    Et je vous fais grâce de l'égalité et de la fraternité qui pousseront plus certains que d'autres à trouver que l'école a tout à voir avec la politique car elle est un enjeu de justice sociale.

    Apolitique. Tssss. C'est pas sérieux.

    Notez que je ne réclame pas le droit de vote pour les mineurs mais l'éducation à la citoyenneté.
    Pour que plus tard, si l'un deux devenait prof, il soit autant attaché aux savoirs qu'à la politique.

    Descendez de votre rocher et rejoignez la Cité des Hommes.
    Vous savez, ceux qui ont la bassesse d'avoir des opinions.
    Que vous n'ayez pas les mêmes, ça.
    Mais assumez-les.
    Ah mais vous je sais, vous détenez LA Vérité.
    Ca vous dispense de tout parti pris.

    Apolitique.

    CF internet. Arnaud Parienty pour Alternatives Economiques: "le chômage n'existe plus, le ministère l'a viré des programmes".

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  19. Ai-je parlé des autres ??

    Et pourtant il y en a qui sont hyper politisés, il y en a un que j'ai quitté à cause de cela.
    OUI il y en a qui sont favorables à la garderie, pour la réforme du lycée light ( faut-il vous donner le détail des votes au CSE ??)
    Leur combat n'a rien à voir avec la défense d'une école de qualité mais pour un égalitarisme forcené qui est la cause des inégalités du système actuel, le tout à grand renfort de toujours plus de moyens au détriment de la qualité.

    Allez donc voir sur www.snalc.fr

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  20. @ Anonyme 2 : merci de vos longs commentaires, assez intéressants.

    @ MH : je crois être capable de lire un tract du SNALC et savoir reconnaître des idées de droite. Cependant, cela ne vous condamne pas pour autant, et je suis heureux de me retrouver, sur certains combats, au côté du SNALC.

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