Il y a quelques jours, le flamboyant Mtislav me demandait mon opinion concernant la microfinance, et donc le microcrédit. Il s'appuyait sur le site Veecus, qui propose à des personnes disposant de réserves financières de prêter à des entrepreneurs du Sud n'ayant besoin que de très faibles capitaux.
Le microcrédit s'appuie sur les travaux de Mohammad Yunus, qui a théorisé et mis en application ce principe à travers sa propre entreprise, la Grameen Bank.
Il est difficile pour quelqu'un comme moi, qui n'ait qu'une formation d'histoire économique, et pas d'économie, de me lancer sur ces sujets. J'ai toujours ressenti une certaine gêne en écoutant ou en lisant Yunus, parce qu'il considère que le microcrédit permettrait de suppléer des États trop oppressants dans le monde économique. Si l'on suit le raisonnement, on se rend compte que Yunus imagine qu'en faisant des pauvres des entrepreneurs, qui valorisent un investissement, on pourrait se débarrasser des systèmes de redistribution.
Et tout cela, bien sûr, se ferait au bénéfice des personnes ayant des fonds, soit en priorité les habitants des pays riches, et en priorité les habitants les plus aisés des pays riches eux-mêmes. Car, même si Veecus ne demande apparemment pas d'intérêt aux emprunteurs, il est bien évident qu'on pourrait parfaitement demander des taux d'intérêt assez élevés, d'autant plus que le capital prêté est faible. Par exemple, comment rémunérer la banque si on fait un taux d'intérêt de 3% en prêtant 20 € ?
Maintenant, je considère que le crédit est indispensable à l'économie. Tant qu'il vise à lancer une activité ou à acquérir un bien important et qu'il ne vise pas à assurer un fonctionnement, que ce soit pour un État, pour une entreprise ou pour un ménage, tout va bien. C'est lorsqu'il permet à de nombreux acteurs de la société de fonctionner qu'il devient très dangereux...
Attendons donc de voir si cela a des effets positifs. Il faut se laisser le temps de l'évaluation.
Le microcrédit s'appuie sur les travaux de Mohammad Yunus, qui a théorisé et mis en application ce principe à travers sa propre entreprise, la Grameen Bank.
Il est difficile pour quelqu'un comme moi, qui n'ait qu'une formation d'histoire économique, et pas d'économie, de me lancer sur ces sujets. J'ai toujours ressenti une certaine gêne en écoutant ou en lisant Yunus, parce qu'il considère que le microcrédit permettrait de suppléer des États trop oppressants dans le monde économique. Si l'on suit le raisonnement, on se rend compte que Yunus imagine qu'en faisant des pauvres des entrepreneurs, qui valorisent un investissement, on pourrait se débarrasser des systèmes de redistribution.
Et tout cela, bien sûr, se ferait au bénéfice des personnes ayant des fonds, soit en priorité les habitants des pays riches, et en priorité les habitants les plus aisés des pays riches eux-mêmes. Car, même si Veecus ne demande apparemment pas d'intérêt aux emprunteurs, il est bien évident qu'on pourrait parfaitement demander des taux d'intérêt assez élevés, d'autant plus que le capital prêté est faible. Par exemple, comment rémunérer la banque si on fait un taux d'intérêt de 3% en prêtant 20 € ?
Maintenant, je considère que le crédit est indispensable à l'économie. Tant qu'il vise à lancer une activité ou à acquérir un bien important et qu'il ne vise pas à assurer un fonctionnement, que ce soit pour un État, pour une entreprise ou pour un ménage, tout va bien. C'est lorsqu'il permet à de nombreux acteurs de la société de fonctionner qu'il devient très dangereux...
Attendons donc de voir si cela a des effets positifs. Il faut se laisser le temps de l'évaluation.
Merci d'avoir répondu à ce tag (de Romain Blachier). Finalement, les réactions sont assez prudentes, cela me surprend un peu je dois dire. Mais ce recul de la réflexion est plutôt positif...
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerVotre article et le recul que vous prenez sur le micro crédit est très interessant.
En ce qui concerne les plateformes dites de "peer to peer" de micro credit telles que Veecus vosu me pardonnerez d'apporter quelques eclaircicements. La plateforme joue le rôle d'intermédiaire entre le grand public et les bénéficiaires de micro crédit en permettant aux internautes (grace aux dossiers remontés par les Institutions de micro finance sur le site) de choisir qui ils veulent parrainer et de leur prêter la somme nécessaire au refinancement de leur activités.
plusieurs remarques:
- ces plateformes interviennent en tant que refinanceur, les ressources nécessaires au financement des projets en ligne existe déja au niveau de l'IMF qui en quelque sorte peut avancer le cash à son client, l'internaut vient refinancer le dossier en substituant son cash à la ressource que l'imf pensait affecter au financement de son client.
- les emprunteurs finaux payent des taux d'intérêt. la mécanique en fait est la suivante: l'internaute solidaire réalise un prêt non rémunéré à l'Institution de Micro Finance qui reprête à son client. le client final lui paye bien des taux d'intérêt qui sont les taux habituellement pratiqués par l'Institution (de 1 à 3 ou 4% par mois)
- Il existe une bonne quinzaine de plateformes de ce type aujourd'hui dans le monde qui fonctionnent sur différents modèles mais dont on estime qu'elle fédérent environ 800 000 internautes et ont permis le refinancement d'un encours globale de l'ordre de 130 / 150 millions de dollars. un goute d'eau au regard des encours globaux du micro crédit (0,3%+-) mais en très forte accélération.
l'objectif de ces plateformes: que chaque bénéficiaire de micro crédit ait en face de lui un internaute qui le refinance: objectif donc 150 millions de membres...
Arnaud Poissonnier
Bonjour,
RépondreSupprimerJe vous lais vous adresser un commentaire sur la microfiannce... mais 4096 caractères ne suffisent pas.
Je me ferais un plaisir de vous adresser mon livre "Apprends-nous plutôt à pêcher!" où je développe plus complètement le sujet. merci si vous le souhaitez de me donner votre adresse.
@ Mtislav : pourquoi cette surprise ?
RépondreSupprimer@ Arnaud Poissonnier : le taux d'intérêt, dans ce cas, sert à assurer un profit à l'IMF ?
@ Jean-Pierre Canot : merci, pourquoi pas ? Mon adresse mail est dans mon profil Blogger. Envoyez-moi un mail et je vous renvoie mon adresse postale.