mardi 6 juillet 2010

Les dépenses inutiles ne viennent pas que des fonctionnaires.

Dans la région parisienne, le paiement du baccalauréat, c'est l'arlésienne et c'est une belle illustration du désordre ambiant.

Pour t'éclairer un peu, cher lecteur, il faut que tu saches que nous recevons, nous autres enseignants, des défraiements concernant le bac. Nous sommes payés à partir de la trentième copie corrigée à hauteur de 5 € la copie (depuis Darcos, car avant, c'était 0,40 €), mais aussi pour les oraux à partir du cinquième candidat noté par demi-journée. D'autre part, si l'administration nous envoie loin, nous recevons des indemnités kilométriques.

Depuis que je suis arrivé en lycée, j'ai pris l'habitude d'être payé des mois après les épreuves de ces petites sommes. Sur Paris, les examens sont gérés par un Service Interacadémique des Examens et Concours (SIEC) qui utilise les profs des trois académies parisiennes (Paris, Créteil et Versailles), ce qui n'est pas le cas ailleurs. Pour le bac, on déplace donc des profs dans toutes les directions. Le SIEC a énormément de difficultés à renouveler ses bases de données, à convoquer correctement les collègues et à payer tout ce petit monde.

Depuis deux ans, il s'était doté d'un programme informatisé de gestion pour le bac, dénommé Stefanie, qui a progressivement donné satisfaction, après un lancement assez cocasse en 2007. L'an dernier, nous avons été bien convoqué et payé assez vite par rapport à d'habitude. Certes, les collègues de BTS n'avaient pas encore été payés de la session 2009 au début des épreuves en 2010, mais il y avait indéniablement une amélioration.

Et puis, sous prétexte d'harmonisation, le ministère a décidé de généraliser à toutes les académies le même système. Or, il a choisi celui qui a été développé sur l'Académie de Bordeaux, Imag'in, qui présentait pourtant davantage de dysfonctionnements que Stefanie. Résultat, toutes les académies dépensent maintenant des sommes importantes pour déployer le nouveau programme, avec des dysfonctionnements terribles. Certaines épreuves se sont retrouvées sans correcteurs, voire sans élève...

Combien vont coûter ces choix ? Évidemment, on n'est pas sur les 14,5 milliards d'euros de Mme Bettencourt, mais c'est avec toutes ces petites dépenses qu'on creuse, gentiment et consciencieusement, cette dette qu'on ne compense pas par ailleurs...

4 commentaires:

  1. la seule chose qu'on a gagnée, c'est un nom de programme non sexiste (niais, certes)

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  2. Je disais un truc chez Manuel, sur la rupture entre fonction publique et "reste du monde". Pourquoi toujours s'autocaricaturer pour prétendre se défendre, ou accuser un disfonctionnement ?
    Pourquoi le titre "non, tous les gaspillages ne viennent pas que des fonctionnaires" ? C'est sur la forme...

    Parce que sur le fond le billet est excellent et m'apprend quelque chose... Et me conforte dans mon idée que dans la réforme de l'EdNat, c'est pas les prof qu'il faut forcément toucher et réduire en nombre, mais tout ce qu'il y a autour qui marche parfois sur la tête...

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  3. Mais je suis presque toujours d'accord avec Mathieu, lorsqu'il s'agit d'Education Nationale, et j'apprends, comme toi Faucon, et aussi sur ce billet.
    Peut-être faudrait-il améliorer la "communication" comme sous Domenech... (pas été très utile dans son cas)
    Enfin, je m'égare.

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  4. @ June : soit, j'admets que changer de logiciel était une obligation pour parvenir à ce résultat.

    @ Faucon : j'ai utilisé ce titre un peu en réponse à celui de Manuel sur l'autre blog. D'autre part, tout ce blog est construit sur l'autocaricature. Enfin, cela attire aussi les contradicteurs, ces titres un peu provoc.

    @ Manuel : la communication dans l'EN est une calamité sans nom. Tiens, il faudrait que j'en parle un de ces quatre.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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