mardi 13 juillet 2010

Les résultats au bac 2010 sont en baisse.

Nous voici donc, cher lecteur, face aux résultats du bac de cette session 2010, qui sont, faut-il le rappeler, encore provisoires. N'oublions pas que des élèves vont encore le passer à la session de septembre.

Cependant, les résultats sont en baisse. A l'exception des baccalauréats technologiques (ce n'est pas rien tout de même), les résultats reculent dans l'ensemble des filières.

L'an dernier, cher lecteur, à force de pressions sur les enseignants et de sujets accessibles, le ministère était parvenu à faire progresser sensiblement les résultats, au-delà des espérances des enseignants eux-mêmes.

Cette année, sûrement marquées par les nombreuses critiques, les inspections ont frappé fort et ont souvent donné des sujets relativement difficiles. Ce fut le cas en histoire-géographie dans les séries ES et L par exemple, mais aussi, d'après mes collègues, en philosophie en L et en mathématiques en S.

Nous revenons donc à des résultats équivalents à ceux de la session 2007 et à ce plafond de verre que le système ne parvient pas à franchir : en moyenne, les résultats tournent entre 80 et 85% de réussite en fonction des filières.

Il faut cependant rappeler, pour relativiser tout cela, la répartition des élèves entre les bacs. Actuellement, 67% d'une classe d'âge obtient un bac, 35% un bac général et 10% un bac scientifique qui reste vu, dans l'esprit des familles, comme le meilleur sésame pour les études supérieures.

Contrairement à ce que le rectorat de Créteil annonçait l'an dernier, les réformes Darcos puis Chatel n'ont pas eu d'impact sur les résultats. Au moins peut-on se rassurer en se disant qu'ils ne les ont pas fait baisser. L'an prochain, ce sera l'avant-dernière année avec cette version du baccalauréat général.

Tiens, c'est marrant d'ailleurs. Nous allons inaugurer la nouvelle seconde en septembre sans avoir la moindre idée de ce que ces élèves passeront comme épreuve au baccalauréat. Comme toujours depuis 2007, on va vite et on fait n'importe quoi...

18 commentaires:

  1. C'est plutôt une bonne nouvelle, même si les pourcentages de réussite sont encore trop ridiculement élevés pour que le bac ait encore le plus petit début d'une signification.

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  2. D'accord avec Didier, je ne comprends pas cet acharnement à vouloir refiler cette merde à les gosses, quitte à les voir échouer en FAC parce qu'ils n'ont rien à y faire.
    C'est un autre sujet, mais c'est lié. Le système éducatif français est mal organisé, on veut que tous soit pareils, que tous aient le bac, histoire qu'il ne s'aperçoivent s'être trompés de voie le plus tard possible.
    Je parle en connaissance de cause.

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  3. @ Didier : 35% d'une classe d'âge, c'est élevé ?

    @ Manuel : tu confonds résultat aux examens et orientation. Le fait que tu estimes t'être trompé de voie n'est pas lié à ton bac.

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  4. Je ne confonds rien du tout, je pense simplement que vouloir à tout prix que tous aient leur BAC, c'est faire une erreur d'orientation. Le sujet de ton billet me montre que l'éducation nationale persiste et signe dans grand sac BAC où l'on met le plus de jeunes possible, quelque soit la suite des évènements. Sinon, je ne me suis pas trompé de voie, j'ai juste perdu du temps en route, et heureusement que j'ai vite échappé au système car j'en aurais perdu encore plus...

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  5. Une correction au billet : le bac S c'est un peu plus de la moitié des bacs généraux. On est donc plus près de 18% que de 10% d'une classe d'age.

    Et puis le 35% d'une classe d'age qui a un bac général, c'est un chiffre global qui cache des disparités.
    Par exemple c'est 40% d'une classe d'age de filles et 30% d'une classe d'age de garçons...

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  6. @ Manuel : le fait que tu ne souhaitais pas profondément faire des études ne veut pas dire que les autres ne le souhaitent pas.

    Pour le reste, l'allongement de la durée d'étude a été positive, je pense, pour notre pays, et particulièrement pour notre croissance. Il faut donc poursuivre cela, mais pas en sacrifiant le niveau bien sûr. Il est positif que même les futurs professionnels des métiers manuels aient un accès à la culture générale.

    @ Oaz : j'ai retrouvé tous tes chiffres, sauf le 18%. Peux-tu m'indiquer ta source ?

    Sur les filles et les garçons, oui, c'est un réel problème que le système éducatif n'évoque que peu.

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  7. Je n'ai pas de source particulière. Le 18% c'est un peu à la louche. Mais on peut se lancer dans les calculs.

    Par l'exemple ici (1) je vois 167228 inscrits en S pour un total de 327785 en bac général.
    Et là (2) je vois 87.2% de réussite au bac général dont 88.6% en bac S.
    J'en déduis qu'à peu près 327785*87.2%=285828 candidats ont eu un bac général dont 167228*88.6%=148164 avec un bac S.
    Donc 148164/285828=51.83% des reçus à un bac général sont des S.
    Si 35% d'une classe d'age a un bac général, alors ça en fait à peu près 35%*51.83%=18.14% d'une classe d'age avec un bac S.

    (1) http://www.education.gouv.fr/cid52071/baccalaureat-2010.html
    (2) http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/07/12/85-4-de-reussite-au-baccalaureat-2010-un-taux-en-legere-baisse_1387129_3224.html

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  8. @ Oaz : ok, je vois.

    Je pensais en fait au bac S option SVT, qui est considéré comme la voie royale, mais qui doit faire un peu plus de 10%. Il faut que je revois mes chiffres.

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  9. Le bac à tout prix, pour se planter en fac, c'est un réel problème. Le système français se veut égalitaire, accès à la culture pour tous, mais le résultat est-il si positif?
    Un bac qui ne vaut plus grand chose, des jeunes qui ne savent plus écrire, le niveau de la fac qui baisse en conséquence, et donc des études à rallonge avant de se lancer sur le marché du travail pour des boulots mal payés et une retraite qui sera encore un peu plus légère...
    Ca fait très réac, mais je suis désabusée face à ce système qui ne fonctionne pas. Et ce ne sont pas les dernières réformes qui vont arranger les choses...

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  10. @ Ink : quand il n'y a que 35% d'une classe d'âge qui obtient un bac général, peut-on parler de bac au rabais ?

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  11. Quand on voit le niveau de nombre de bacheliers, quel autre constat faire?...

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  12. @ Ink : très discutable. Qu'entends-tu par niveau exactement ? Cela mériterait bien plus qu'un billet...

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  13. Pas facile de définir le mot "niveau" en quelques mots, c'est vrai.
    Trop de jeunes qui ont eu le bac ne maîtrisent pas le français: orthographe déplorable, des fautes de grammaire qui prouvent de vrais problèmes de compréhension, des difficultés à s'exprimer clairement, à construire des phrases. Il y a aussi un manque très net de recul, de réflexion, d'analyse. Une culture très pauvre, un manque de connaissances parfois élémentaires...
    Comparer les notes obtenues par certains au bac avec la maîtrise du domaine en question est parfois très inquiétant...

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  14. @ Ink : il est clair que l'école ne met plus la priorité sur l'orthographe et la grammaire. C'est un fait, visible dans les consignes de correction du bac. Cela n'est pas dû aux gamins, mais aux choix de l'institution.

    Concernant la culture, tout dépend du milieu social observé.

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  15. Est-ce l'institution qui a décidé un beau jour que l'orthographe et la grammaire étaient secondaires et que, par conséquent, les élèves sont devenus moins bons? N'est-ce pas plutôt que le niveau des élèves a forcé l'institution à s'adapter?...Donc, à baisser son niveau d'exigence.
    Pour ce qui est de la culture, bien sûr, elle dépend du milieu social. Mais il y a l'école qui en permet l'accès à tous. Que vaut un bac si on peut l'avoir sans ce qui me semble être un minimum culturel? Pourtant, si l'on regarde les programmes, la culture est bien là. Mais là encore, le niveau d'exigence est faible...

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  16. @ Ink : oui, l'institution a clairement renoncé à l'orthographe pour faire autre chose. D'autre part, la massification a aussi amené à une baisse des exigences du fait du refus de remettre en cause les structures du système éducatif.

    L'école ne permet pas, en France, de corriger les origines sociales. Les études PISA le montrent très bien.

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  17. Le système éducatif pêche.
    Réussite et origine sociale sont intimement liées, mais il existe des formations, comme les IUT, qui contribuent à faire avancer les choses. Les IUT mis à mal par le gouvernement.
    http://pensecris.blogspot.com/2009/05/du-malaise-de-lenseignement-superieur.html

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  18. @ Ink : tout est mis à mal par ce gouvernement, les systèmes qui marchent comme ceux qui ne marchent pas, sans distinction.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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