lundi 9 juin 2008

Si les salaires n'augmentent pas et que le chômage persiste, comment fait-on pour consommer?

Reste une question lourde, cher lecteur, qui se pose lorsqu'on arrive à ce point du raisonnement. Comment est-il possible que la croissance se poursuive et que le PIB s'accroisse, comme tu nous l'as montré, alors que les salaires augmentent lentement et que les richesses vont de plus en plus vers les riches? On pourrait aussi se demander comment l'Etat, qui prélève ses revenus sur les salaires, arrive à s'en sortir.

Eh bien, cher lecteur, la réponse apparaît évidente sous tes yeux héberlués: l'Etat ne s'en sort pas!!! Regardons les choses au plus prêt: depuis 1982, 11% des richesses se sont déplacés du travail vers le capital. Or, dans notre beau pays, la France, les impôts portent principalement sur le travail, ainsi que les cotisations sociales. L'Etat a donc dû gérer, dans un contexte économique difficile, une baisse régulière de ses revenus. Il s'est en plus coupé d'une autre partie de ceux-ci, en baissant régulièrement les taux d'imposition. Enfin, il ne lutte finalement que peu contre la fraude fiscale: un rapport
de 2007 du Conseil des prélèvements obligatoires montrait que la fraude équivalait au montant du déficit (entre 29 et 40 milliards d'euros par an), ce qui favorise aussi les plus aisés, car ce ne sont pas les plus pauvres qui vont placer leurs euros au Liechtenstein.
Engluées dans cette doctrine libérale, nos politiciens font du déficit et donc, de l'emprunt avec taux d'intéret. Nous aurons tous à en assumer les conséquences dans le futur, et c'est un véritable problème. Pourtant, finalement, on sait tous que l'Etat pourra payer un jour, en prélevant des impôts sur nous.

Mais là, cher lecteur, tu vas me dire que toi, tu ne peux pas prélever des impôts et il faut bien que tu consommes. Or, ton salaire n'augmente pas, et tous les prix montent!!! Je te rassure, le président de la République a trouvé la solution: le crédit. Il a déjà incité les Français à emprunter pas cher grâce au crédit d'impôt sur les emprunts immobilier, et il a déclaré à plusieurs reprises que les Français ne s'endettaient pas assez. En effet, nous restons dans la fourchette basse du crédit en Europe: les Français sont endettés en moyenne beaucoup moins que dans le reste de l'UE (68,4% en 2006), alors qu'on est à 125% au Royaume-Uni. Cela semble intéressant, car les consommateurs peuvent continuer à le faire en n'ayant pas besoin d'une augmentation des salaires, la capitalistes se font de l'argent sur le dos des salariés et tout le monde est content...

Quoique... Le crédit privé pose de réels problèmes car on ne pourra pas emprunter indéfiniment, surtout si les prix montent et que les banques découvrent un jour qu'elles ne retrouveront pas leurs fonds. Recourir à l'endettement privé peut alors s'avérer bien plus dangereux que n'importe quoi d'autre, et ce qui arrive aujourd'hui aux Etats-Unis le prouve bien: lorsqu'on endette trop les pauvres et les classes moyennes, cela casse à un moment et c'est alors une catastrophe au plan économique.

A la suite de cette longue série d'articles, on ne peut que se dire que tout cela fonctionne bien mal. Alors, je te laisse reposer et réagir, cher lecteur, et je te prépare maintenant des solutions éventuelles, que tu peux déjà sans doute lire entre les lignes dans mes écrits, mais qu'il va bien falloir énoncer à un moment où à un autre...

3 commentaires:

  1. Les solutions que je lis entre tes lignes, passent par un changement de système socio-économique, est-ce réaliste?
    Le capitalisme est en train de faillir, mais il ira jusqu'au bout, jusqu'au ravin, on fait pareil avec le pétrole, on ne révèle aucune alternative jusqu'au tout dernier moment (plus de pétrole et écologie morte), c'est simplement le mode de fonctionnement humain, on s'arrête après avoir percuté le mur.
    On pourrait s'arrêter avant, mais non.

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  2. Comme tu es dur avec nous. Allons, je suis sûr que l'on peut faire mieux que cela...

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  3. La question du réalisme est en effet très importante. En fait, je ne suis pas économiste, je lis des écrits et des sites internet que je ne maîtrise pas toujours. J'essaie donc de m'améliorer aussi. Il y a dix ans, je t'aurai dit qu'il fallait pendre les patrons par les parties sensibles et tout brûler. Tu peux quand même noter une progression réelle de mon niveau d'idées...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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