vendredi 16 janvier 2009

Pourquoi des salariés jettent une journée de salaire par la fenêtre à Saint-Lazare ce mardi ?

En début de semaine, je me trouvais en stage, pour améliorer ma pratique concernant une des disciplines que j’enseigne. Ce stage se déroulait à Val de Fontenay, qui se situe sur un carrefour entre la ligne A et la ligne E du RER. Le mardi, je suis arrivé en retard (j’avais mal calculé mon temps de parcours) d’une dizaine de minutes, et je me suis dit que j’allais être affiché par la formatrice. Et là, en entrant dans la salle, j’eus la surprise de découvrir que nous n’étions que 4.

« Il paraît qu’il y a un problème sur la ligne E à cause de la grève à Saint-Lazare. » Ne passant jamais par là, je pose des questions et découvre que cette gare connaîtrait des perturbations régulières depuis plusieurs semaines. De plus, ce matin-là, ce serait particulièrement catastrophique. Habitué aux critiques des libéraux anti-grèves, je me dis que tout cela doit être assez déformé, et je passe à autre chose.

Le soir, en rentrant chez moi, j’ouvre mon netvibes et les sites internet de la presse et me rend compte que cette grève-là a largement débordé le simple cadre de la grève SNCF classique et habituelle. Le truc a été tellement important que même Manuel, de plus en plus indulgent avec les grévistes depuis que Fabrice et moi le travaillons sur ce sujet (il a même de la sympathie pour la grève du 29 janvier), a commis un billet d’humeur pour la dénoncer, reprenant les arguments des libéraux suscités.

La grève de Saint-Lazare s’appuie sur le sentiment d’insécurité qui traverse l’ensemble des agents de la fonction publique. En effet, ces 20 dernières années, l’agression contre les fonctionnaires et les agents des EPIC est devenue quelque chose d’assez habituel. Vue la culture française du respect de l’autorité de l’État, que le président a encore évoqué lundi, nous réagissons toujours de manière assez épidermique, et une grève de ce type n’est pas rare. J’ai moi-même déjà participé à une grève de ce type en 2002, suite à l’agression d’une collègue devant la porte de l’établissement. Il s’agissait de pousser le chef d’établissement à prendre des sanctions et à faire intervenir la police, ce que nous avons obtenu assez facilement. Je me suis d’ailleurs demandé à l’époque si le chef que nous avions à ce moment-là ne l’aurait pas fait de toute façon. Sans doute, cher lecteur, mais la grève immédiate a été une réaction épidermique à un problème de confiance et d’inquiétude pour notre propre sécurité, et le chef a agi très vite, mais je ne saurais jamais ce qu'il en aurait été.

Ces grèves épidermiques n’existeraient pas, à mon sens, si nous avions une quelconque confiance dans notre hiérarchie. Le travail de sape mené par nos gouvernants ces 20 dernières années des services publics a entraîné une perte de confiance envers une hiérarchie qui soutient forcément ces politiques (sinon, elle ne serait pas dans la hiérarchie). Dans l’éducation, la réduction toujours plus importante du nombre d’adultes dans les bahuts a forcément un impact sur la sécurité, mais les chefs d’établissement sont bien obligés de masquer cette réalité, pour ne pas désavouer leurs autorités de tutelle. Le phénomène est aggravé depuis la suppression de la carte scolaire, les chefs d’établissement camouflant les chiffres des violences, souvent avec la bénédiction des enseignants, pour éviter de provoquer une fuite des élèves : Darcos pourra dire bientôt que l’insécurité a nettement diminué dans les établissements du 93.

Après tout, on pourrait s’en moquer complètement, mais cela ne peut être le cas. D’abord, on se sent parfois menacé personnellement. Ensuite, beaucoup de personnes travaillant pour le public ont aussi choisi cela par vocation et se désolent de l’évolution de nos systèmes.

Évidemment, je ne tente pas de cacher les manipulations qui ont pu avoir lieu autour de cette grève. Je souhaite, cher lecteur, que tu puisses comprendre comment des salariés en arrivent à perdre une journée de salaire et à mettre un tel bordel sans aucune raison cohérente apparente. C’est l’absence de dialogue, l’absence de communication et la peur qui permettent le succès de tels initiatives.

Pour moi, les directions ont aussi des responsabilités. La réaction du patron de la SNCF à ce conflit, qui cède d’un côté aux grévistes mais casse de l’autre, ne risque pas d’améliorer les choses.

69 commentaires:

  1. Devenir cheminot par vocation... J'y crois pas.
    Je ne pense pas qu'une grève pour se plaindre de l'insécurité soit légitime, vous m'avez toujours expliqué qu'une grève existait pour garder le acquis sociaux, qu'une grève était une lutte au nom de tous les français, explication que je n'accepte pas totalement mais bon.
    Si le boulot à la SNCF est dangereux, ce n'est pas par la grève que ça doit se résoudre, c'est une évolution négative de notre société.
    Faire grève pour ça, c'est émettre le signal (détesté et détestable) que les fonctionnaires font grève dès qu'ils ont un pet de travers, dès que quelque chose ne va pas au boulot.
    C'est purement égoïste.
    Le vigile de supermarché pourrait faire grève car il se fait de plus en plus molester ces dernière années et c...

    RépondreSupprimer
  2. @ Manuel : je parlais aussi des profs. Maintenant, comme partout, le sentiment d'insécurité est assez général.

    Euh, là, tu développes la vision de Fabrice. Mais elle peut être fondée. Dans ce cas précis, si les agents sont en insécurité, c'est que les usagers le sont aussi. On parle assez de l'insécurité dans les transports parisiens...

    Enfin, un vigile a choisi un boulot où il sait qu'il va se faire taper. Ce n'est pas le cas d'un prof ou d'un cheminot.

    RépondreSupprimer
  3. Le problème est qu'en France, la grève est une réponse à tout

    RépondreSupprimer
  4. @ Manu

    "Devenir cheminot par vocation j'y crois pas" il est interdit d'ambitionner de devenir conducteur de trains par passion ? Pas assez "classe" ? Moi j'avais un pote en 2nde qui rêvait de devenir chauffeur poids lourd, c'est pas plus ridicule que de vouloir devenir trader... (j'aurais même plus de respect pour le chauffeur)

    RépondreSupprimer
  5. @Manu (suite à fausse manip')

    "Flic par vocation" et "soldat par vocation" ça ne doit pas exister non plus alors.... qui a envie de risquer sa vie pour d'autres après tout? ... tous des planqués ces salauds !!

    RépondreSupprimer
  6. Ne vivant plus à Paris, ni même en ville, je ne sais plus si les grèves à répétition sont une grave nuisance. Par principe, je soutiens les grévistes —mais comme je ne suis pas à une contradiction près, il m'est arrivé, coincé à plusieurs reprises par des grèves SNCF, ou un blocage paysan, en plein voyage, d'être furax.
    Ce que tu dis par ailleurs du ras-le-bol des Français envers les hiérarchies est très vrai. Je le partage moi-même, en reconnaissant à froid que c'est une évolution inquiétante: encore une contradiction. On ne respecte que ce qui est respectable, et pour moi, la faillite morale des politiques français en est responsable. Il faudra bien un jour que soit prise en compte l'exigence grandissante de démocratie: c'est peut-être cela qu'expriment tous ces comportement frondeurs.

    RépondreSupprimer
  7. @ Mathieu : encore heureux que les grévistes ne sont pas payés, ce serait le ponpon !

    Les salariés du service public ne doivent pas avoir le droit de grève, car le service public est un monopole dont le financement est assuré par la contrainte, comme c'est le cas pour la SNCF et la RATP. Comme les contribuables n'ont pas le choix de financer le service public, celui-ci doit marcher en tout temps. Et, donc, les fonctionnaires doivent travailler (et ne pas perdre une journée de salaire au passage). Si les fonctionnaires ne peuvent pas comprendre ça, ils n'ont qu'à aller travailler dans le privé, plutôt.

    RépondreSupprimer
  8. Je précise, au cas où on me répliquerait que les usagers des transports publics paient librement leur billet, qu'ils n'en paient en fait que la moitié, le reste étant assuré par des subventions, et donc des impôts prélevés par la force...

    RépondreSupprimer
  9. @ Criticus

    L'impôt est librement consenti, si tu ne veux pas le payer tu fais comme tu conseille aux fonctionnaires : tu vas voir ailleurs, je suis certain que la Suisse ou la Belgique seraient ravies d'accueillir de nouveaux ressortissants...

    C'est toujours aussi surprenant cette façon de dire en permanence "la liberté et le droit c'est bon pour moi mais pas pour les autres"....

    RépondreSupprimer
  10. @ Manuel : j'ai un vague souvenir de mes cours d'histoire universitaire que les grèves en France ne sont pas plus nombreuses qu'ailleurs en Europe. Il faudrait que je cherche un peu.

    @ Fabrice : pour certains, les métiers mal payés ne peuvent pas susciter des vocations.

    @ LCC : dernièrement, même l'ENA s'est rendue compte de la désaffection des fonctionnaires. Je me demande ce que cela va donner.

    @ Criticus : il faut aller voter et t'engager en politique. Ainsi, tu pourras faire diminuer la soi-disant contrainte. J'attends qu'AL accède au pouvoir pour voir comment cela va se passer.

    Aller travailler dans le privé pour ne pas faire grève à cause de la pression du chômage ? Ce qui ressort de mes discussions avec les LHC, c'est que vous êtes toujours contre la grève, quelle que soit la configuration. Il faudra un jour m'expliquer ce que cela provoque chez vous de si terrible. Il y a du psychanalytique là-dessous...

    RépondreSupprimer
  11. Supprimer le droit de grève dans les services publics, des impôts prélevés par la force ... On aura vraiment tout lu.
    C'est d'autant plus amusant que la SNCF n'a plus le monopole du frêt depuis 2006, va perdre celui du transport voyageur en fin d'année, et surtout, qu'elle privatise à tour de bras.

    Dans l'émission C dans l'air, sur la 5 cet après midi (qu'on peut voir sur le Net), il parlait de la SNCF, et de ces grèves, c'était très intéressant.
    L'émission soulevait très bien l'ensemble du contexte : la concurrence à la SNCF, l'état du réseau, les enjeux syndicaux suite à la loi du 20 août 2008 sur la représentativité syndicale, sans oublier les grèves commencées pour des revendications sur le temps de travail, et le résultat suite au mardi de lock out à Saint Lazare. (lock out "légal" par ailleurs puisque justifié par des questions de sécurité publique).
    Il a été rappelé ce qui a été gagné par Sud : 12 postes de conducteurs et 15 d'agents de surveillance (ou quelque chose comme ça, 27 postes au total).
    Je sens les libéraux se mettre à hurler qu'on ne répond pas à un problème de sécurité systématiquement par des augmentations d'effectifs. Je suis d'accord sur le systématiquement mais je dis que si, on répond entre autre par un renforcement d'effectifs (souvent perdu auparavant par des restrictions de postes ...).

    Il y a eu une fois où j'ai fait grève, comme 90 % de mes collègues je pense, (pour ne pas dire 100 % mais on avait fermé les services), à la suite d'une agression, celle qui avait fait 2 assassinés à Saussignac le 2 septembre 2004.
    Bien sur que faire grève n'aboutit pas à ce que les agressions soient totalement évitées, ni qu'on embauche des gardes corps, ni rien de tout cela.
    Cependant, et le problème (et les solutions peut être) dans l'Education Nationale risque d'être le même, réaffirmer l'autorité de l'Etat, poursuivre et condamner fermement les agresseurs etc font partie de ce que les syndicats sont OBLIGES de revendiquer !! car cela ne se fait pas naturellement.
    C'est d'ailleurs "grâce" au double assassinat de Saussignac que les agents de contrôle de l'Inspection du Travail ont une "protection fonctionnelle" et le droit d'avoir un avocat payé par le Ministère.
    On se souviendra longtemps de l'absence de réaction des Ministres et du traitement honteux des médias de cette affaire (sauf Arrêt sur Image).

    Bref, souvent, bien trop souvent, lorsque des salariés (public, privé) font grève à la suite d'une agression, c'est que ces incidents, qui se multiplient, sont traités trop légèrement par l'employeur (et les pouvoirs publics et la justice).

    RépondreSupprimer
  12. @ Fabrice

    « L'impôt est librement consenti »

    Non. Il est prélevé par la contrainte.

    « si tu ne veux pas le payer tu fais comme tu conseille aux fonctionnaires : tu vas voir ailleurs, je suis certain que la Suisse ou la Belgique seraient ravies d'accueillir de nouveaux ressortissants... »

    Donc, si je suis ton raisonnement, je dois quitter mon pays si je veux que l'argent qui m'est prélevé par la contrainte soit correctement utilisé ? Un détail : l'État n'appartient pas aux fonctionnaires, mais aux contribuables. Ceux-ci n'ont pas à fuir leur pays pour faire un libre usage de leurs biens. Tes propos sont proprement aberrants.

    @ Mathieu : J'ai toujours voté. Je ne m'engage pas en politique, car aucun parti ne correspond à mes vues. Le jour où j'aurai la masse critique pour en fonder un, je le ferai, et il prônera des réductions drastiques d'impôts, d'emplois et de dépenses publics. En attendant, je me soumets à la contrainte qui n'est pas soi-dite mais bien réelle : si tu refuses de payer tes impôts, tu risques des amendes, voire la prison. Cette contrainte doit justement être déserrée pour redevenir acceptable : les impôts doivent baisser, des fonctionnaires doivent être licenciés, des services publics (l'audiovisuel, par exemple, plutôt que de vouloir - en vain - l'instrumentaliser comme le piètre Sarkozy) doivent être privatisés, etc. C'est un fils de fonctionnaires qui vous dit ça, et j'espère qu'il s'en joindra d'autres pour éviter la banqueroute à notre pays. Soit vous acceptez la démarche graduelle qu'entreprend timidement la droite pusillanime, soit ce sera la faillite.

    Je ne suis pas contre la grève, mais contre celles dans le service public, pour les raisons mentionnées plus haut et que je te laisse relire.

    RépondreSupprimer
  13. @ Audine : entièrement d'accord avec toi sur ce point. Cependant, pour pondérer un peu quand même, la dégradation de la sécurité dans les services publics vient aussi de la dégradation de la sécurité dans l'ensemble de la société, et de toutes les formes de sécurité.

    @ Criticus : tout d'abord, ta situation de fils de fonctionnaire ne te donne pas plus de légitimité pour affirmer ce que tu affirmes. Moi, je suis fils de deux parents qui ont exercé, et exerce encore pour ma mère, des professions libérales. Je devrais donc pencher à droite et souhaiter que l'État desserre son infâme carcan. Et pourtant, ce n'est pas mon cas. Je m'étonne que tu cèdes à ce type de rhétorique un peu facile. Relevons un peu le niveau.

    Pour ce qui est de la faillite, je répète ce que j'avais dit à Rubin, la dette publique ne signifie pas forcément la faillite. La crise actuelle démontre même qu'elle est nettement moins dangereuse que la dette privée, autrement moins solvable. Je suis sûr que dans quelques années, on aura le recul suffisant pour en prendre conscience.

    Pour les privatisations, je te signale que l'audiovisuel sera toujours instrumentalisé, public ou privé. Personnellement, je préfère qu'il reste quelques chaînes publiques, pour que le discours des pro-droites Bouygues et consorts ne soit pas le seul qui passe.

    Je te rappelle aussi que les salariés de la SNCF ne sont pas des fonctionnaires.

    Pour la contrainte de l'impôt, eh bien, si tu estimes vivre en dictature, c'est ton droit. C'est pourtant un des piliers de la déclaration des droits de l'homme. Je suppose que tu soutiens quand même une partie des impôts, car je te vois mal souhaiter la disparition complète de l'État. Donc, les impôts sont acceptables pour mettre des milliards dans l'armée, mais pas pour financer l'éducation ou les transports. Je saisis bien votre logique, mais je ne la partage pas.

    RépondreSupprimer
  14. Salut tout le monde. Les discussions sont décidément très intéressantes, sur les questions sociales.

    En ce qui me concerne, je suis un peu d'accord avec chacun d'entre vous (comme ça je vexe personne ;-).

    Comme Manuel, je pense qu'en France, on considère un peu vite la grève comme la réponse à tous les pépins. Cela doit changer.

    Comme Mathieu cependant, j'admets que cet état de fait est symptomatique d'un réel malaise dans la fonction publique.

    Comme Roman, je suis malgré tout désolé que les fonctionnaires ne tiennent pas leur mission en meilleure estime : qu'on relise Germinal, et on verra qu'entre cette époque et aujourd'hui, on fait peut-être grève un peu plus... légèrement.

    Comme Fabrice, je dis que si l'on ne peut absolument pas se résoudre à supporter cet état de faits, mieux vaut aller voir ailleurs, qui à revenir. Mais d'une part, le problème, c'est que de plus en plus de nos concitoyens décident de s'y résoudre ; et d'autre part, cela ne doit pas signifier pour ceux qui restent qu'il faut s'accommoder de tous les défauts de notre France : ce serait trop facile.

    Une dernière petite remarque, à l'attention de Mathieu : à te lire, on croirait presque que "les LHC" représentent une masse sans individualité, dotée d'une unité idéologique, éditoriale et politique. Je pense que tu sais bien que tel n'est pas le cas, un peu comme les trois grobills ne sont pas interchangeables (sauf à PES, me semble-t-il).

    RépondreSupprimer
  15. @ Mathieu

    Tu commences par le point le plus anecdotique de mon propos pour tenter de discréditer tout le reste. C'est un procédé rhétorique malhonnête.

    Le risque de faillite est réel, ne serait-ce que parce qu'une part croissante du budget public est consacrée au remboursement des intérêts de la dette. Plus cette part sera importante, et plus, à recettes fiscales égales, il sera difficile à l'État d'assurer ses simples dépenses de fonctionnement. En somme, le service public va se dégrader, à moins que l'État ne prélève davantage d'impôts, ce qui obérerait davantage encore l'économie. Quand la dette sera si élevée que l'État ne pourra plus entretenir les équipements publics, payer ses fonctionnaires (qui ne sont pas assez payés car trop nombreux), ni encore moins investir, on pourra parler de faillite, oui.

    « le discours des pro-droites Bouygues et consorts »

    Je te conseille de faire un stage d'observation à TF1 - facile pour un enseignant - et de demander aux journalistes s'ils sont de gauche ou de droite. Je te rappelle que ce n'est ni le patron, ni la présentatrice du JT qui filment et commentent, c'est-à-dire qui font l'essentiel de ce qu'est TF1. C'est peut-être un peu subtil pour quelqu'un qui ne connaît rien aux médias, mais dire que TF1 est de droite parce que ses chefs le sont est tout simplement hors de propos. C'est un peu comme si je te disais que l'Éducation nationale est de droite parce que Darcos est de droite. Les journalistes français sont ultra-majoritairement de gauche, même dans les médias réputés de droite. Et je sais de quoi je parle.

    « Je te rappelle aussi que les salariés de la SNCF ne sont pas des fonctionnaires. »

    Pur sophisme. Ce sont des salariés d'une entreprise publique. Une partie de leurs revenus provient de l'impôt. Peu importe le statut. On prélève par la contrainte de l'argent au contribuable pour les payer,c'est cela qui compte.

    « si tu estimes vivre en dictature, c'est ton droit »

    Une dictature, non, mais dans une société marquée par un corporatisme et un capitalisme d'État, oui.

    Pas une dictature, mais pas une vraie démocratie.

    « Je suppose que tu soutiens quand même une partie des impôts, car je te vois mal souhaiter la disparition complète de l'État. »

    Je soutiens les impôts servant à financer les prérogatives régaliennes de l'État, c'est-à-dire celles sans lesquelles la France se désintégrerait (police, justice, armée, diplomatie, renseignements, etc.). Je soutiens également un service public de l'Instruction, avec la création d'un « chèque-instruction » versé par l'État aux parents pour qu'ils choisissent de placer où ils le veulent leur enfant, sous réserve que l'enseignement corresponde à un programme déterminé au préalable par le ministère. Je soutiens enfin une prise en charge publique des seules dépenses de santé d'urgence. Tout le reste doit être privatisé,confié au marché et à la société civile.

    PS : j'ai oublié de te rappeler l'étymologie du mot « impôt », vu que tu nies sa contrainte...

    RépondreSupprimer
  16. Je venais de lire ce billet et les commentaires, sans moi même commenter, quand Mathieu est apparu sur mon blog. Je lui rend la politesse.
    Et j'irais dans son sens face à Criticus : les impôts sont votés démocratiquement, par le parlement. En matière de démocratie libérale, on ne peut guère faire mieux. Le principe est également consacré par la déclaration de 1789 et la constitution. Le vote démocratique légitime l'impôt. Quand alternative libérale sera au pouvoir (en 2079), ça ira mieux.
    Le terme de contrainte est donc un peu fort.
    La définition classique, celle de Gaston Jèze, indique que l'impôt est prélevé "par voie d'autorité". Criticus, révise tes classiques ;-)

    RépondreSupprimer
  17. @ Rubin : pour commencer par la fin, tu me fais un procès d'intention. Tu remarqueras que j'ai linké quatre blogueurs, certes tous LHC, mais dont j'ai eu l'occasion de connaître les positions sur les grèves. Je crois que vous linker en vous qualifiant d'anti-grève est assez cohérent.

    Pour le reste de ton intervention, je te dirais juste qu'il est positif qu'on ne fasse plus grève comme à l'époque de Germinal, car les mouvements de ces époques-là ont servi à quelque chose et on est maintenant sur des luttes différentes. Ouf ! D'autre part, as-tu des statistiques sur le nombre de contribuables qui s'expatrient, et à quels milieux sociaux ils appartiennent ?

    @ Criticus : concernant la rhétorique, j'apprends auprès de bons professeurs ;).

    Pour le moment, la faillite est loin car les ménages français sont assez peu endettés. Si on jouait différemment, c'est-à-dire qu'on faisait s'élever les recettes par des hausses de revenus réelles des classes moyennes et des pauvres (ceux qui consomment et qui paient les impôts), si on réorientait les dépenses (le paquet fiscal, l'armée, les tournées de vœux du président, ça sert à quoi ?), si on répartissait mieux les missions entre les différents niveaux des collectivités et de l'État, je suis persuadé qu'on aurait d'excellents résultats et qu'on réduirait la dette. Quant à l'argument sur les fonctionnaires qui ne sont pas assez payé parce qu'ils sont trop nombreux, j'aimerais bien savoir où, vues les missions à effectuer. Franchement, si le deal, c'est être mieux payé mais avoir 40 élèves par classe dans mon lycée, je préfère être moins bien payé.

    Pour TF1, je crois qu'il faut que tu regardes comment la chaîne a traité la grève à Saint-Lazare, et les mouvements sociaux en général. On y voit clairement le gauchisme de ces journalistes.

    C'est quoi, la vraie démocratie pour toi ?

    Ah, donc, ton État, c'est l'État qui m'arrange. Je veux bien qu'on me donne de l'argent pour éduquer mes enfants (impôts donc) mais que je puisse faire ce que je veux avec après ? Cela va coûter plus cher au final, sauf si tu maintiens un système d'enseignement public pour les pauvres (qui fait les bases). Si, en plus, le ministère fait toujours les programmes, autant gérer par nous-mêmes. Ce sont des économies d'échelle. Ce que j'aime bien avec vos programmes, c'est qu'ils sont souvent générateur de coûts plus importants pour la collectivité...

    Enfin, pour l'étymologie, tu peux toujours la rappeler. N'oublie pas cependant que les mots ont aussi une histoire et qu'ils évoluent.

    @ P. Guignard : rien à redire à ton propos.

    RépondreSupprimer
  18. @Mathieu : c'est toi qui nous mets tous dans le sac "libéraux anti-grèves", et tu parles de procès d'intention ? ;-)

    Sur la question des départs à l'étranger, je te concède qu'il est assez difficile d'évaluer leur nombre. On pourrait s'appuyer sur les statistiques du Ministère des affaires étrangères, mais il repose sur une mesure dont je sais, par expérience, qu'elle n'est pas fiable : le nombre de personnes inscrites au Registre des Français de l'étranger.

    Je sais en revanche, par expérience aussi, que le nombre réel est en constante augmentation, qu'il s'agisse de départs définitifs, temporaires (pour études par exemples), ou d'investissements.

    RépondreSupprimer
  19. @ Rubin : le problème, c'est que les causes de départ sont multiples : entre la relation amoureuse, l'envie de voir ailleurs, l'opportunité professionnelle, l'attachement dans un autre pays...

    En fait, pour détecter ces départs-là, il faudrait repérer les gens qui sont fiscalement domiciliés à l'étranger mais qui passent toujours beaucoup de temps en France. Cela devrait réduire le panel.

    Il est vrai que beaucoup de Français disent être partis pour fuir la lourdeur française, mais je crois que cela va au-delà des impôts dans ce cas précis. Les Français que j'ai pu rencontrer au Canada ou aux États-Unis ne parlent jamais de cela au premier plan, plutôt de raisons plus intimes, et, à mon avis, profondes.

    RépondreSupprimer
  20. @Mathieu : d'accord avec toi. Il ne s'agit pas que des impôts. J'ai pu observer que deux catégories de (jeunes) Français quittent de plus en plus le pays : les haut-diplômés (polytechniciens, centraliens, HEC, j'en passe et des meilleures), à les États-Unis ou la Grande-Bretagne offrent à la fois des salaires plus élevés et plus de responsabilités en entreprise ; et... ceux qui n'ont pas fait d'études, à qui ces deux pays notamment, mais d'autres aussi, offrent l'espoir de réussir même sans diplômes ni expérience de départ.

    Tout cela est assez inquiétant. Enfin, je trouve.

    RépondreSupprimer
  21. @ Rubin : pour le haut du panier, j'y vois la traditionnelle lourdeur de la logique de réseau et de copinage qui prévaut en France, et qui est moins lourde dans les pays anglo-saxons. Je pense d'ailleurs que c'est la même chose pour les non-diplômés. En France, on est tellement pris dans la logique hiérarchique qu'il faut toujours montrer patte blanche... C'est assez pénible finalement. Dans ces questions, nos stéréotypes dominent.

    J'avais lu, je ne sais plus où encore, que, en Espagne, le chômage des immigrés était aussi faible que celui des locaux, alors qu'il restait au-dessus du double en France, et l'auteur, un économiste, affirmait que cela venait des stéréotypes des employeurs. Je vais essayer de te retrouver l'article (cela devait être dans le Monde).

    RépondreSupprimer
  22. @Mathieu : ça y fait certainement beaucoup, oui. Mais ça n'est pas tout. Quand un pays devient moins attractif pour une partie grandissante de ses propres habitants, les raisons sont forcément multiples. Hiérarchie trop figée, copinage, culture de privilèges et de statuts, tout cela compte évidemment. Mais presque 30 ans de crise économique couvée, ça compte aussi.

    Fondamentalement, il me semble que le pays se referme sur lui-même, culturellement, économiquement et socialement.

    RépondreSupprimer
  23. @ Rubin : se referme sur lui même, tout en accentuant ses divisions intérieures, culturellement, économiquement et socialement...

    RépondreSupprimer
  24. @Paul : c'est ce qu'on appelle un repli identitaire.

    RépondreSupprimer
  25. @ Rubin et Paul : identitaire ? Tiens, drôle d'idée. J'admets que je ne suis pas du tout convaincu. Il va falloir que vous en fassiez des billets, Messieurs.

    RépondreSupprimer
  26. Tiens, pour la première fois dans cette discussion, je vais être d'accord avec Mathieu : je ne crois pas qu'il y ait un repli identitaire en France. Seul votre johnlennonisme boboïsant vous fait penser cela, Rubin et Paul. Je crois plutôt qu'il y a un effacement identitaire de la civilisation occidentale, qui touche les cultures nationales des pays occidentaux, la France comme les autres. Le repli vient plutôt des minorités.

    « Si on jouait différemment, c'est-à-dire qu'on faisait s'élever les recettes par des hausses de revenus réelles des classes moyennes et des pauvres (ceux qui consomment et qui paient les impôts) »

    La comparaison internationale prouve que c'est en libéralisant l'économie qu'on parvient à ce résultat enviable (au Royaume-Uni de Thatcher).

    D'ailleurs, tu n'auras pas de recettes fiscales supplémentaires en redistribuant et donc en taxant davantage, selon le principe bien connu du « trop d'impôts tue l'impôt ». Au-delà d'un certain seuil, les recettes baissent car les fraudes augmentent, et la désincitation au travail, à l'épargne et à l'investissement appauvrissent le pays, et donc les recettes.

    « si on réorientait les dépenses (le paquet fiscal, l'armée, les tournées de vœux du président, ça sert à quoi ?) »

    Le paquet fiscal, ça a servi à ce que la fiscalité ne dépasse pas les limites du raisonnable, et le travail n'est pas fini d'ailleurs. Il est faux de présenter cela comme une dépense : il s'agit d'une moindre recette qui s'imposait, eu égard au niveau exorbitant de la taxation en France. Dans un pays où l'État prélève plus de la moitié du PIB, réduire le pois de la fiscalité n'est pas un « cadeau », mais une délivrance. Dont doit bénéficier tout le monde.

    L'armée, on voit quand on désarme à quoi elle sert : à la défense. Si les gouvernements des années 1920 et du début des années 1930 n'avaient pas désarmé à tour de bras, la France aurait peut-être pu se défendre contre l'agression nazie.

    Quant aux tournées de vœux, ça ne sert à rien, comme tout ce que fait Sarkozy depuis bientôt deux ans. Je ne suis pas sûr que ce soit l'un des tout premiers postes budgétaires, cependant...

    « si on répartissait mieux les missions entre les différents niveaux des collectivités et de l'État »

    Pour le coup, nous sommes entièrement d'accord...

    « Pour TF1, je crois qu'il faut que tu regardes comment la chaîne a traité la grève à Saint-Lazare, et les mouvements sociaux en général. On y voit clairement le gauchisme de ces journalistes. »

    Je ne nie pas que la ligne éditoriale impulsée par la direction de TF1 est sarkozyenne. Mais les journalistes de base ne sont pas sarkozystes, et il s'établit donc un rapport de forces qui donne un résultat beaucoup plus complexe que ce que tu dis. Tu as tendance à voir les choses de façon trop binaire : il y a une majorité de libéraux à LHC, donc LHC est libéral. L'un des chefs de Kiwis est de droite, donc Kiwis est de droite. Les chefs de TF1 sont de droite, donc TF1 est de droite. Darcos est de droite, donc les enseignants sont de droite... ah non, là, ça ne marche pas trop, les grèves récurrentes et le bras de fer qu'elles manifestent le montrent bien.

    « C'est quoi, la vraie démocratie pour toi ? »

    La vraie démocratie, c'est une démocratie où les libertés ne sont pas que civiques mais aussi économiques. À cet égard, donc, la France n'est pas une vraie démocratie : c'est une social-démocratie, dont les aspects protecteurs font trop souvent oublier ses aspects liberticides.

    Je précise que je ne suis pas un fervent démocrate : je suis pour ce qui marche, et ce qui permet d'être puissant. Je suis donc un démocrate de raison et un libéral utilitariste. Mais mon idéal politique est plutôt dans le Consulat des années 1799-1804 : une République césarienne.

    « Je veux bien qu'on me donne de l'argent pour éduquer mes enfants (impôts donc) mais que je puisse faire ce que je veux avec après ? Cela va coûter plus cher au final, sauf si tu maintiens un système d'enseignement public pour les pauvres (qui fait les bases). Si, en plus, le ministère fait toujours les programmes, autant gérer par nous-mêmes. Ce sont des économies d'échelle. Ce que j'aime bien avec vos programmes, c'est qu'ils sont souvent générateur de coûts plus importants pour la collectivité... »

    Il faudrait faire une étude pour bien l'établir.

    « Enfin, pour l'étymologie, tu peux toujours la rappeler. N'oublie pas cependant que les mots ont aussi une histoire et qu'ils évoluent. »

    Le principe de l'impôt, lui, n'a pas évolué : il s'agit toujours de prélever de l'argent par la contrainte. Pour le vérifier, tu peux essayer de frauder le fisc, et de voir que, si l'État laisse brûler des voitures, il ne te laissera pas le gruger : mais bon, c'est assez risqué comme truc.

    RépondreSupprimer
  27. @Criticus, par goût de la polémique :
    "Tiens, pour la première fois dans cette discussion, je vais être d'accord avec Mathieu : je ne crois pas qu'il y ait un repli identitaire en France. Seul votre johnlennonisme boboïsant vous fait penser cela, Rubin et Paul. Je crois plutôt qu'il y a un effacement identitaire de la civilisation occidentale, qui touche les cultures nationales des pays occidentaux, la France comme les autres. Le repli vient plutôt des minorités."

    CQFD. ;-)

    RépondreSupprimer
  28. Tu as déjà dit que la France avait un idéal d'un homme blanc, chrétien, ce qui est pure foutaise.

    L'extrait que tu cites n'a rien d'incohérent : il dit que la majorité s'efface au profit d'identités exogènes. Il y a bien à mon sens effacement identitaire de la majorité et repli des minorités.

    RépondreSupprimer
  29. J'ai jamais dit que c'était incohérent, ni même faux ! J'ai insinué que ça prouvait mon point.

    Je ne me rappelle en revanche pas avoir parlé d'idéal blanc et chrétien.

    RépondreSupprimer
  30. Je ne me souviens plus du billet, mais c'était ici.

    RépondreSupprimer
  31. @ Criticus : Oui, l'impôt est pris par la contrainte. L'interdiction du vol se fait grâce à la contrainte. Du meurtre aussi. Le respect des lois en général. Donc des libertés. La contrainte c'est ce qui caractérise l'État en somme...
    Une social-démocratie est une vraie démocratie. C'est une démocratie où les citoyens n'ont pas tous bien compris que le libéralisme était davantage créateur de richesse que le collectivisme, et que pour redistribuer de la richesse il faut d'abord la créer.
    C'est également une démocratie où ces citoyens se forcent mutuellement, par la contrainte, à sauver la vie de ceux qui ne peuvent pas se payer des soins médicaux, de la nourriture, un logement.
    Ça a des bons et des mauvais cotés, mais c'est une vraie démocratie.

    Pour le repli identitaire, l'expression est de Rubin, je parlerais pour ma part de replis indentitaires. Et de déchirure du lien social (à part quand la France gagne la coupe du monde, une fois tous les 50 ans).

    RépondreSupprimer
  32. (je voulais dire "identitaires" et souligner le pluriel :-/ )

    RépondreSupprimer
  33. @Paul et @Roman :

    Quand je parle de repli identitaire, je ne vise pas telle ou telle "minorité", ni telle ou telle "majorité" de la population française.

    Donc d'une part, Paul, je ne distingue pas entre le singulier et le pluriel et l'espèce ;

    Et d'autre part, Roman, c'est pour cela que je considère ta réponse comme symptomatique : tu as immédiatement considéré que je visais une sorte de "majorité silencieuse", différente des "minorités" que tu cites en revanche expressément, alors que justement, le principe du repli identitaire, c'est de stigmatiser autant une "majorité" (qui n'existe que dans l'esprit de ceux qui l'évoquent) qu'une ou plusieurs "minorité(s)" rendues responsables de tous les maux en raison de leurs revendications tantôt réelles, tantôt fantasmées.

    RépondreSupprimer
  34. @ Criticus : moi, je ne suis pas convaincu parce que je ne crois pas à ce repli, seulement à un rééquilibrage, et encore...

    Tout d'abord, sur les salaires, j'aimerais bien que tu me fournisses des sources qui démontrent que les salaires montent plus vite, globalement, dans le monde anglo-saxon, et, deuxièmement, que les inégalités sont moins fortes. De plus, il ne s'agit pas d'augmenter les impôts, mais d'augmenter les sources de recettes, ce qui est différent. Autre solution : on pourrait dégager les revenus en partie de la taxation et s'intéresser à d'autres revenus.

    Sur le paquet fiscal, cela n'a servi à rien économiquement. Quant à réduire les dépenses de l'État avec ça, pourquoi faire ? Si on réduit des dépenses, autant que cela serve à quelque chose.

    Sur LHC, je rappelle que je n'ai pas linké le blog LHC, mais quatre membres du réseau dont je connais les positions sur les grèves. Pour TF1, tu dois avoir raison, mais n'empêche que je ne supporte plus la manière dont l'information est traitée sur cette chaîne. Je préfère lire le Figaro : c'est de droite, mais c'est dit et je préfère autant.

    Si ton idéal est le consulat, je comprends que nous ayons du mal à trouver des points d'accord.

    Pour les chèques-éducation, cela existe-t-il quelque part ?

    RépondreSupprimer
  35. Rubin, j'ai dit cela car je répète que tu as déjà dit ici que l'idéal de la France était celui d'un homme blanc et chrétien : c'est totalement faux.

    Ton commentaire incriminé est disponible ici : http://lespriviliegiesparlent.blogspot.com/2008/10/ah-la-marseillaise-siffle-rveille.html?showComment=1224146160000#c1939195727401292682

    Tu as aussi déjà parlé d'ethnocentrisme concernant mes prises de position concernant la francophonie, alors que la France n'est pas un ethnos et que la langue française est internationale. Bref, j'ai souvent l'impression de lire de la propagande du type de celle que l'on retrouve dans les grands journaux anglo-saxons sur la France : les Français sont xénophobes, autocentrés, n'apprennent pas de langues étrangères, ne voyagent pas, sont nationalistes, etc. Cela me surprend de ta part.

    RépondreSupprimer
  36. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A8que_%C3%A9ducation

    « Sur LHC, je rappelle que je n'ai pas linké le blog LHC, mais quatre membres du réseau dont je connais les positions sur les grèves. »

    Ma remarque concernait tes propos antérieurs.

    « Quant à réduire les dépenses de l'État avec ça, pourquoi faire ? Si on réduit des dépenses, autant que cela serve à quelque chose. »

    Ce n'est certes qu'un début. Il faut continuer pour que cela ait un effet réel sur l'économie.

    Après, on pourra discuter sereinement du reste.

    « Si ton idéal est le consulat, je comprends que nous ayons du mal à trouver des points d'accord. »

    Tu aurais tout de même pu noter ceci : « je suis pour ce qui marche, et ce qui permet d'être puissant. Je suis donc un démocrate de raison »

    RépondreSupprimer
  37. @Criticus : ce n'est pas moi qui le dis, mais Charlatan Crépusculaire, comme tu l'as certainement constaté toi-même. Ma réflexion subséquente, cela ne t'aura pas échappé, se termine par un petit smiley en clin d'oeil, de nature à signaler l'ironie, le détachement ou encore, tout simplement, une note d'humour.

    Un peu de recul, mon garçon !

    RépondreSupprimer
  38. Never mind alors, comme on dit dans une France « fermée » aux langues étrangères, ce qu'avancent les éditorialistes de Londres et de New York, tous polyglottes comme chacun le sait... ;-)

    RépondreSupprimer
  39. @ Criticus : oui, je suis fourbe sur le Consulat...

    Le lien que tu as mis explique qu'il est en expérimentation dans une seule ville et qu'il s'agit d'une mesure d'assistanat. Cela n'a rien à voir avec ce que nous avons aujourd'hui en France. De plus, cela vise à permettre aux pauvres d'aller dans le privé. Il s'agit donc d'utiliser les impôts "contraints" pour enrichir des capitalistes. Là, dans ces conditions, je ne vois aucunement l'intérêt de mettre en place ce dispositif.

    RépondreSupprimer
  40. Fourbe, mais pardonné ! ;-)

    « Enrichir des capitalistes », c'est de la vulgate marxisante ou je ne m'y connais pas ! Pourquoi la transmission de connaissances serait forcément du côté de l'État, et pourquoi, si le privé s'en chargeait, cela serait forcément vénal ? Oui, les établissements devraient rentrer dans leurs frais, mais en quoi cela interdit-il l'apprentissage ?

    RépondreSupprimer
  41. @ Criticus : parce que l'État ne fait pas de bénéfices. Donc, si tu bases tout sur un système privé, tu dois, pour le citoyen, ajouter le coût du bénéfice qu'exigera un investisseur pour prêter du capital à des écoles. donc, cela coûte forcément plus cher aux parents, qui, dans notre beau système public, n'assument pas seuls puisque tous les citoyens participent par l'impôt. Le chèque-éducation devra bien couvrir ces frais.

    Cependant, je ne nie pas qu'on peut aussi apprendre des trucs dans le privé.

    RépondreSupprimer
  42. Le chèque-éducation doit justement permettre aux parents pour lesquels le surcoût (que je ne nie pas) serait rédhibitoire de pouvoir payer les études de leurs enfants. C'est une mesure sociale, dont je m'étonne que tu la rejettes d'emblée...

    RépondreSupprimer
  43. @ Criticus : je la rejette d'emblée parce qu'elle est plus coûteuse, et donc, la réduction des dépenses que tu invoques n'est pas opérante. Donc, perdre un système construit sur des principes moraux très positifs et qui a connu des résultats réels ces 40 dernières années, pour un système qui coûtera plus cher et qui sera plus inégalitaire. L'opération n'est pas intéressante. J'ai oublié le coût plus élevé des enseignants qui serait entraîné par un système privé.

    De plus, il ne fera pas baisser les impôts. De toute façon, l'éducation coûte chère, quel que soit le système utilisé. Donc, la discussion doit plutôt porter sur des principes idéologiques. Le fait que tu soutiennes un système plus coûteux évoque simplement un système idéologique, non ?

    RépondreSupprimer
  44. « un système construit sur des principes moraux très positifs et qui a connu des résultats réels ces 40 dernières années »

    C'est justement cela que je conteste. Mon système est en effet idéologique : abolir le monopole de la gauche sur l'éducation. Je suis prêt à payer pour.

    RépondreSupprimer
  45. @ Criticus : hum, drôle d'idée aussi. Tu sais que 50% des profs ont voté Sarko en 2007. C'est certes un peu moins que l'ensemble des Français, mais c'est quand même contre ce que tu viens de dire.

    L'enseignement est globalement assez marqué à gauche internationalement cependant. Pourquoi les citoyens de droite choisissent moins cette profession ? Là, c'est à toi de me le dire.

    RépondreSupprimer
  46. Tiens, ton ami Fabrice me disait dans un commentaire que c'était 40%. Mettez-vous donc d'accord sur les chiffres. En attendant, je reste sur le ressenti que j'ai eu par mes études donc, mais aussi par les fréquentations enseignantes de mes parents, dont l'un d'eux est également enseignant.

    « Pourquoi les citoyens de droite choisissent moins cette profession ? Là, c'est à toi de me le dire. »

    J'ai dit dans un billet qu'ils avaient tort de laisser l'éducation et la presse à la gauche.

    RépondreSupprimer
  47. @ Mathieu : je ne pense pas que le système privé soit nécessairement 1) plus couteux 2) moins efficace.
    La souplesse d'une petite institution privée par rapport au mammouth permettrait de s'adapter bien davantage à la situation personnelle des élèves et des enseignants.
    Par exemple, un même enseignant pourrait donner des cours dans 3 ou 4 matières différentes au collège, c'est possible mais la rigidité de l'éducation nationale l'interdit.
    Autre exemple, au lieu d'un collège unique destructeur pour les moins bons et les meilleurs, les petits génies pourraient faire l'objet de scolarités spéciales, les élèves en difficulté également.
    Je donne deux idées bateau, qui sont déjà en place dans d'autres pays et même parfois en France, mais on peut imaginer la masse d'innovation qu'un peu d'initiative privée créerait et les perspectives que ça ouvrirait.

    RépondreSupprimer
  48. @ Criticus : je vais aller fouiller le site de l'INSEE et je te donnerais la bonne stat, mais je reste assez convaincu des 50%.

    Pour le choix des citoyens de droite, tu dis que tu le souhaites, mais tu ne me dis pas pourquoi ils n'y vont pas aujourd'hui. Dommage, cela m'intéresse.

    @ Paul : Je n'ai pas dit que ce serait moins efficace, j'ai dit que ce serait plus coûteux et moins égalitaire. Il y a aussi des moments où il faut se positionner par rapport à des valeurs idéologiques quand même.

    On pourrait toujours rendre les établissements autonomes, du moment que l'État fixe les cadres. Cela permettrait aux personnels d'agir librement, mais l'État ne le veut pas parce qu'il craint une hausse des dépenses.

    Un enseignant peut enseigner plusieurs matières. Il peut passer un CAPES bivalent, ou faire valider des acquis disciplinaires pour enseigner plusieurs matières. Ce qui est impossible, c'est d'obliger des enseignants à faire plusieurs matières. De toute façon, l'État ne fera pas cela car cela coûterait trop cher de faire des formations pour tout ce monde.

    Je modifie ta phrase : "au lieu d'un collège unique destructeur pour les moins bons, les petits génies pourraient faire l'objet de scolarités spéciales, les élèves en difficulté également" me semble plus en rapport avec la réalité. De plus, je peux te dire d'expérience que les classes mélangées sont celles qui marchent le mieux et qui sont le plus formatrice pour les élèves. Reste à aménager les cours eux-mêmes et l'à-côté.

    Je ne suis pas du tout convaincu que le privé soit plus innovant que le public. En France, il a des résultats au bac comparables par rapport aux CSP qui s'y trouvent. Il répond juste à la demande des parents, selon les modes. Pas sûr que cela ait une quelconque efficacité supplémentaire...

    RépondreSupprimer
  49. @Criticus

    C'est ce qu'il y a de beau avec les sondages : l'incertitude...
    Parce que jusqu'à nouvelle surprenante on a pas organisé de vote sectorisé par profession, donc on a des estimations faites en sorties de bureaux de votes ou par téléphone... Enfin 40% ou 50% de votants pour Sarkozy chez les profs on est loin d'un "monopole de gauche sur l'éducation".

    RépondreSupprimer
  50. @ Mathieu & Fabrice Vous négligez le fait que, contrairement aux médias qui fonctionnent de façon décentralisée, l'Éducation nationale est en quelque sorte co-dirigée par le ministère et les syndicats enseignants, pas franchement de droite...

    RépondreSupprimer
  51. @ Criticus : hum, il y aura de quoi faire de beaux billets sur la cogestion. Un jour peut-être...

    RépondreSupprimer
  52. 27 bloggers inscrits sur le réseau LHC, et Mathieu, après avoir constaté que 4 d'entre eux sont contre CETTE grève, en déduit que "Ce qui ressort de mes discussions avec les LHC, c'est que vous êtes toujours contre la grève, quelle que soit la configuration."... passons.

    Il me semble que personne n'a relevé l'argument de Mathieu, qui fait du manque de sécurité la raison principale de cette grève, aussi bien dans les transports que dans les collèges et lycées. Si je ne me souviens bien, la gauche socialiste avait beuglé comme un troupeau de veaux parce que la droite s'était servit de ce thème pour remporter l'élection présidentielle, celle où l'on a vu Jospin se faire écraser par Le Pen, dès le 1er tour.

    Alors, là, j'aimerais comprendre: cette insécurité, est-elle réelle ou largement fantasmée comme le prétendaient les socialistes lorsqu'ils se sont fait étendre par le FN (quelle honte!!!) ? Pour moi, cette peur est fantasmée: on sait que la gauche fr. pisse dans son pantalon à la moindre alerte et que c'est pour cette raison aussi qu'elle est prête à soutenir les organisations terroristes qui leurs font si peur.

    Mais bon... on sait que la peur d'une agression physique, de la guerre, la peur du chômage, la peur de la maladie, la peur de l'avenir - tout simplement -, toutes ces peurs ne sont pas "bonnes conseillères". Pourtant les politicards de tous bords n'hésitent pas à la provoquer, ou plutôt à la susciter, quand ils s'agit de servir les intérêts de "la cause", n'est-ce pas Mathieu ?

    Pffff... bande de péteux !!!!!!

    RépondreSupprimer
  53. @Criticus: "abolir le monopole de la gauche sur l'éducation. Je suis prêt à payer pour" mais tu payes déjà pour que tes gosses ou ceux de tes voisins puissent aller à l'école... tu payes des impôts. Tu veux dire que tu serais prêt à payer plus cher, s'il le fallait, pour ne pas être contraint de confier l'éducation de tes gosses eu ceux de tes voisins - que tu aimes bien - à de vils serviteurs de l'Etat ;-)) C'est ça, hein ????

    RépondreSupprimer
  54. D'après le ministère, la moyenne générale de grévistes à l'Education, toutes catégories de personnels confondues, était de 34,61%.

    C'est pas tous des péteux: 2/3 d'hommes debout !

    RépondreSupprimer
  55. @ Scheiro : l'insécurité dans un lycée est différente de celle de la rue. Elle fait partie du boulot depuis la massification du système éducatif. Les élèves vivent leurs crises d'adolescence, et peuvent avoir tendance à réagir durement contre des profs. Cependant, il ne s'agit pas d'un phénomène fréquent en lycée (dans le billet, je signale que je n'ai fait cela qu'une fois en 8 ans de carrière). Dans les collèges, c'est plus courant, mais les cas d'enseignants réellement blessés physiquement sont très rares. Cette insécurité est bien plus verbale et psychologique qu'autre chose. Pour Saint-Lazare, ce blocage avait été justifié par une agression.

    Pour la peur, la gauche est loin d'être la seule à en faire usage.

    Sur les chiffres de grève, si cela t'intéresse de savoir comment ils sont obtenus, tu peux lire ce billet.

    Nous sommes des péteux, mais la question est de savoir dans quelle direction nous orientons nos délicieux fumets...

    RépondreSupprimer
  56. >"dans quelle direction nous orientons nos délicieux fumets"...
    tu veux dire ... "comment nous tournons nos culs à tous les vents ?"... beaucoup sont passés maîtres en la matière...

    >Pour la peur, la gauche est loin d'être la seule à en faire usage.
    C'est bien ce que je soulignais dans mon commentaire, et pourtant la gauche s'était étranglée d'indignation lors de la précédente campagne pour la présidence, remportée par Chirac.
    Pourtant la vraie spécialité de la gauche, c'est de capitaliser la colère en racontant n'importe quelle sornettes qui puisse engendrer du ressentiment, pour former un monde thymotique comme dirait Sloterdjik.
    La peur n'est pas votre domaine et son exploitation risque de se retourner contre vous, les gogochistes, faites gaffe :-)

    RépondreSupprimer
  57. @ Scheiro : on s'est fait baiser par la peur en 2002 parce que les médias en avaient fait un usage massif, alors qu'en effet, l'insécurité n'était pas réellement une réalité. D'ailleurs, après le passage de Le Pen, le pays est brutalement devenu très vivable pour nos manipulateurs médiatiques.

    On aura du mal à faire de la peur à outrance, vu que nous ne tenons pas le pouvoir. Par contre, nos adversaires n'hésiteront sans doute pas...

    RépondreSupprimer
  58. @ Mathieu L.

    « nous ne tenons pas le pouvoir. Par contre, nos adversaires »

    J'ose espérer que tu ne mets pas les médias dans les adversaires des enseignants. Auquel cas je vais devoir te donner un cours de sociologie des médias.

    RépondreSupprimer
  59. @ Criticus : on ne va pas recommencer cette discussion, je crois qu'on en a déjà fait le tour.

    Cela dépend des questions. Je crois surtout que les médias ne connaissent rien à l'éducation et qu'ils balancent de grandes idées vagues sans réel lien avec la réalité.

    Tu bosses dans un média de gauche, en ce moment, pour être nerveux comme cela sur cette question ???

    RépondreSupprimer
  60. Matthieu, admettons que "les médias ne connaissent rien à l'éducation", mais dit moi ce que l'éducation comprend des médias. Une chose reste sûre, c'est que les rédactions sont majoritairement à gauche, de l'aveu de Schneidermann qui les classe à gauche à plus de 70% (on doit retrouver cette info sur le BigBangBlog). Donc quand on est un lecteur extérieur à la gauche, càd non obnubilé, fasciné par la droite, ou comme ces faibles d'esprits qui ne voient plus que Sarkozy, allant jusqu'à prétendre qu'on vit sous un régime quasi-dictatorial, on se rend bien compte que enseignants et journalistes marchent main dans la main. Alors que ce sont eux qui façonnent en grande partie les opinions. Heureusement que les deux corporations font très mal leur boulot sinon, à force de propagande, c'est un sinistre ectoplasme qui présiderait, depuis longtemps, la France.

    RépondreSupprimer
  61. D'ailleurs, je me demande si journalistes et instituteurs-professeurs font si mal leur travail parce qu'ils sont encartés à gauche ou s'ils sont encartés à gauche parce qu'ils font mal leur travail?

    Quelqu'un a-t-il une réponse à cette question?

    Mais bon si c'est un mec de gauche qui y répond... à moins d'une illumination soudaine....

    RépondreSupprimer
  62. @ Scheiro : mais on a un sinistre ectoplasme président ! C'est donc bien que notre propagande, malgré vos dires, passe très mal...

    RépondreSupprimer
  63. Mathieu, Sarkozy ne peut pas être sinistre puisqu'il est de droite... ou du moins classé comme président de droite. Mais, effectivement sa politique tient beaucoup du socialisme démagogique - redondance -, aussi on peut le considérer comme assez sinistre.

    Et, vous allez dans mon sens Mathieu, je disais bien que vous êtes de mauvais propagandistes malgré tous vos désirs hégémoniques, votre volonté de contrôler la société. Vous n'y parvenez pas bien que vous ayez une réel pouvoir de nuisance en ayant la main sur l'enseignement et les masse-médias. C'est probablement une question qui vous dépasse, car un peu trop complexe pour des amateurs comme vous l'êtes.

    RépondreSupprimer
  64. @ Scheiro : c'est peut-être aussi parce que, malgré les dénégations de Roman, ce sont vos idées qui tiennent en ce moment le haut du pavé. Je vous rassure, on y travaille.

    RépondreSupprimer
  65. @ Mathieu

    « Tu bosses dans un média de gauche, en ce moment, pour être nerveux comme cela sur cette question ??? »

    Comme l'a bien dit Scheiro, « média de gauche » est un pléonasme. C'est le cas, mais je m'oriente peu à peu vers la communication, où les rapports de force sont nettement plus équilibrés.

    RépondreSupprimer
  66. La politique de Sarkozy n'est pas du socialisme, c'est du pragmatisme. Les réformettes qu'il prend sont à peine 1% de ce qu'il faudrait pour tirer notre pays de la faillite, il serait prêt à aller beaucoup plus loin mais il en est empêche par les immobilistes radicaux qui tiennent ce pays en coupe depuis 50 ans et qui le mène à la catastrophe. Tant que continueront à sévir tous ceux qui s'arc boutent contre le changement; notre pays continuera à sombrer.

    RépondreSupprimer
  67. @ Verhuit : moui, peut-être. Vous parlez sûrement des riches.

    RépondreSupprimer

Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

La modération des commentaires est activée 14 jours après la publication du billet, pour éviter les SPAM de plus en plus fréquents sur Blogger.