jeudi 26 mars 2009

Les pédagogues toujours en débat.

Hier, l'Hérétique s'est lancé dans une charge visant ce qu'on appelle les mouvements pédagogiques et contre l'Éducation nationale qui ne parvient pas à faire évoluer son propre modèle pédagogique.

En soi, cette déclaration me touche, et je comprends parfaitement son discours. Il est plus que normal d'imaginer une école où coexisteraient une multitude de pédagogies, dans le but de faire réussir les enfants. L'Hérétique affirme que cela permettrait d'adapter la pédagogie à chaque enfant. Personnellement, il prend position pour les idées Montessori. Après tout, pourquoi pas.

Pourtant, je voudrais réagir sur une seule et unique idée. L'auteur affirme que la pédagogie doit permettre de s'adapter à chaque enfant. Cependant, je crois qu'il faut nuancer ce concept. Le but de la pédagogie est bien de transmettre les connaissances de la manière la plus efficace possible et la plus compréhensible par chaque enfant. Cependant, avec ma petite expérience, je peux t'assurer, cher lecteur, qu'il n'y a pas de méthode qui fonctionne à tous les coups. Certaines ont parfois plus d'effets que d'autres, mais cela dépend finalement des chapitres, des concepts enseignés, des moyens disponibles pour l'enseignant, du niveau de la classe…

De même, cette adaptation à chaque enfant nécessiterait des classes bien plus réduites, ce qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas prêts d'avoir. Nous devons donc nous adapter à des grands nombres et à un temps compté.

Finalement, et pour conclure ce court billet, j'aurais tendance à te dire, cher lecteur, qu'une bonne méthode pédagogique est aussi une méthode qui est bien maîtrisée et qui permet à l'enseignant de s'exprimer pleinement. Elle peut aussi dépendre du thème étudié. Si l'enseignant s'épanouit et se passionne pour son cours, il touche aussi beaucoup plus d'élèves. Laissons les enseignants se déterminer, apportons-leur, par la formation professionnelle, les aspects des différentes méthodes théorisées, et jugeons ensuite des résultats. L'important n'est finalement pas tant la méthode utilisée que l'acquisition des connaissances et le plaisir pris à apprendre par les élèves.

4 commentaires:

  1. Ah, ça c'est intéressant. Moi, avant, je pensais comme l'Hérétique. Ensuite, j'ai enseigné. Maintenant, je pense que l'enfant doit faire une partie du chemin dans la quête de la connaissance. Alors on me dira (enfin je me le dis toute seule) : ah, d'accord, alors on laisse tomber les élèves qui baissent les bras? Vu comme ça, c'est moins sympa, mais c'est l'idée.

    Cela dit, quand j'enseigne, comme j'aime toujours mes élèves, je me consume à essayer de les intéresser, de les piéger pour qu'ils apprennent, retiennent. Et moi, je n'ai jamais eu d'élèves difficiles, au contraire. Que des élèves faciles, gosses de riches, gatés, qui s'en foutent. Il me semble courir derrière eux en suppliant : allez, je fais un contrôle facile, allez, apprends ta leçon s'il te plait. j'en ai marre, et j'ai achevé ma dernière année en me disant : ils n'en veulent pas? je remets tout dans ma culotte et je me barre.

    Il s'agit naturellement d'une image.

    Ma question : devant des élèves de collège "difficile", on peut avoir envie de leur apporter quelque chose puisqu'ils n'auront peut-être que cela. Mais devant ces enfants gatés indifférents et par ailleurs charmants, on sent vite l'irritation monter. Mais l'attitude des uns n'éclaire-t-elle pas celle des autres? C'est une vraie question, pas une question rhétorique. Je n'ai été prof que par conjoncture, et les élèves me déconcertent toujours.

    A part ça, sur l'unique point soulevé, je suis d'accord. Evidemment. ça me rappelle des journées de formation. Avec des vrais profs. Je veux dire, des titulaires.

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  2. @ Livia : commentaire intéressant. Je n'ai jamais enseigné chez les bourgeois. Un titulaire n'est pas forcément un vrai prof. C'est juste que les autres ne sont pas formés.

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  3. Bonjour Mathieu,

    En fait, je suis d'accord avec tout ce que vous dites. Ce qui entraînait mon ire, c'est de constater que l'EN n'était pas foutue d'ouvrir ne serait-ce qu'une école Montessori d'une part, et que d'autre part, des idéologues avaient tenté d'imposer LEUR modèle à toute une génération d'enseignants.
    Mais, face à 30 élèves, je me doute bien qu'un instituteur fait du mieux qu'il peut.
    Mais je suis bien d'accord pour laisser les enseignants se déterminer eux-mêmes.

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  4. @ L'Hérétique : je crains aussi que la méthode Montessori entre en contradiction avec la vision française de l'enseignement autoritaire et par le haut, très dominante dans notre société.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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