Tiens, je ne sais pas si tu l'as remarqué, cher lecteur, mais le service public de l'audiovisuel était en grève aujourd'hui. Les programmes des TV et des radios ont été largement perturbées. Je m'étais toujours insurgé, dans le passé, de la capacité de France 2, en particulier, de casser les mouvements sociaux. J'ai le souvenir cuisant de cette interview de Xavier Darcos étrillant les syndicats enseignants, sans qu'aucun syndicaliste ne soit présent pour pouvoir répondre.
Ce soir, David Pujadas recevait deux contradicteurs pour discuter de cette réforme : Frédéric Lefebvre, pour l'UMP, et Noël Mamère, pour l'opposition. Je suppose que les membres du PS étaient encore en train de discuter des votes au bureau national et étaient indisponibles.
Pujadas a lancé une série de reportages, de micro-trottoirs, et un reportage à la BBC, qui démontaient clairement la loi que le gouvernement présente au Parlement. Et, oh surprise, le journaliste est même allé jusqu'à remettre en cause le discours de Lefebvre, qui tentait de dire que le passage de la taxe sur la publicité des chaînes privées de 3% à 1,5%, voté apparemment en commission, était une fausse information. Je n'avais pas vu Pujadas aussi combattif depuis longtemps... euh... en fait, jamais sauf devant les membres de la gauche...
Je sais que le journaliste défendait sa maison, et, si j'avais Darcos en face de moi, j'agirai de même. Ce qui est pénible, c'est que le même Darcos, il y a quelques jours, a lancé des bombes dans les médias, dont certaines totalement fausses. Je t'avais déjà parlé du chiffre de grève. J'ai depuis entendu le coup du "90% des communes appliquent le SMA." C'est sûr que lorsqu'on sait que, sur 36 000 communes, une grande partie n'a pas d'établissement scolaire, et que Paris et Lyon sont comptées comme deux communes (alors que les deux villes regroupent à elles deux 3,5 millions d'habitants !), on peut facilement obtenir ce type de chiffres, vrais dans la forme, mais complètement manipulés si on réfléchit quelques instants.
Mais là, les journalistes, qui peuvent certes être d'accord avec la politique de Darcos mais devraient avoir l'obligation de corriger des informations erronnées, ne bougent pas ! Ils ne font que répéter, sans donner la parole, au moins, aux adversaires qui pourraient contredire !
Ces différences de comportement décrédibilisent France 2. Je sais que c'est un service public menacé, et je comprends l'attitude des personnels, mais j'aimerai bien, camarade journaliste, que tu sois aussi mordant avec nos gouvernants lorsqu'ils font des manipulations contre les autres services publics, et pas seulement contre toi. Je pense que nous y gagnerions tous !
En tout cas, bon courage pour ton mouvement, car je pense malgré tout qu'une télévision et qu'une radio publique sont indispensables à une saine démocratie.
Ce soir, David Pujadas recevait deux contradicteurs pour discuter de cette réforme : Frédéric Lefebvre, pour l'UMP, et Noël Mamère, pour l'opposition. Je suppose que les membres du PS étaient encore en train de discuter des votes au bureau national et étaient indisponibles.
Pujadas a lancé une série de reportages, de micro-trottoirs, et un reportage à la BBC, qui démontaient clairement la loi que le gouvernement présente au Parlement. Et, oh surprise, le journaliste est même allé jusqu'à remettre en cause le discours de Lefebvre, qui tentait de dire que le passage de la taxe sur la publicité des chaînes privées de 3% à 1,5%, voté apparemment en commission, était une fausse information. Je n'avais pas vu Pujadas aussi combattif depuis longtemps... euh... en fait, jamais sauf devant les membres de la gauche...
Je sais que le journaliste défendait sa maison, et, si j'avais Darcos en face de moi, j'agirai de même. Ce qui est pénible, c'est que le même Darcos, il y a quelques jours, a lancé des bombes dans les médias, dont certaines totalement fausses. Je t'avais déjà parlé du chiffre de grève. J'ai depuis entendu le coup du "90% des communes appliquent le SMA." C'est sûr que lorsqu'on sait que, sur 36 000 communes, une grande partie n'a pas d'établissement scolaire, et que Paris et Lyon sont comptées comme deux communes (alors que les deux villes regroupent à elles deux 3,5 millions d'habitants !), on peut facilement obtenir ce type de chiffres, vrais dans la forme, mais complètement manipulés si on réfléchit quelques instants.
Mais là, les journalistes, qui peuvent certes être d'accord avec la politique de Darcos mais devraient avoir l'obligation de corriger des informations erronnées, ne bougent pas ! Ils ne font que répéter, sans donner la parole, au moins, aux adversaires qui pourraient contredire !
Ces différences de comportement décrédibilisent France 2. Je sais que c'est un service public menacé, et je comprends l'attitude des personnels, mais j'aimerai bien, camarade journaliste, que tu sois aussi mordant avec nos gouvernants lorsqu'ils font des manipulations contre les autres services publics, et pas seulement contre toi. Je pense que nous y gagnerions tous !
En tout cas, bon courage pour ton mouvement, car je pense malgré tout qu'une télévision et qu'une radio publique sont indispensables à une saine démocratie.
Le souci, c'est l'épée de Damoclès qui lorgne sur leurs têtes. Chacun veut gagner sa place, dans cette période de crise. Au point d'oublier ce qu'est un journaliste?
RépondreSupprimer@ Mathieu et
RépondreSupprimer@Homer le problème est là; si les français combattaient ensembles pour défendre une même cause, nous n'en serions sans doute pas là...
Mais à force de tirer chacun la couverture à soi, cela provoque des rancoeurs. C'est au moment ou nous sommes menacés que nous mesurons vraiment l'importance d'un combat commun.
Et tous ensemble, tout est possible surtout si les français se bougent...
Vous connaissez Berlusconi et sa main mise médiatique? Et bien France 2 a eu un dernier sursaut avant le tout contrôle Sarkozien médiatique.
RépondreSupprimer@ Homer : cela dépend desquels, je ne les condamne pas tous, mais Pujadas est souvent peu combattif contre les politiques.
RépondreSupprimer@ Christie : je te signale que j'ai bien dit que je soutenais leur combat. J'espère juste qu'ils prendront conscience que le service public n'est pas réactionnaire et gauchiste quand il est éducatif ou hospitalier, et brusquement indispensable et moderne lorsqu'il est audiovisuel. Nous sommes dans le même bateau.
@ Manuel : franchement, pour la TV, Sarkozy était déjà tout puissant. Pour les radios (France Inter et France Culture) un peu moins, mais je crois que cela va changer.