samedi 31 juillet 2010

Relevé de Wikio Labs - juillet 2010.

Le bilan des liens, ce mois-ci, est nettement négatif.

Alors que je suis revenu et que j'ai repris mes activités sur le blog, le nombre de liens reçu a stagné, puisqu'on en trouve seulement 24 contre 26 en juin qui était pourtant une période de faible activité.

De plus, le nombre de sources a encore diminué, ne cessant plus de baisser. Au début de l'année, le blog tournait entre 30 et 50 sources en fonction des périodes. Il n'y en avait plus que 20 en juin et 16 en ce mois de juillet.

Est-ce l'impact des vacances, ou est-ce que mon blog est de moins en moins intéressant ? Peu de retour des lecteurs, ce qui n'est pas forcément bon signe...

En tout cas, merci de vos liens et de votre intérêt, chers blogueurs.

Affaire Cottrez : à nouveau, une femme est excusée par les médias pour cause d'instinct maternel.

Hier, comme cela avait été le cas par le passé pour l'affaire Courjault, la presse est massivement revenue sur les huit infanticides qui se seraient déroulés dans le nord de la France. Comme à l'habitude, nous avons eu le droit à une kyrielle de psychiatres, de psychanalystes et de journalistes tentant de comprendre comment une femme, forcément une mère par nature marquée par son instinct maternel, a pu en arriver à tuer huit de ses enfants.

Je vais passer sur le fait que cette affaire se déroule dans le Nord et sur les habituelles assertions sur le retard sanitaire de cette partie du monde, histoire de ne pas vexer mes camarades nordistes.

Par contre, une nouvelle fois, nous voilà devant un beau cas de victimisation d'une criminelle.

Nous avions déjà pu constater, lors de l'affaire Courjault, une volonté forte des médias de presque excuser la criminelle grâce au déni de grossesse. Certes, celui-ci est reconnu comme une circonstance atténuante, mais la notion de meurtre n'avait cessé de s'effilocher tout au long de la procédure.

Dans le cas présent, Mme Cottrez a affirmé avoir eu conscience de ses grossesses et les avoir ressenties. Elle a aussi confirmé qu'elle les avait dissimulées à son mari et à ses proches grâce à son surpoids, ce qui lui avait permis de se débarrasser de ses bébés plus facilement.

Dans ce cas précis, nous sommes donc face à des aveux clairs, même si le parquet préfère attendre les résultats de l'expertise psychiatrique, ce que l'on peut entièrement comprendre. Cependant, les médias retournent vers leurs vieilles lanternes, allant même jusqu'à ramener le déni de grossesse alors que l'accusée ne le met pas en avant.

Une nouvelle fois, c'est le célèbre instinct maternel qui revient à la une. Bien sûr, rien ne démontre qu'il existe réellement et qu'il soit une constante de l'humanité. Par contre, il permet au machisme le plus basique de subsister. On insinue le fait qu'une mère s'occupera forcément bien de ses gamins, et qu'à partir de là, on ne voit pas comment elle pourrait arriver à de tels crimes sans être sérieusement dérangée. Finalement, la criminelle est quasiment immédiatement excusée en partie du fait de sa condition de mère, alors qu'on pourrait envisager qu'elle est dérangée en tant qu'individu.

Que se passerait-il si l'assassin était un homme ? J'avais déjà posé la question dans un billet précédent, et mes commentatrices de l'époque m'avaient expliqué qu'un homme ne vivant pas la grossesse, il ne pouvait appréhender les choses de la même façon : son crime serait alors bien plus grave. Certes, je ne vais pas prétendre qu'un homme puisse ressentir toutes les émotions de la grossesse, mais il n'y a pas de raison qu'il ne puisse pas participer aux crimes en lui-même. D'ailleurs, si M. Courjault avait été reconnu innocent par la justice, le mari de Mme Cottrez reste apparemment soupçonné, car la presse affirmait hier que deux bébés n'auraient pas été enterrées par la mère. Nous avons donc un exemple de crimes apparemment liées aux troubles psychiatrique de la mère mais dans lesquelles le père aurait pu tremper, ou quelqu'un d'autre.

Pourquoi, dans ce cas, ne pas simplement envisager que cette femme soit une personne ayant des pulsions meurtrières, comme une sorte de serial-killer ? La presse s'y refuse obstinément. Cela pourrait être pour respecter la présomption d'innocence, mais ça, non, on ne le fait pas, en France. Par contre, on essaie ici d'expliquer et de dédouaner la meurtrière, alors que la presse s'empresse souvent d'enfoncer des accusés de tous ordres.

On ne peut que le maintenir : le traitement de ces affaires n'est pas un bon signe pour les femmes. Le fait que la condition de mère maintienne un traitement différent des crimes installe le statut de mère dans la société, en position d'infériorité. Si une femme devient automatiquement une mère, pourquoi retournerait-elle travailler après l'accouchement ? Pourquoi ne resterait-elle pas à la maison pour torcher les mômes, pendant que le mari, inconscient de tout cela, retournerait chercher le pain quotidien ? De fait, une mère ne sera pas traitée de la même manière. Que se serait-il passé si c'était le mari ou une autre personne qui était passé à l'acte ? Il serait déjà lynché par l'ensemble des journalistes.

De fait, persiste ainsi une espèce d'impunité des mères dans leurs actes de maltraitance à l'égard des enfants. De nombreux gamins vont donc continuer à en souffrir dans le futur et vont se heurter à une inertie plus grande de la justice face à leurs souffrances.

On ne peut qu'espérer que, si Mme Cottrez se révèle coupable, elle soit condamnée conformément à l'esprit du code pénal concernant les meurtres d'enfants. Cette décision donnerait un signe positif pour l'ensemble des femmes et pour les enfants subissant des maltraitances de la part des mères. Il est temps, cher lecteur, d'abattre cette bonne vieille survivance du patriarcat de notre société soi-disant si développée et de traiter les mères qui déconnent comme ce qu'elles sont : des criminelles qui doivent être prises en charge par la justice.

Des femmes traitées comme des hommes par les juges, voilà un beau signe que l'égalité homme-femme continuerait à progresser.