jeudi 20 novembre 2008

La grève est-elle si démodée ?

La manifestation parisienne d'aujourd'hui a été un réel succès. Selon les syndicats enseignants, près de 40 000 personnes ont battu le pavé cet après-midi, entre Luxembourg et le ministère de l'éducation. J'allais tenter de rédiger un billet pour essayer de résumer l'ensemble de revendications que nous avons développé, mais, voilà, j'ai été littéralement crucifié par un billet de Gaël, qui résume complètement ce pourquoi on a encore perdu une journée de salaire.

Conforme à sa pratique habituelle, Xavier Darcos a joué encore la provocation : ainsi les enseignants sont dans une culture de grève. Ils font grève quatre fois par an, par pur plaisir de perdre une journée de salaire quatre fois par an. Finalement, on serait le seul groupe de la population qui serait heureux de perdre une journée de salaire régulièrement pour avoir une journée de repos en plus (preuve que tout le monde ne veut pas travailler plus pour gagner plus). En clair, nous qui avons le plus de jours sans travailler directement dans l'année, nous en rajouterions encore ? Vraiment, c'est pathétique. En fait, si les enseignants font régulièrement grève depuis 2003, c'est peut-être aussi parce qu'il y a des problèmes dans notre administration, que les ministres successifs se sont régulièrement évertués à aggraver, sur l'autel de la réduction budgétaire.

Pour poursuivre le raisonnement de Darcos, ces grèves répétitives et régulières n'ont aucune importance, et après tout, pourquoi s'en soucier ? On se demande presque pourquoi on en fait un tel foin. Le gouvernement essaie pourtant systématiquement de minimiser l'impact de nos mouvements. Le service minimum, sous couvert de favoriser les parents, a aussi pour but de rendre moins visibles nos actions dans le primaire.

Ce matin, Darcos a annoncé des chiffres très réduits de grévistes (environ 20%). Comment corréler ce chiffre avec le grand nombre de manifestants et le vide de certains établissements ? En fait, tout vient d'un usage des statistiques.

Dans l'Académie de Créteil, le système est d'une simplicité exemplaire. Le Recteur demande aux chefs d'établissement de communiquer leurs chiffres de grève très tôt le matin, avant 9h30. Ainsi, les chefs d'établissement, qui n'ont pas le droit de faire de pointages préventifs, doivent savoir à 9h30 qui sont les profs qui seront en grève, alors que certains commencent plus tard. Si j'entame à 14h00, je ne serai donc pas compté dans le pointage de la grève du jour. Et encore, il faut qu'ils aient eu le temps de le faire. Ensuite, le rectorat compare le chiffre de 9h30 avec le nombre de professeurs et de CPE affectés dans l'établissement. Or, il y a toujours une partie des profs qui ne travaillent pas : par exemple, sur mon bahut dit difficile, 20% des profs ne travaillent pas le jeudi, mais, comme ils sont censés se déclarer et qu'ils ne le font pas pour ne pas perdre inutilement une journée de salaire, ils sont comptés quand même comme travaillant. Donc, le recteur donne un chiffre de grève qui est faussé par toute une série de facteurs.

Bon, très étrangement, le rectorat réclame le noms des autres grévistes quelques jours plus tard, parce qu'il va bien falloir défalquer la journée de grève, ce qui fait que le ministère connaît forcément les vrais chiffres de grève, mais quelques jours plus tard.

Ce que je voulais te dire, cher lecteur, c'est qu'on peut se demander pourquoi le ministère s'évertue à minorer ainsi le nombre de grévistes. Que craint-il ? Pourquoi ne pas simplement nous laisser nous planter et nous humilier devant les Français, si nous avons simplement une culture de la grève sans rapport avec la réalité ? Je te laisse, cher lecteur, avec cette étonnante question...

36 commentaires:

  1. Tu as raison : il faut lire Gaël !
    Merci d'éclairer ma lanterne concernant les chiffres de la grève, je me demandais comment un tel écart était possible (69% selon les syndicats pour le primaire, 48% selon le ministère ; un sur deux contre 21% dans le secondaire...).

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  2. Étonnantes ces pratiques! Mais comment se fait-il que les chefs d'établissement sont à ce point aux ordres des recteurs? Ils n'ont pas le droit de soutenir les grèvistes? Pas envie?

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  3. @ MGP : de rien !

    @ LCC : cela dépend de chacun, mais le système est tel qu'on ne peut pas faire autrement. De plus, les chefs n'ont pas le droit de grève, et ils doivent montrer leur mécontentement d'autres façons.

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  4. crucifié, faut pas abuser quand même :)

    merci en tout cas, je ne fais qu'exprimer mon inquiétude de parent sur l'avenir réservé à mes enfants

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  5. Peut-être serait-il opportun de rappeler que la continuité du service public est un principe constitutionnel, partant d'importance juridique égale au droit de grève. On se demande donc au nom de quoi les fonctionnaires auraient le « droit » de faire grève. Je rappelle qu'il n'en a pas toujours été ainsi... était-ce pire ? Pas sûr.

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  6. On peut rappeler aussi que «la légalité des dispositions prises par l'état ne suffit à fonder leur légitimité. L'obéissance à la loi ne dégage pas le citoyen de sa responsabilité. La démocratie exige des citoyens responsables et non pas des individus disciplinés. La désobéissance civile, affirme Gandhi, est le droit imprescriptible de tout citoyen. Il ne saurait y renoncer sans cesser d'être un homme.» (De la désobéissance civile, Jean-Marie Muller)

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  7. De la désobéissance civile a été intégré à la Constitution de la Ve République ? Étonnant !

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  8. @ Criticus : le droit de grève est tout autant constitutionnel, et il n'y a pas, que je sache, hiérarchie entre les deux. J'aurai toujours autant de mal à saisir pourquoi vous rejetez ce droit. Qu'est-ce qui vous fait peur ?

    @ LCC : tout à fait d'accord.

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  9. Tu oublies de mentionner qu'il est bien dit dans la Constitution que le droit de grève doit être exercé dans le cadre des lois qui le règlementent. La continuité du service public exige donc des lois comme celle sur le service minimum pour que le droit de grève n'empêche pas les usagers de ce service public de continuer à jouir de ce pourquoi ils ont été contraints à payer. Toi et tes collègues n'aviez pas à faire grève en masse.

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  10. « le droit de grève est tout autant constitutionnel, et il n'y a pas, que je sache, hiérarchie entre les deux. »

    J'ai dit plus tôt : « Peut-être serait-il opportun de rappeler que la continuité du service public est un principe constitutionnel, partant d'importance juridique égale au droit de grève. » Sincèrement, tu lis mes commentaires,ou non ?

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  11. @ Roman : vous n'êtes pas contraint à payer, ce fut un choix de nos représentants démocratiquement élus. Il suffirait d'élire une majorité souhaitant la suppression du droit de grève ou la privatisation de l'école, et cela deviendrait possible.

    Je lis tes commentaires, mais toi, tu hiérarchises. Tu considères que la continuité du service public est plus importante, à cause de ce concept de contrainte. Je te rappelais juste, vu ton propre commentaire, l'égalité des deux principes.

    Pour ce qui est des "lois qui le réglementent", nous avons respecté ces droits. Il y a eu un préavis posé deux semaines à l'avance, le ministre avait largement le temps d'y répondre et de déjouer le conflit (tiens, la SNCF vient de le faire, donc, c'est possible) mais non. Comme le dit Authueil, Darcos, bien ancré dans son camp politique, veut juste briser les syndicats. De plus, nous perdrons notre journée de salaire, conformément à la loi.

    D'autre part, en parlant de lecture de commentaires, je t'ai posé une question à laquelle tu n'as pas répondu.

    A bientôt,

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  12. Si, nous sommes contraints à payer, mais là n'est pas la question principale. Quand bien même il existe une majorité pour que l'école soit publique, il faut respecter la minorité qui est pour que l'école soit totalement privée - ce qui n'est pas mon cas, mais l'attitude des syndicats enseignants me ferait presque changer d'avis.

    Et, donc, respecter le fait qu'elle finance un service qu'elle n'a pas voulu, en assurant ce service. Tu me rétorques que les jours de grève ne sont pas payés : encore heureux ! Mais tu rappelles bien que les enseignants grévistes les jours où ils n'ont pas cours ne perdent pas leur salaire - et je doute qu'ils préparent leurs cours ou corrigent les copies de leurs élèves pendant qu'ils manifestent. Tu rappelles aussi que le pointage est effectué à 9h30, et donc qu'un gréviste qui commence après ne sera pas comptabilisé. Je me demande quelle représentation d'eux-mêmes peuvent bien avoir des gens qui sont payés pour un travail qu'ils n'ont pas fait.

    Je ne hiérarchise rien. Le caractère constitutionnel du droit de grêve et de la continuité du service public oblige à reconsidérer le droit de grêve des seuls fonctionnaires. Si l'on respecte en effet le deuxième principe constitutionnel sur lequel les fonctionnaires grévistes s'asseyent, il faut bien qu'un service minimum soit imposé dans la fonction publique. Si vous n'êtes pas d'accord avec cela, ne travaillez pas pour l'État. Ce qui me fait, depuis quelques années, de plus en plus devenir libéral - et si les fonctionnaires continuent comme ça, je le deviendrai tout à fait - c'est de voir l'ingratitude de gens qui sont payés par la France -et les Français- et ne s'en sentent pas redevables. Bref, il est trop facile de plastronner sur le service public quand ce service a justement été privatisé de fait par une corporation syndicale. Au moins, avec une école privée, les choses seraient bien plus claires.

    Enfin, pour répondre à ta question : je n'ai aucunement peur de la gauche, et notamment de la gauche syndicale. L'extrême-gauche pouvait être dangereuse quand elle s'appuyait sur des hommes, j'entends par là des hommes virils.

    Ce n'est pas exactement le sentiment que me donnent les syndicats et les partis de gauche aujourd'hui, pour rester tout à fait courtois.

    Je me désespère simplement de l'obstination de la gauche française à vouloir tirer la France vers le bas. Mais peut-être qu'elle ne l'aime guère...

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  13. Vous vous insurgiez contre la hierarchisation qu'aurait fait Criticus entre droit de grève et continuité du service public. Il y en a d'autres qui l'ont fait et de manière beaucoup plus violente, affirmant clairement le droit au législateur de faire valoir la supériorité du principe de continuité du service public. C'est le conseil constitutionnel, saisi sur la loi sur le droit d'accueil des enfants en aout dernier : "que, notamment en ce qui concerne les services publics, la reconnaissance du droit de grève ne saurait avoir pour effet de faire obstacle au pouvoir du législateur d'apporter à ce droit les limitations nécessaires en vue d'assurer la continuité du service public qui, tout comme le droit de grève, a le caractère d'un principe de valeur constitutionnelle.” Expliquez moi comment refuser l'application de lois démocratiquement votées et validées par la plus haute autorité de l'Etat en la matière ? Il a-t-il un droit encore supérieur qui autoriserait des fonctionnaires à ne pas respecter la volonté nationale ?

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  14. @ Criticus : eh bien, je dois admettre que je suis, une fois n'est pas coutume, révolté par certains de tes propos.

    D'abord, tu affirmes qu'on doit respecter les idées des minorités politiques en France. C'est clair, et j'espère que nous serons obligés de le faire pour tous. Par exemple, que doit-on faire des 20% d'électeurs proches du FN ? Doit-on mettre en œuvre une partie de leurs programmes, parce qu'ils existent et qu'on doit les respecter ? Si tu penses que les idées libérales méritent d'avoir en France une majorité, au boulot, et soyez convaincant !

    Sur les profs qui ne bossent pas les jours de grève, cela fait partie de leur temps hors-élèves, comme le sont les dimanches par exemple. Si je décide d'aller manifester le jeudi, jour où je ne travaille pas d'habitude, et de faire mes copies et mes cours le dimanche, c'est mon droit. J'use de mon temps libre comme je l'entends. Et que fais-tu des enseignants ne bossant pas le jeudi mais non-gréviste ?

    Je constate ensuite que, si je ne lis pas tes commentaires, tu ne lis pas mes billets. Je me cite : "Bon, très étrangement, le rectorat réclame le noms des autres grévistes quelques jours plus tard, parce qu'il va bien falloir défalquer la journée de grève, ce qui fait que le ministère connaît forcément les vrais chiffres de grève, mais quelques jours plus tard." Tous les grévistes sont décomptés, ne t'inquiète pas pour eux !

    Jusqu'à ce jour, la grève est autorisée dans l'EN, je le répète. Nous respectons entièrement la loi. Le jour où une majorité l'interdira, nous ne la ferons plus. Mais, je peux te le dire aussi, le jour où nous aurons un ministre dont la mission n'est pas de réduire les dépenses et de dégrader nos conditions de travail, nous ne la ferons plus non plus.

    Pour la redevabilité des Français, je peux toujours m'asseoir dessus. Je bosse dans un des lycées les plus durs de France, je perds chaque année du pouvoir d'achat par rapport à l'inflation, j'entends tous les jours des gens comme toi me dire que je suis un privilégié qui pollue la France et la tire vers le bas, alors que je fais mon boulot et que je suis bien noté par ma hiérarchie, mais que je n'ai que peu de perspectives de carrière. Je n'attends aucune gratitude de la masse de mes concitoyens, je défend mon idéal, je travaille, j'essaie régulièrement d'améliorer mes cours. Je me contenterai de mes élèves, qui me donnent suffisamment de reconnaissance.

    Merci pour ta réponse à ma question.

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  15. @ Lolik : en fait, je n'ai pas bien compris de quoi tu parlais.

    Le conseil constitutionnel a rendu un arrêt. Il en a le droit. Je respecte, en tant que fonctionnaire, ses décisions. J'ai le droit, en tant que citoyen, de trouver qu'il dit des conneries, ce que je proclame parfois ici si nécessaire.

    Je vais supposer que tu fais référence à la loi sur le SMA. A ce que je sache, si le SMA ne marche pas, c'est d'abord parce que des élus refusent de l'appliquer, et ensuite parce que la loi telle qu'elle existe est assez inapplicable dès que la grève des enseignants est massive.

    Pour le droit de grève des profs, je rappelle encore une fois qu'il est légal, mais que les parlementaires ont tout à fait le droit de le modifier. Je ne suis pas sûr qu'ils en sortiront grandis pour autant... Cependant, s'ils le font, comme tout citoyen, je respecterai la loi.

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  16. @Criticus

    En tant qu'enseignant qui ne travaille pas le jeudi, si je vais manifester, cela ne fait pas de moi un gréviste. Pour être gréviste un jour où je ne travaille pas, il faudrait que je me déclare gréviste et je perdrais alors une journée de salaire.
    Sur les fonctionnaires, vous parlez de "l'ingratitude de gens qui sont payés par la France -et les Français- et ne s'en sentent pas redevables". Juste pour rire, je pose une question idiote : sous-entendez vous que les fonctionnaires ne sont pas des Français ? Plus sérieusement, en tant que contribuable et fonctionnaire, je participe au paiement de mon salaire.
    Enfin les Français ne sont pas contraints de payer : comme le rappelle l'article 14 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, à laquelle renvoie le préambule de la Constitution de la Ve République : "Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée."
    Le Parlement vote les lois, qui fixent entre autres "l'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures" (Constitution de la Ve, titre V, art. 34).

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  17. @ Mathieu L

    « Par exemple, que doit-on faire des 20% d'électeurs proches du FN ? Doit-on mettre en œuvre une partie de leurs programmes, parce qu'ils existent et qu'on doit les respecter ? »

    Mettre en œuvre le programme du FN, certainement pas. Mais répondre aux attentes de son électorat, oui, certainement. L'effondrement électoral du FN est d'ailleurs lié à une réponse verbale - et uniquement verbale... - de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal à ces attentes.

    Si Sarkozy continue à trahir ses électeurs qui auparavant votaient pour Le Pen, la fille de ce dernier récupérera leurs suffrages en 2012. Pour éviter l'extrémisme, et je pense que tu m'approuveras, il faut le priver de son terreau.

    La dictature de la majorité fait le contraire.

    « Et que fais-tu des enseignants ne bossant pas le jeudi mais non-gréviste ? »

    Ben, ils doivent être payés, c'est bien normal !

    « Tous les grévistes sont décomptés, ne t'inquiète pas pour eux ! »

    Tu laisses pourtant entendre que le contrôle n'est pas des plus efficaces. Mais sur ce point, si tous les grévistes sont décomptés et perdent leur journée de salaire, tu me rassures en effet.

    « Jusqu'à ce jour, la grève est autorisée dans l'EN, je le répète. Nous respectons entièrement la loi. Le jour où une majorité l'interdira, nous ne la ferons plus. »

    Oui, votre grève est légale. Je suis pour qu'elle soit rendue illégale dans la fonction publique.

    La loi actuelle te donne raison, mais j'espère que ce ne sera pas toujours le cas. Un service minimum applicable doit être institué. Mais je suis sûr que le jour où ce sera le cas, et je me battrai pour que ce le soit, les fonctionnaires passeront dans l'illégalité en faisant grève.

    Enfin, tu soulèves un point intéressant, et sur lequel je suis entièrement d'accord avec toi : les enseignants, au regard de leur niveau d'études, sont sous-payés en France. Mais pourquoi ? D'abord parce que la fonction publique est pléthorique - un quart de la population active -, que le poids de l'État dans l'économie est trop lourd - plus de la moitié du PIB.

    Ensuite, et surtout, parce que les fonctionnaires refusent une véritable rémunération au mérite.

    J'ai toujours été scandalisé de voir qu'un jeune compétent est moins bien payé qu'un vieil incompétent. Le jour où les fonctionnaires seront payés en fonction de leur compétence, les bons auront un salaire beaucoup plus conséquent, et les mauvais seront bien obligés de se mettre à niveau. Cela nécessite une véritable inspection, avec des effets réels sur la rémunération.

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  18. @ Cloran

    « sous-entendez vous que les fonctionnaires ne sont pas des Français ? »

    Si l'on entend par « Français » une personne de nationalité française, non, à l'évidence, puisqu'il faut être de nationalité française pour travailler dans la fonction publique. Si l'on entend par « Français » une personne qui aime la France, je crains qu'une majorité de Français, fonctionnaires inclus, ne soient pas français.

    Mais c'est inacceptable de la part de gens qui sont payés par la France et les Français.

    « Enfin les Français ne sont pas contraints de payer : comme le rappelle l'article 14 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, à laquelle renvoie le préambule de la Constitution de la Ve République : "Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée." »

    Là encore, la Constitution n'est pas respectée...

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  19. @Criticus

    La grève étant légale, en quoi est-il inacceptable que des fonctionnaires la fassent ? Et en quoi, sur la contribution publique, la Constitution n'est-elle pas respectée : n'élisez-vous pas vos représentants, qui votent le budget ?

    Au rayon du non-respect, je vous suggère la lecture, sur le service minimum d'accueil que doivent organiser les communes, de cet article, en particulier sa fin sur la libre administration des collectivités territoriales
    http://www.koubi.fr/spip.php?breve161

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  20. @Mathieu
    Le ministère minore le chiffre de grève ? Déjà, forcément il s'appuie sur les chiffres dont il est sûr. Comment savoir si un prof qui commence à 14h ou ne travaille pas le jeudi est grèviste ou non ? Evidemment qu'on ne va pas le compter grèviste d'office, au cas où! Cela étant je croyais que les enseignants devaient se déclarer 24h avant, les chiffres devraient donc être les bons, non ? (sauf si il y a sur-/sous-déclaration).
    Et puis après évidemment que le ministère retient les hypothèses qui l'arrange le plus. D'ailleurs il va de soi que les syndicats ne font pas du tout la même chose, bien sûr... C'est un peu comme l'habituel "200 manifestants selon la police, 2000 selon les organisateurs)....

    Sinon, personne ne prétend, sauf peut-être sous le coup de l'énervement, que vous faites grève pour le plaisir. Ce n'est en tout cas pas mon sentiment. Je ne remets absolument pas en cause le fait que la plupart des enseignants le font en toute bonne foi et par conviction pour ce qu'ils estiment être le bien de l'EN (même si l'opposition idéologique au gouvernement intervient probablement aussi). Le seul problème, c'est que pas une seule réforme n'obtient l'assentiment des enseignants, que le gouvernement soit de gauche ou de droite ! Toute tentative quelconque de modification entraine systématiquement un tollé. Comment ne pas assimiler cela à du corporatisme, ou plus simplement à du conservatisme (qui n'exclut pas d'être de bonne foi) ?
    Et la grève et la manifestation sont peut-être un peu trop les modes d'expression favoris des enseignants (bon je te rassure Mathieu, ce n'est pas l'apanage des profs). Cela donne certes plus de visibilité, mais c'est à double-tranchant : cela gonfle tout le monde, quand bien même ce serait pour une bonne cause.

    Et puis c'est un peu comme la fable d'Esope du berger qui criait "au loup". A force de faire grève plusieurs fois par an chaque année, on finit par ne plus y croire. Et quand bien même vous auriez raison cette fois-ci, la lassitude gagne chacun. A chaque fois c'est la mort du système éducatif qui est annoncée, ce sont les "milliers de postes" qui sont supprimés...Quand bien même c'est faux; ainsi des RASED, qui ne sont pas supprimés, mais dont certains voient leur mission redéfinie et requalifiée, tandis que d'autres seront remplacés par un autre type de soutien.

    Et puis jusqu'à preuve du contraire, c'est quand même au gouvernement de fixer la politique éducative, et qui décide du mode de sélection et de formation des enseignants !

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  21. j'oubliais, cet intéressant commentaire (de 2006) sur la question du droit de grève et de la continuité du service public à propos de la RATP :
    http://www.fallaitpasfairedudroit.fr/pg114.html

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  22. « La grève étant légale, en quoi est-il inacceptable que des fonctionnaires la fassent ? »

    Parce que, comme je l'ai dit plus haut, la continuité du service public est un principe constitutionnel. Dès lors, le droit de grève ne peut être exercé de la même manière par les fonctionnaires et par les salariés du privé.

    Il faut donc légiférer pour adapter le corpus législatif à la Constitution,qui est prééminente.

    « n'élisez-vous pas vos représentants, qui votent le budget ? »

    Leur légitimité démocratique ne les autorise pas à faire n'importe quoi des deniers publics qui leur sont confiés par les citoyens-contribuables.

    Et encore une fois, le fait majoritaire ne justifie pas la tyrannie de la majorité. Les citoyens sont contraints par la majorité à payer des impôts : dans les domaines régaliens (police, justice, défense, diplomatie, douanes), je pense que c'est très bien ainsi. Le caractère public des autres domaines est au minimum discutable.

    En tout cas, le respect des contribuables doit être exigé des fonctionnaires. Ils ne sont peut-être pas payés quand ils font grève, mais le monopole public de certaines activités fait qu'il n'y a pas d'alternative en cas de grève. D'où la nécessité impérieuse d'un vrai service minimum.

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  23. @ Criticus : je vois que nous parvenons à cibler nos désaccords de manière assez claire.

    J'ai fait un billet sur la notation des fonctionnaires, et des enseignants en particulier. Personnellement, si on notait au mérité, individuellement, je m'en sortirai beaucoup mieux. Quoique... Que se passerait-il si un gouvernement de droite découvrait ce blog ? Après tout, le mérite peut couvrir n'importe quoi, y compris le lèche-bottisme et la servilité. Or, en tant que prof, je dois pouvoir être totalement indépendant et m'appuyer uniquement sur la recherche historique et géographique pour faire mon travail, sans pression du politique. Il est intéressant de constater que le statu

    Il y a un autre problème qui est la question du mérite, dans sa définition même : c'est quoi, un enseignant méritant ? Je te renvoie à mon article car j'ai bien détaillé cela :
    http://lespriviliegiesparlent.blogspot.com/2008/11/comment-sont-valus-les-enseignants-du.html

    Tu pourras aussi y lire les questions et réponses de tes camarades de LHC.

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  24. @ Elyas : merci pour ton commentaire. Les enseignants du secondaire n'ont pas à se déclarer. Par contre, ceux du primaire doivent le faire au moins 72 heures à l'avance, depuis la loi sur le SMA.

    Tu crois que le ministère fait de la politique ? Ah bon... Quand on écoute Darcos, on dirait pas... D'ailleurs, lui dit que nous faisons grève quasiment pour le plaisir. Il est le ministre, mon patron, et j'ai quand même le droit de m'en offusquer.

    Pour la grève comme mode d'action, je rappelle, et n'en déplaise à Criticus, que c'est le seul monde légal d'action. Les enseignants ne peuvent rien faire d'autre sans risquer des sanctions. Cela explique aussi la stratégie.

    Pour les postes, ce sont bien des suppressions. Certes, les 3 000 RASED ne sont pas licenciés, mais ils retournent dans des classes classiques, et on ne remplace pas les gens partant à la retraite. De plus, ce soutien-là n'est pas remplacé par un autre : ce que font les enseignants classiques n'est pas équivalent à des professionnels pour les gamins en très grande difficulté. Il s'agit plutôt d'un soutien basique pour des élèves sans problèmes graves.

    Évidemment, je ne conteste pas que le gouvernement fixe la politique. Je crois cependant qu'on a encore le droit de contester quand on est en désaccord, d'autant plus quand on perd du salaire pour cela...

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  25. @Elyas

    Prenons un exemple concret : la réforme des lycées (pour ce qu'on en connaît sur la Seconde)

    Dans la mesure où les horaires annoncés sur le tronc commun changent matière par matière, on peut sans doute parler de corporatisme dans la mesure où, par exemple, les profs d'HG voient les heures d'HG baisser de 5 à 3 ou 3h30 (les infos semblent imprécises pour l'instant, on a la certitude que le tronc commun passe à 21h pour 6 matières). Cette baisse peut faire craindre, pour les profs d'HG, des réductions de postes. Les profs de SVT et de Physique se sont d'ailleurs mobilisés (avec l'Académie des Sciences) car leurs matières n'étaient pas dans le tronc commun au départ, selon les rumeurs qui circulaient (distillées par qui : ministère, syndicats, lobbies ?) : elles y sont maintenant, mais par les Sciences éco, d'où la mobilisation des profs de Sciences éco (dont l'enseignement est souvent attaqué ces temps-ci).

    Plaçons-nous maintenant du point de vue d'un élève de 3e et de ses parents. Il passe en Seconde, jusqu'à présent il devait choisir deux enseignements de détermination parmi un certain nombre, et il devait les suivre à l'année. Il connaissait la suite (ou son prof principal le lui avait expliqué lors des séances consacrées à l'orientation) : enseignements en 1e et en terminale, Bacs possibles. Il savait qu'il pouvait changer ces enseignements de détermination à la fin de la Seconde, qui était elle-même indifférenciée (peut-être avez-vous connu le système antérieur, avec des Secondes différenciées).
    Dans la réforme, il sait qu'il y aura un tronc commun de 21h et 2 modules à choisir (2 fois 3h) sur une liste (voir le site du ministère) pour un semestre, puis on peut tout changer et prendre autre chose, en garder un, garder les deux. Il y aura aussi, si je ne me trompe, 3h d'aide et accompagnement. Soit. L'idée est de favoriser l'autonomie, l'investissement, d'éviter la spécialisation, de prodiguer un enseignement non pas à la carte mais ajusté à chaque élève, dit le ministre. Pourquoi pas, les principes sont louables, croyons-le. Vous noterez que je ne parle pas de postes de profs ni de moyens pour mettre cela en oeuvre...
    Donc l'élève et sa famille, conseillés par le prof principal et les conseillers d'orientation, (qui pour l'instant en savent autant les uns que les autres, mais nul doute que tout cela va être précisé d'ici la rentrée de septembre 2009) vont devoir faire des choix, qui peuvent ou peuvent ne pas engager l'avenir de l'élève. Or personne ne sait ce qui se passera en Première, la réforme sera présentée courant automne 2009, et encore moins ce qui se passera en Terminale, sinon que le temps consacré au tronc commun se réduira et que le temps consacré aux modules de spécialisation augmentera (et que les filières au bac devraient ne pas disparaître). Autrement dit, on va demander à l'élève et à sa famille de faire des choix d'orientation à l'aveugle, d'année en année, alors que l'orientation se fait dans la durée...
    On aurait pu au moins espérer un projet de réforme présentant ce qui était proposé pour les 3 ans du lycée... Je n'aimerais pas être un élève de 3 ou sa famille ou son prof principal ou son conseiller d'orientation. Je serai juste un de ses profs de Seconde, qui appliquera la réforme, sans pouvoir expliquer à cette élève, à la rentrée 2009, ce qui existera à la rentrée 2010.

    Enfin, on nous explique à juste titre que les taux d'échec en première année d'université sont énormes (problèmes d'orientation, car je ne nie pas qu'ils existent; problèmes d'entrée dans un système très autonome et très complexe; problèmes de niveau des étudiants). Et donc, on nous crée en Seconde un système modulaire type université, qui fait déjà des ravages après le Bac...

    Ajoutons à ça la question des matières qu'on réduit ou qu'on enlève, celle des postes et celle des moyens, et vous comprendrez pourquoi les profs râlent, y compris jeudi les collègues du privé (touchés aussi) et les collègues qui ne sont pas dans un syndicat de gauche...

    Une petite dernière : le ministre compte 33 grèves depuis 2000 chez les profs, soit 4 par an environ et dit "c'est fou, culture de la grève, réaction, vieux automatismes dépassés et archaïques, mêmes slogans ressassés éternellement, etc., etc." Si vous en avez le temps et le courage, je vous invite à faire des recherches et à compter le nombre de réformes qu'a connues l'Éducation nationale depuis 1945... Vous serez surpris... Un petit indice : comptez d'abord le nombre de ministres de l'Éducation nationale, mais vous serez en dessous. Après, vous pourrez comparer le langage utilisé pour promouvoir ces réformes et là encore vous serez surpris...
    Depuis que je suis prof (1990) j'ai pour ma part renoncé à compter :-)

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  26. @ Cloran : bravo pour cette présentation succincte mais claire de la réforme des lycées. Cela aurait presque mérité un billet sur un blog...

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  27. @Criticus

    Le droit de grève aussi est un principe constitutionnel, désolé mais là on rentre dans le dialogue de sourds.
    Le droit de grève n'est pas appliqué de la même façon dans le public, où il est interdit à certain, limité pour d'autres (transports par exemple, réquisitions). Le service minimum d'accueil à l'école - qui au passage ne concerne que le primaire (pour l'instant) - n'est pas, de mon point de vue, une limitation du droit de grève, puisqu'il concerne les mairies, pas les enseignants grévistes (et ne comporte pas d'activités d'enseignement), mais un écran de fumée (on en parle à la TV au lieu de parler des raisons des grèves, et pour les parents pas de différence si leurs enfants sont accueillis : enfin si, ce jour-là c'est garderie, pas école. D'ailleurs il est l'illustration qu'on adapte sans cesse le corpus législatif à la Constitution (le Conseil constitutionnel le fait aussi).
    Je crois qu'en fait vous considérer que la continuité du service public c'est un service public continu, ie sans interruption (pour fait de grève par ex.). C'est vrai pour les transports, pas pour l'école : les trains roulent de nuit, eux.

    Quant aux représentants, je maintiens qu'ils ne nous imposent pas de contributions, ils les votent parce que nous leur en avons confié le mandat. Pas de tyrannie de la majorité là-dedans : les majorités changent, en tant que citoyen-contribuable vous avec l'arme suprême : le bulletin de vote.

    Sur l'alternative en cas de grève : si l'enseignement était totalement privé, donc la grève pas en contradiction avec la continuité du service public (selon vous), il n'y aurait pas de service minimum d'accueil (si, peut-être payant) en cas de grève (pas interdite à ces enseignants non fonctionnaires) et donc les enfants ne seraient pas gardés...

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  28. @Mathieu

    Je vous en abandonne les droits d'auteurs. Comme vous m'avez déjà fait la gentillesse de dire du bien de mes propositions d'étude de la guerre froide au cinéma... ;-)

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  29. @ Cloran : ah, c'est vous !!! Votre cours a bien fonctionné en anglais avec les sections européennes, mais ils n'ont pas aimé Fail-Safe.

    A bientôt,

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  30. Pas assez d'action j'imagine ? Trop bavard ? Trop statique ?

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  31. Non, trop "en noir et blanc". C'est véridique...

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  32. @cloran
    Si je voulais être malicieux, je vous ferais remarquer que le grand nombre de réformes montre finalement l'intérêt qui est porté à l'Education Nationale : les enseignants ne sont finalement pas tant ignorés que cela ;)
    Sinon qu'appelez-vous réformes ? Parce qu'il y en a de toutes les formes et de toutes les couleurs, plus ou moins ambitieuses. La plupart rentrent probablement dans la catégorie des réformes des programmes : il est normal que ceux-ci soient régulièrement actualisés. Même si j'admets que tout cela doit être assez déstabilisant !

    Concernant la réforme des lycées : le tout est de savoir si les choix de modules auront ou non un impact en termes d'orientation. Autrement dit si ils auront pour effets d'ouvrir ou fermer des possibilités en termes de choix de filière du bac par exemple. Si il s'agit "juste" d'options, comme j'ai connu en Seconde générale avec Sciences de l'Ingénieur, ou une LV3, ce genre de chose, sans impact majeur par la suite, cela me parait une bonne idée. Cela permet aux élèves de choisir ce qui leur plait, ou au contraire de toucher à tout pour se faire une idée de ce qui les intéresse le plus.
    L'autre possibilité peut aussi être d'avoir fait (je dis n'importe quoi) au moins l'option 1 et 2 sur 4 possibles pour passer un bac S. Comme la fac effectivement : moi je dis pourquoi pas.
    En fait le problème de la fac réside pour moi surtout dans la trop grande liberté laissée à des étudiants qui ne sont pas faits pour ça/n'ont pas l'habitude. Une liberté en terme de travail personnel, s'entend : pas assez d'encadrement. Mais aussi un grand souci, celui d'une absence de sélection à l'entrée. Et évidemment le problème des débouchés; mais en lycée, il n'y a pas ce problème là, puisque seul le bac compte en définitive et qu'on peut ensuite faire les études de son choix.

    Par contre le fait qu'il n'y ait pas de visibilité sur les réformes à venir alors qu'il faut déjà en appliquer une (si j'ai bien compris) me semble en effet déplorable ! Mais c'est un problème de méthode, pas de fond de la réforme.
    C'est désagréable et stressant pour tout le monde; mais dans le cas des étudiants je ne voie pas trop quelles "séquelles" cela pourrait causer (ils passeront quand même le bac de leur choix, non ?).

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  33. Parfois, on souhaiterait avoir des ministres qui nous laissent souffler un peu et qui nous laissent le temps d'appliquer ces fameuses réformes (cf. par exemple l'actuelle réforme du primaire, l'ancienne étant toute "jeune").

    Pour la Seconde, y choisir, actuellement Sciences de l'Ingénieur ou LV3 n'est pas anodin. Même si tout peut être changé, on constate souvent que les élèves qui prennent LV3 ont bien dans l'idée de la garder et de s'orienter vers un Bac littéraire, ceux qui prennent Sciences de l'Ingénieur s'orientant en général non pas vers un Bac S mais vers un Bac technologique STI. D'où mon inquiétude sur le manque de visibilité et de lisibilité de la réforme au-delà de l'année de Seconde.
    Où alors les modules seront de simples modules de découverte (ce qu'ils ne sont pas actuellement puisque c'est un enseignement à l'année) à faible contenu et là c'est un recul, en termes de contenus mais aussi d'orientation : on repousse le moment de l'orientation de la fin de la 3e à la fin de la Seconde, ce qui raccourcit les délais et repose le problème de l'inconnu actuel sur la Première et la Terminale.
    Dans l'état actuel des choses, un élève qui va entrer en Seconde en septembre 2009 ne saura pas à quoi ressemblera le Bac qu'il sera amené à passer en juin 2012, puisque la réforme de la Terminale ne sera annoncée que fin 2010 pour application à la rentrée 2011. C'est très difficile de s'orienter dans ces conditions.. Même les pilotes de rallye découvrent et étudient la route avant de se lancer dans la course.

    Sur l'après Bac, on peut faire les études de son choix en théorie. Une des causes de l'échec, en plus de celles que vous évoquez (dont les grandes questions de l'encadrement et de la sélection, cette dernière étant un choix de société) est l'inadaptation entre les études poursuivies et le Bac obtenu.

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  34. @cloran
    Non, le choix de l'option n'est pas sans signification. Il est "anodin" à mon avis dans le sens où il ne ferme pas de portes et où il ne menace pas l'orientation dans un sens ou dans l'autre. Mais c'est sûr qu'il est révélateur d'un intérêt pour une filière plus qu'une autre. C'est aussi pour cela que ce type de choix est intéressant : il permet de se diriger vers ce que l'on préfère, et/ou de confirmer que c'est bien vers ce genre de discipline que l'on veut se diriger.
    Pour ma part le choix de IESP (Informatique, Electronique et Sciences Physiques, l'équivalent je crois de SI maintenant) m'avait confirmé que je ne voulais pas partir vers ce genre de discipline; ce qui ne m'a pas empêché de passer un Bac S, mais m'a orienté vers les SVT.

    Sinon concernant l'inadaptation entre les études poursuivies et le Bac obtenu, j'avoue ne pas trop m'en rendre compte. J'avais plus l'impression que les éventuels problèmes venaient surtout d'une inadéquation entre le bac suivi et les intérêts de certains lycéens : notemment en filière scientifique, où certains détestent/sont nuls en maths, physique, et SVT...

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  35. @ Elyas : cette situation de la croyance toujours prégnante en la supériorité de la série S sur les autres. Pourtant, dans les grands lycées, la série ES est maintenant au coude-à-coude. Dans les zones populaires, la domination de la S se maintient, envers et contre tout.

    La réforme visait à casser cette prééminence, et les syndicats enseignants majoritaires le réclamaient. On ne sait pas encore ce que cela va donner (référence aux commentaires de Cloran).

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  36. @Elyas

    Sur l'inadaptation, je voulais dire que l'on retrouve souvent en université (études longues) des étudiants qui avaient passé un Bac les destinant plutôt à des études courtes.
    Votre parcours montre que si les choix n'enferment pas (actuellement on peut tout changer), ils orientent beaucoup. Le problème est que de nombreux parents vont réfléchir à l'ancienne sur un nouveau système en Seconde, mais sans visibilité sur l'après, et sans savoir quels critères de sélection seront retenus pour l'après Bac (hors Université).

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