On peut voir dans l'ensemble de la blogosphère se développer toute une série d'analyses concernant les résultats du scrutin de dimanche dernier. Globalement, on peut résumer les choses de la manière suivante :
En effet, on a souvent glosé sur la désaffection des Français pour ce scrutin. En effet, à part lors de la première élection de 1979, la participation aux européennes n'a cessé de diminuer. Souvent, on invoque la complexité des institutions européennes, ou encore l'absence de sentiment européen qu'éprouvent les peuples face à cette grande réalisation historique qu'est l'Union.
Or, cher lecteur, l'histoire nous démontre l'illogisme profond de cette analyse. En effet, à deux reprises, les électeurs se sont réellement passionnés pour l'Europe. Il s'agissait d'abord du vote sur le traité de Maastricht en 1992 et ensuite du vote sur le traité constitutionnel européen en 2005. Là, nous nous sommes motivés, avons avalé des traités pourtant totalement illisibles pour des gens n'ayant pas de master de droit public international, et avons pris des décisions démocratiques. En 1992, nous avons dit oui à la création de l'Union Européenne et de l'euro. En 2005, nous avons rejeté le traité constitutionnel.
Que s'est-il passé depuis ? D'abord, le processus de ratification s'est arrêté après les refus français et néerlandais. Ensuite, on a refait un nouveau traité (dit de Lisbonne) annulant les votes des deux peuples, puis on a commencé les ratifications sans passer par référendum, sauf en Irlande, où le peuple a encore dit non. Pas de problème : on va les faire revoter, et cette fois, pas question de dire non, hein, les gars.
Je pense que nos concitoyens ont parfaitement compris que, à l'échelle européenne, nos dirigeants ne souhaitent nullement développer un système démocratique. Dès que les citoyens font une irruption dans le système, on s'arrange, lorsqu'ils renâclent, pour annuler leurs décisions. De plus, on sait bien que le Parlement européen est encore très limité dans ses moyens d'intervention sur les institutions européennes, globalement contrôlées par les gouvernements.
Donc, il est important de souligner un enseignement fort de ce scrutin. Les Européens ont bien conscience de l'existence de l'Europe, et ils sont massivement d'accord sur un point fort : cette Europe n'est pas démocratique, et voter pour la légitimer a de moins en moins de sens. Ce nouvel avertissement devrait peser sur nos partis et sur nos dirigeants, mais il me semble, à l'aune des réactions diverses, que nous n'en prenions pas le chemin. Si on veut que les électeurs votent, il faut que ce vote ait un sens. L'abstention pourrait donc avoir une vraie signification politique.
Une fois cela acquis, on peut difficilement se piquer d'analyser les résultats hexagonaux, et je ne vais pas m'y risquer. Ils ne donnent pas grand-chose sur ce qui sortirait d'une élection nationale importante, vu la participation ridicule à ce scrutin. A mon sens, ce sont les régionales (l'année prochaine) qui vont vraiment nous donner l'état de l'opinion. Par contre, je crois quand même qu'on peut largement s'inquiéter de l'état de la gauche et de l'avenir du PS en particulier.
Dites, cher-e-s militant-e-s socialistes, il serait temps de secouer un peu le marronnier, non ?
PS : vous trouverez l'ensemble de mes billets sur le scrutin ici :
- la blogosphère de gauche constate qu'à cause de l'abstention, l'UMP réalise un score assez faible par rapport à l'ensemble de l'électorat, et essaie un peu de se rassurer après l'échec de la gauche sociale-démocrate lors de ce scrutin et le triomphe des écologistes.
- La blogosphère de droite se félicite du score de son parti dominant, et rigole bien de l'échec du parti socialiste lors de cette élection.
- La blogosphère Modem est en train de se fouetter à coup d'orties fraîchement coupées.
- Les analyses sur l'échelle européenne restent parcellaires, dans la blogosphère comme dans les médias classiques. Globalement, sauf à Malte et en Grèce, on constate une victoire générale de la droite, mais sans vraiment être encore capable de l'analyser réellement.
En effet, on a souvent glosé sur la désaffection des Français pour ce scrutin. En effet, à part lors de la première élection de 1979, la participation aux européennes n'a cessé de diminuer. Souvent, on invoque la complexité des institutions européennes, ou encore l'absence de sentiment européen qu'éprouvent les peuples face à cette grande réalisation historique qu'est l'Union.
Or, cher lecteur, l'histoire nous démontre l'illogisme profond de cette analyse. En effet, à deux reprises, les électeurs se sont réellement passionnés pour l'Europe. Il s'agissait d'abord du vote sur le traité de Maastricht en 1992 et ensuite du vote sur le traité constitutionnel européen en 2005. Là, nous nous sommes motivés, avons avalé des traités pourtant totalement illisibles pour des gens n'ayant pas de master de droit public international, et avons pris des décisions démocratiques. En 1992, nous avons dit oui à la création de l'Union Européenne et de l'euro. En 2005, nous avons rejeté le traité constitutionnel.
Que s'est-il passé depuis ? D'abord, le processus de ratification s'est arrêté après les refus français et néerlandais. Ensuite, on a refait un nouveau traité (dit de Lisbonne) annulant les votes des deux peuples, puis on a commencé les ratifications sans passer par référendum, sauf en Irlande, où le peuple a encore dit non. Pas de problème : on va les faire revoter, et cette fois, pas question de dire non, hein, les gars.
Je pense que nos concitoyens ont parfaitement compris que, à l'échelle européenne, nos dirigeants ne souhaitent nullement développer un système démocratique. Dès que les citoyens font une irruption dans le système, on s'arrange, lorsqu'ils renâclent, pour annuler leurs décisions. De plus, on sait bien que le Parlement européen est encore très limité dans ses moyens d'intervention sur les institutions européennes, globalement contrôlées par les gouvernements.
Donc, il est important de souligner un enseignement fort de ce scrutin. Les Européens ont bien conscience de l'existence de l'Europe, et ils sont massivement d'accord sur un point fort : cette Europe n'est pas démocratique, et voter pour la légitimer a de moins en moins de sens. Ce nouvel avertissement devrait peser sur nos partis et sur nos dirigeants, mais il me semble, à l'aune des réactions diverses, que nous n'en prenions pas le chemin. Si on veut que les électeurs votent, il faut que ce vote ait un sens. L'abstention pourrait donc avoir une vraie signification politique.
Une fois cela acquis, on peut difficilement se piquer d'analyser les résultats hexagonaux, et je ne vais pas m'y risquer. Ils ne donnent pas grand-chose sur ce qui sortirait d'une élection nationale importante, vu la participation ridicule à ce scrutin. A mon sens, ce sont les régionales (l'année prochaine) qui vont vraiment nous donner l'état de l'opinion. Par contre, je crois quand même qu'on peut largement s'inquiéter de l'état de la gauche et de l'avenir du PS en particulier.
Dites, cher-e-s militant-e-s socialistes, il serait temps de secouer un peu le marronnier, non ?
PS : vous trouverez l'ensemble de mes billets sur le scrutin ici :
Elections
européennes..
une partie de la blogosphère de gauche... l'abstention ça vaut aussi pour la gauche soit dit en passant
RépondreSupprimerJe ne suis pas Modem, contrairement aux apparences ;)
RépondreSupprimerVillepiniste envers et contre tous plutôt.
Je me demande toujours quels enseignements tirer des élections européennes...
RépondreSupprimerTé, je suis normalement blogosphère de droite, mais je ne suis pas sur d'être super ravi et joyeux de ce résultat. Que je trouve en plus pas très bon pour la droite, puisque pas de réserves de voix...
RépondreSupprimerMais comme Ferocias, je me demande comment on peut sérieusement analyser un scrutin qui se base sur une abstention de 60 %, et qui a montré par le passé sa non influence sur la politique française. Remerber 1994, où Tapie aurait du être Président, et 1999, où Sarkozy n'aurait jamais du être président, et était aussi mort que l'est Bayrou ce jour.
C'était un peu l'objet de mon billet de hier.
Et je faisais la même conclusion que toi, c'est l'an prochain qu'on comptera les cadavres.
Bonne semaine copain de ouèbe
Je suis d'accord avec toi : les élections européennes sont généralement assez avares de vrais enseignements pour l'avenir au plan national. C'était aussi le sens du billet que tu as eu la délicatesse de citer ;-)
RépondreSupprimerNe restent donc que la réalité des chiffres et l'ordre d'arrivée. C'est beaucoup et peu à la fois.
@ Marc : bien sûr. La désaffection envers l'Europe est partout.
RépondreSupprimer@ Mancioday : oups, désolé.
@ Ferocias : tu ne me suis pas dans ma nalyse ?
@ Faucon : oui, les régionales s'annoncent redoutables pour tout le monde.
@ Rubin : décidément, on est souvent d'accord. Tu vires constructiviste. Je vais bientôt t'appeler camarade, si cela continue...
C'est toi qui vires libéral ! Les poils commencent à te pousser dans les oreilles.
RépondreSupprimer@ Rubin : les dernières corrections de copies me tapent sur le système.
RépondreSupprimerJe me demande bien quel est l'origine de ce lien entre poils et libéralisme d'ailleurs. Faudrait en faire un billet...
Quelle est l'origine... A force de lire des fautes d'orthographe, j'en fais.
RépondreSupprimerTu sais bien que ce n'est pas moi qui l'ai inventé.
RépondreSupprimer@ Rubin : oui, je sais. Peut-être un lien avec l'islam...
RépondreSupprimerFrançois Fillon a passé le week-end de Pentecôte au Maroc, à Marrakech, chez des amis.
RépondreSupprimerFrançois Fillon a utilisé le Falcon 50 de l’Escadron de Transport, d’Entraînement et de Calibration (ETEC).
Coût pour les contribuables français : 187 272 euros.
(Le Canard Enchaîné, mercredi 10 juin, page 2).
Vous avez bien lu : 187 272 euros.
Un SMIC est de 1 321 euros bruts.
Les contribuables français ont payé 141 SMIC pour que Fillon passe le week-end à Marrakech chez des amis.
@ BA : bon, ton comm est intéressant, mais je ne vois pas le rapport avec le sujet que je traite ici.
RépondreSupprimerDonc, si tu continues à être HS, je vais commencer à supprimer tes commentaires. Si tu souhaites faire des billets, ouvre-toi un blog !