Or, l'actualité éducative vient de reprendre le pas… Quoi, en plein mois d'août ??? Eh bien, oui, Luc Chatel ayant décidé de montrer qu'il n'allait pas laisser traîner les dossiers. De plus, faire paraître des textes en août évite les discussions enflammées en salle des profs.
Les décrets mettant en place la masterisation du recrutement des enseignants viennent de paraître. Jusque là, il fallait, pour te présenter aux concours de l'éducation, être titulaire d'une licence. Seule l'agrégation nécessitait un master 1, soit un bac+4. Cette structure était inadaptée au système LMD, et la masterisation était une vieille demande du SNES pour le secondaire, mais était rejetée par les professeurs du primaire. De plus, le moment du concours restait très discuté. Personnellement, ma crainte forte était de savoir qui voudrait bosser pour l'éducation en ayant un master, avec la difficulté du travail et les salaires qui se pratiquent chez nous. De plus, cela risquait de rendre très élitiste le recrutement, vu que les milieux populaires ont toujours beaucoup de difficultés à faire des études longues.
Au final, le ministre a choisi l'architecture suivante :
- Pour le CAPES, le CAPEPS, le CAPLP, le concours de recrutement de CPE et celui des professeurs des écoles, il faudra, pour s'inscrire, être titulaire d'une licence et être inscrit dans une seconde année de master. La titularisation ne pourra être obtenue qu'à l'issue de l'obtention du master. Les épreuves du concours (admissibilité et admission) se dérouleront durant la seconde année du master. Contrairement aux craintes originelles, la création d'un master d'éducation n'est pas effectuée, même si les universités en créeront sûrement pour le professorat des écoles. Par contre, l'idée du prérecrutement, devant permettre aux milieux populaires d'aller au bout, n'a pas été retenue pour le moment.
- Pour l'agrégation, il faudra avoir le master complet pour s'inscrire. De fait, on obtiendra l'agrégation à BAC+6, contrairement à BAC+5 aujourd'hui.
- L'année de stage est finalement maintenue, mais nous ignorons tout de ses modalités, vu que l'IUFM disparaît, là encore sans aucune évaluation ni aucun travail sur les avantages et les inconvénients du système. Tous les professeurs qui s'étaient formés et investis à cet endroit mais qui ne sont pas en lien avec l'université retourneront dans leurs établissements à plein temps : vive le gâchis de gens compétents, mais on y gagne quelques suppressions de postes supplémentaires…
Restent deux questions que le ministre doit encore trancher. La première concerne les modalités du stage : le ministre a promis que cela se négocierait avec les syndicats enseignants pour permettre une meilleure prise en compte de l'expérience des profs. Cependant, la suppression de l'IUFM nous fait peur, car les universitaires qui vont faire les stages n'ont que peu de notions de l'enseignement dans le secondaire, et que dire du primaire… L'IUFM, malgré tous ses défauts, avaient l'avantage d'être un institut de formation professionnelle, ce que l'université n'a jamais su faire…
Ensuite, se pose la grosse question de la rémunération. Là, lecteur anti-Etat, tu devrais trembler. En effet, Sarkozy avait promis de revaloriser les enseignants, et Darcos avait proposé la masterisation comme le moyen de cette revalorisation. Or, une hausse de niveau de recrutement impose une hausse de salaire pour les nouveaux, et il faudra des propositions aux anciens pour que nous puissions rattraper ce nouveau statut. J'attends avec impatience le ministre sur ce point.
En attendant, pour ceux que cela intéresse, voici les liens vers les différents décrets :
Agrégation
CAPES
CAPEPS
CAPLP
PE
CPE
Si tu es étudiant et que tu te préparais à passer les concours, des dispositions transitoires sont prévues pour 2010, mais tu n'as pas intérêt à te planter l'année prochaine…
T'as du boulot :)
RépondreSupprimer@ Faucon : ouep, je m'y mets tranquillement...
RépondreSupprimerRelaie ! Relaie !
RépondreSupprimer@ Nicolas : je vais le faire, j'ai encore un peu de temps...
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