Cette posture de Besancenot est nouvelle, et elle doit correspondre à des remontées réelles de la base. C'est sans doute vrai, car la CGT porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle du mouvement social.
Le 29 janvier 2009 avait été une véritable réussite : pour la première fois depuis 2003, se développait une véritable manifestation mixte, avec des fonctionnaires, des salariés du privé, des retraités, des jeunes, beaucoup d'exaspération et beaucoup d'espérances, et presque 1,5 millions de personnes dans le pays. On attendait quelque chose, une suite, une réaction, une attaque venant de nos syndicats. Et dans les jours qui suivirent, rien, pas grand-chose, et un nouvel appel le 19 mars. Depuis, les appels se succèdent régulièrement sans réel but, et avec une réussite de moins en moins nette.
La CGT a une place particulière dans tout cela. Elle est la centrale la plus importante en nombre de syndiqués. Elle dispose d'un poids très fort, et seule la CFDT peut espérer la concurrencer. On savait que la CFDT, la CFE-CGC et l'UNSA n'appelleraient pas à quelque chose de plus offensif, du fait de leur positionnement au centre mou. Solidaires et FO sont des syndicats trop petits pour faire quelque chose seuls. La FSU, composée uniquement de salariés du public, n'a pas la légitimité pour appeler l'ensemble du corps social à l'action. La CGT est la seule centrale qui peut se lancer seule et obliger les autres à s'aligner sur elle.
Or, en janvier dernier, la CGT s'est dégonflée en préférant sauvegarder une unité syndicale qui n'amène qu'à un mouvement très mou sans objectif. L'appel pour le 7 octobre est symptomatique de cette hésitation permanente. Déjà, en 2003, la CGT s'était couchée après la grande manifestation du 3 juin, refusant de lancer un appel à la grève générale que les manifestants attendaient naturellement.
Les syndicats français sont pourtant très influents, mais ils ne le sont que si la CGT est partie prenante voire meneuse de l'action. Or, la direction de la CGT reste relativement molle dans son combat. Thibault s'était déjà fait attaquer par les grévistes de certaines usines en grève récemment, en particulier par les Contis. Ce qui se passe avec la Poste n'est qu'une nouvelle illustration de cette torpeur.
Certes, la CGT n'est pas la seule composante du problème. Les syndicats enseignants souffrent aujourd'hui des mêmes difficultés. On ne peut que constater une mollesse généralisée, un refus de prendre des risques et un manque clair de stratégie et de perspectives.
Dans ce domaine, comme dans le domaine politique, il y a du travail, et beaucoup. J'espère que les actuels dirigeants de nos syndicats se sentent les épaules suffisamment larges pour soutenir cette démarche.
Une certaine langueur qui atteint parfois le gros de la troupe. Et pas seulement le gros Bernard.
RépondreSupprimer@ Mtislav : la langueur se combat. Il ne faudrait pas qu'elle devienne monotone.
RépondreSupprimer"la langueur se combat. Il ne faudrait pas qu'elle devienne monotone."
RépondreSupprimerOuaip ! Parce que bientôt, à defaut de bercer mon coeur elle pourrait bien le soulever...
Si ma génération, et plus encore celle de mes parents, avaient été traitées de cette façon il y aurait eu du sang sur les murs !
@ Le-gout-des-autres : rien n'est encore perdu...
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