Nous avions eu durant l'été une petite discussion sur l'ISF. Cet impôt a une logique très particulière : il taxe le patrimoine et incite le capital à une certaine mobilité. Il fut une mesure-phare de la gauche des années 1980 et tient à cœur de nombreux électeurs de gauche. Méhaignerie, prenant le PS à son propre piège, vient de proposer de renoncer au bouclier fiscal (en tout cas en partie) et de créer une nouvelle tranche à l'impôt sur le revenu, en échange de la suppression de l'ISF.
Il s'agit donc de taxer davantage les revenus des plus riches, mais de supprimer une partie des taxes sur le patrimoine.
Certes, cher lecteur, l'ISF ne rapporte que peu de choses au budget de l'Etat, mais il est symbolique et il a une mécanique particulière que l'impôt sur le revenu ne compense pas.
Le PS ne doit pas tomber dans le panneau. La suppression de l'ISF est un cadeau aux rentiers et aux épargnants, alors que la situation économique devrait plutôt inciter à la mobilité du capital et à l'investissement. De plus, si le PS accepte ce deal, il donnera un mauvais signe sur sa volonté d'aider à créer une certaine mobilité des richesses et une meilleure répartition de celle-ci.
Pour moi, la stratégie est simple : laissons l'UMP se débrouiller avec son désordre fiscal et refusons cette proposition. Si l'UMP veut supprimer l'ISF, qu'elle l'assume.
A côté de cela, continuons à réclamer la suppression du bouclier fiscal, niche fiscale qui n'a aucun intérêt économique, qui ne vise qu'à protéger les revenus des plus riches et qui prive l'Etat de précieuses ressources !
Pour l'efficacité fiscale, cette proposition est une bonne chose. La forte chute de beaucoup de patrimoines (notamment les actifs financiers et immobiliers) va rendre l'ISF ridicule comme recette, contrairement à une tranche supplémentaire sur le revenu (il faudrait taxer d'ailleurs TOUS les revenus).
RépondreSupprimerAlors il faut choisir : le symbole ou l'efficacité ? Je ne suis pas opposé à l'ISF comme principe mais l'état de nos finances publiques (Merci Beré et Balladur, les fossoyeurs) implique de revoir nos priorités !
L'ISF est une taxe purement idéologique. Il ne m'étonne donc pas que vous y teniez. C'est l'impôt du ressentiment (puisque, moi, je n'ai hérité que d'une poignée de cacahuettes, il n'y a pas de raison que toi, etc.).
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerL'ISF n'a rien à voir avec les droits de succession (je milite pour leur large augmentation, alors que, dans la discussion dont au sujet de laquelle était citée par le taulier, sur l'ISF, je disais que je n'y étais pas spécialement attaché).
Ce qu'il faut noter, surtout, de l'actualité politique aujourd'hui, c'est que François Fillon propose de diminuer les impôts sur le revenu pour compenser la taxe carbone, ce qui est inique. Ta mère.
Il a écrit deux excellents billets hier, Authueil !
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi, Matthieu, sur le fait que l'UMP doit assumer ses choix. Et n'a pas à demander une onction de la gauche. Il n'y a pas de deal à faire, et seul le peuple sera juge.
Pour ma part, je ne suis pas en désaccord avec la proposition de Méhaignerie, que je trouve équilibrée. Ca ne me choque pas qu'on supprime l'ISF. Ca ne me choque pas non plus qu'on revienne sur le bouclier fiscal.
D'une manière où l'autre, on a là deux dogmes. Les aménager ne me scandalise pas.
@ PRR : le symbole et l'efficacité sont importants, et on ne peut négliger aucun des deux. Je suis totalement d'accord pour la suppression du bouclier fiscal et pour une nouvelle tranche de l'IR, mais en désaccord sur l'abandon du symbole. Pour taxer tous les revenus, je vous suis sur ce point.
RépondreSupprimer@ Didier : que connaissez-vous de mes futurs héritages ?
@ Nicolas : oui, les annonces fiscales du moment frisent le ridicule le plus achevé. Heureusement que le bouquin sur les fraudes électorales au PS sort maintenant, histoire de masquer leurs incompétences.
@ Faucon : pour moi, la gauche ne peut se permettre en ce moment ce genre de deals. C'est aussi politique, cette affaire.
Maintenant, Sarkozy devrait nommer un républicain au poste de ministre de l'Intérieur.
RépondreSupprimerIl y a beaucoup de républicains à l'UMP.
Sarkozy devrait choisir un républicain comme nouveau ministre de l'Intérieur car, sinon, les jeunes n'auront plus AUCUNE confiance dans la police nationale et dans " le premier flic de France ".
Sarkozy devrait trancher dans le vif.
Vite.