samedi 6 mars 2010

Demain, l'Islande vote.

On en parle peu dans la presse et les médias en ce moment, et très peu dans la blogosphère. Pourtant, la question est d'importance pour notre avenir. Demain, l'Islande vote sur une question très importante.

Rappelons le contexte. Au début de la crise, la banque Icesave se casse la binette, comme de nombreuses banques islandaises. Or, celle-ci est implantée dans plusieurs pays européens, et en particulier au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Ces deux Etats décident d'indemniser leurs concitoyens, puis demandent à l'Islande de payer les 3,9 milliards d'euros de différence. Le gouvernement islandais, de mauvaise grâce, négocie un accord mais, sous pression de la rue, le président de la République décide de soumettre l'accord à référendum.

Là encore, on se retrouve, comme en Grèce, face à une situation de socialisation des pertes. Le citoyen islandais moyen n'est pour rien dans ce cataclysme bancaire. Pourtant, c'est lui qui va payer. Ni l'État islandais, ni les banquiers, ni les États anglais et néerlandais, qui ont laissé cette banque mener ses activités tranquillement, ne semblent prêts à assumer leurs responsabilités.

Attention, cher lecteur, il ne s'agit pas ici de la dette de l'État islandais, mais d'un financement de la dette privée par les contribuables. Il est évident que les Islandais ont totalement raison de refuser de payer ça, d'autant plus qu'on annonce à ce peuple qu'il va falloir sabrer dans les budgets publics pour payer la dette publique. Le même raisonnement est à l'œuvre partout, et l'on prépare tranquillement le démantèlement de l'État-providence.

Voilà donc un peuple qui va prendre une décision démocratique, de manière libre et en se comportant, lui, de manière responsable. Et là, nos pays vont s'empresser de les sanctionner en dégradant la note du pays, en bloquant son entrée dans l'Union et en imposant ainsi une aggravation financière de l'État islandais. Comme pour la Grèce, nous allons sortir notre gros bâton et dire à un peuple libre : "Eh, dites, les gars, vous n'êtes pas libre, hein ? Faut arrêter un peu de vous y croire. Rentrez dans le rang et payez la note !"

Cher-e-s camarades islandais, allez-y. Vous avez la possibilité de dire m... à toute cette irresponsabilité, à tout ce mépris, à cette corruption et à cette idéologie minable. Votez non, et affirmez votre souveraineté !

7 commentaires:

  1. Oui je pense qu'on est à un carrefour de l'histoire. Les peuples vont commencer à se lever contre ces injustices flagrantes. Ils ont encore le moyen de le faire démocratiquement. Si cela ne sert à rien alors...

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  2. @ Asse42 : je n'en suis pas sûr. La doxa passe tellement bien que je crains que tout le monde se laisse faire sans trop réagir.

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  3. D'accord avec toi, mais il ne faut pas oublier que c'est le peuple qui est demandeur de cette "socialisation des pertes".
    Quand l'Etat donne des millions aux banques pour éviter qu'elle se crashent et pour assurer aux petits épargnants qu'ils ne perdent pas tout, tout le monde est bien content. Quand l'Etat sauve 200 emplois en filant des sous à Renault ou autre, on est bien content aussi.
    Mais forcément un jour, il faut payer. Et un jour aussi, mais plus tard, on se rend compte que l'argent a profité à quelques millionnaires qui du coup le sont encore plus...

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  4. [i]Cher-e-s camarades islandais,. Votez non, et affirmez votre souveraineté ![/i]

    Les français ont eu la même possibilité, beaucoup de gens ont voté non (et je doute que vous en ayez fait partie) et l'UMPS a fait le choix de s'assoir sur le vote national.

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  5. @ Paul : mais je confirme ton raisonnement, en disant que c'est le sauvetage de l'économie réelle qui coûte finalement le plus cher, et qui soutient aussi les banques de manière indirecte. Le véritable trou est là, mais il était nécessaire. Ce qui me gène plus, c'est le tour de vis qui arrive derrière, et ses fondements idéologiques.

    @ Anonyme : j'ai voté non au référendum de 2005. Quand on veut savoir, on pose la question. Sinon, on se tait.

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  6. "...et l'UMPS a fait le choix de s'assoir sur le vote national." avec la complicité de nombreux députés et sénateurs socialistes.
    C'est un déni de suffrage universel!

    http://www.collectifdu29mai.org/Traite-de-Lisbonne-celles-et-ceux.html

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  7. @ Anonyme : qui a dit que les socialistes avaient eu la bonne politique dans cette affaire ?

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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