Cher lecteur, je sais que tu es en ce moment en train de constituer tes stocks de tamiflu, mais je te rappelle que ce vendredi 1er mai (j’en ai déjà parlé), les grandes centrales syndicales nous appellent à manifester, plutôt que de nous rendre à la campagne (avec un masque de protection bien sûr). Lors des derniers grands mouvements, j’ai affiché un soutien indéfectible à nos syndicats. Cependant, aujourd’hui, je doute…
A la base, on pouvait se satisfaire de ce nouveau mouvement. D’abord, il réunit l’ensemble des syndicats importants, ce qui, en France, est en soi un tour de force. Ensuite, il se place dans la continuité des deux grèves déjà effectuées en janvier et en mars, et qui ont été des succès. En plus, de nombreux manifestants, que l’on ne voyait plus dans les cortèges depuis des années, ont rejoint les habituels fonctionnaires qui se permettent d’habitude ce type d’action. Dans ce cadre, une manifestation le 1er mai peut apparaître cohérente, vu qu’elle permet à des gens pour qui la grève est une grande difficulté, de se rallier. Elle autorise aussi les Français à manifester leurs soutiens à des actions en cours comme à l’université ou dans les services hospitaliers.
Pourtant, il y a, à mon sens, une énorme faiblesse à cette action : les suites ! En effet, que va-t-il se passer derrière ? On va manifester bien gentiment, derrière nos syndicats et leurs banderoles. Et ensuite ? Lundi, on reprendra le travail, avec en perspective une éventuelle nouvelle manifestation, avec peut-être une grève, à la moitié du mois de juin. Qu’en retirera-t-on ? Certes, le gouvernement verra que la population est mécontente, mais jusqu’à ce jour, on ne peut pas dire que ces grandes manifestations aient eu un quelconque impact sur la politique menée par Nicolas Sarkozy. Le plan de lutte contre la crise n’a pas réellement été modifié. Les quelques annonces factuelles restent sans réponse. Il est amusant de voir que le MEDEF ne parvient toujours pas à mettre en place sa commission éthique sur les rémunérations, pourtant réclamée à corps et à cris par nos autorités.
Qu’aurait-il fallu faire ? Déposer, dans la suite de cette manifestation, un préavis de grève, sans limite de durée, par exemple à compter de lundi 3 mai, et voir si cela pouvait prendre ou non, avec des revendications claires. Malheureusement, la volonté des syndicats de trouver des accords entre eux, mais aussi leur absence de propositions solides face à la crise les empêchent de proposer quoi que ce soit. On est pas près, avec ce type de situation, de remettre en forme le mouvement syndical en France.
J’irai donc manifester vendredi (j'aime toujours autant cet acte social et politique), mais sans réelle illusion. Il est dommage que nos syndicats se contentent de faire de l’accompagnement de la contestation, sauf dans quelques cas locaux. Cela risque de raidir la base, et de susciter des mouvements violents si jamais un mouvement d’ensemble démarre sans nos organisations…
A la base, on pouvait se satisfaire de ce nouveau mouvement. D’abord, il réunit l’ensemble des syndicats importants, ce qui, en France, est en soi un tour de force. Ensuite, il se place dans la continuité des deux grèves déjà effectuées en janvier et en mars, et qui ont été des succès. En plus, de nombreux manifestants, que l’on ne voyait plus dans les cortèges depuis des années, ont rejoint les habituels fonctionnaires qui se permettent d’habitude ce type d’action. Dans ce cadre, une manifestation le 1er mai peut apparaître cohérente, vu qu’elle permet à des gens pour qui la grève est une grande difficulté, de se rallier. Elle autorise aussi les Français à manifester leurs soutiens à des actions en cours comme à l’université ou dans les services hospitaliers.
Pourtant, il y a, à mon sens, une énorme faiblesse à cette action : les suites ! En effet, que va-t-il se passer derrière ? On va manifester bien gentiment, derrière nos syndicats et leurs banderoles. Et ensuite ? Lundi, on reprendra le travail, avec en perspective une éventuelle nouvelle manifestation, avec peut-être une grève, à la moitié du mois de juin. Qu’en retirera-t-on ? Certes, le gouvernement verra que la population est mécontente, mais jusqu’à ce jour, on ne peut pas dire que ces grandes manifestations aient eu un quelconque impact sur la politique menée par Nicolas Sarkozy. Le plan de lutte contre la crise n’a pas réellement été modifié. Les quelques annonces factuelles restent sans réponse. Il est amusant de voir que le MEDEF ne parvient toujours pas à mettre en place sa commission éthique sur les rémunérations, pourtant réclamée à corps et à cris par nos autorités.
Qu’aurait-il fallu faire ? Déposer, dans la suite de cette manifestation, un préavis de grève, sans limite de durée, par exemple à compter de lundi 3 mai, et voir si cela pouvait prendre ou non, avec des revendications claires. Malheureusement, la volonté des syndicats de trouver des accords entre eux, mais aussi leur absence de propositions solides face à la crise les empêchent de proposer quoi que ce soit. On est pas près, avec ce type de situation, de remettre en forme le mouvement syndical en France.
J’irai donc manifester vendredi (j'aime toujours autant cet acte social et politique), mais sans réelle illusion. Il est dommage que nos syndicats se contentent de faire de l’accompagnement de la contestation, sauf dans quelques cas locaux. Cela risque de raidir la base, et de susciter des mouvements violents si jamais un mouvement d’ensemble démarre sans nos organisations…
Moi aussi je suis pour une grande manif mais avec des suites derrière, quitte à ce que ce soit reparti comme en 2003. Cependant je ne m'en prends pas forcément aux dirigeants des syndicats : si cela n'a pas été mis en place c'est parce qu'ils agissent et réagissent d'après ce qu'ils constatent au sein de leurs troupes. Et franchement j'entends beaucoup de "y en a marre" mais combien sont ok dès qu'on évoque une grève reconductible ? Très peu. On dirait que chacun veut que les choses changent mais si possible que ce soit le voisin qui les fasse changer surtout si, pour y arriver, il doit s'en prendre plein la tête. Ben oui, autant tout gagner mais sans se battre, qui dit mieux ? Alors effectivement les dirigeants des syndicats manquent peut-être un peu d'audace mais ils sont tenus d'écouter leur base. Pour moi, ils encadrent, ils légalisent nos actions, ils donnent les moyens. L'envie, la lutte, elle vient de la base. Et cette base, il faudrait enfin qu'elle prenne ses responsabilités et qu'elle se mouille.
RépondreSupprimer@ Nathalie : soit, mais les syndicats peuvent aussi pousser. Vu le contexte, si on passe notre temps à attendre la base, on est pas arrivé.
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