dimanche 21 juin 2009

Karachi : gardons notre calme et demandons des comptes.

Voilà que surgit sur la scène politique française la première affaire importante concernant Nicolas Sarkozy. Ce matin, en butinant sur mon Netvibes, j'ai regardé chez Seb Musset la vidéo de sa réponse à Bruxelles à un journaliste qui l'interrogeait.


Je trouve cette réponse pathétique. En effet, on ne parle pas ici d'assertions de journalistes ou d'opposants, mais d'une enquête menée par des juges d'instruction et qui doivent avoir de bonnes raisons de lancer dans les médias ce type d'informations. La petite blague sur le braquage à Bruxelles est d'autant plus déplacée dans ce contexte et la légèreté de Sarkozy assez choquante. Je suppose que les familles des ingénieurs français tués à Karachi ont dû apprécier. Or, le président demande, dans cette vidéo, qu'on lui amène des preuves, que les juges doivent bien avoir puisqu'ils s'expriment là-dessus.

Cependant, comme le Faucon, je pense qu'il ne faut pas s'enflammer et hurler au loup de suite. Il faut que la justice puisse mener son travail sereinement, même si c'est toujours difficile en France d'enquêter sur des affaires impliquant de grands responsables publics, et, au lieu de perdre leur temps sur la burqa, nos parlementaires pourraient créer une commission d'enquête sur le sujet.

Il faut aussi faire attention car cette affaire implique le Pakistan. Ce pays est actuellement en situation instable, a besoin du soutien de l'Occident dans sa lutte contre les talibans, et est frontalier de deux pays en crise, l'Afghanistan et l'Iran. Or, cette affaire pourrait avoir des répercussions internationales importantes.

Il faut donc rester calme, cher lecteur, car nous sommes dans une affaire à échelle internationale, exiger la vérité et attendre les conclusions de l'enquête.

Cependant, j'espère que nous serons prêts à hurler au loup, dans quelques temps, s'il s'avère que loup il y a…

16 commentaires:

  1. Tutafé.

    Ajoutons que ceux qui hurlent à la mort et veulent la peau de Sarkozy ne voudraient sans doute pas le faire passer pour un martyre. Ce qu'il n'est pas.

    Gardons tête froide... Bôbiyé privilégié :)))

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  2. @ Faucon : merci. Au fait, on va se voir le 27 il paraît. Bonne nouvelle.

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  3. La question que je me pose est: est-il possible en France qu'un dirigeant politique (et non un fusible, je pense par exemple à Hervé Gaymard) puisse être réellement inquiété par une affaire quelle qu'elle soit?
    Les exemples en ce sens sont trop rares et ma confiance en France à cet égard bien minime...
    On peut bien critiquer les USA et l'Angleterre mais au moins, la presse y est digne de ce nom...(bon tabloïds mis à part...)

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  4. @ Nemo : cela fut toujours très difficile en France. On va bien voir ce qui va se passer dans ce cas, mais vu le contexte, cela va sûrement être difficile.

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  5. L'un n'empèche pas la'utre. On peut faire une enquète parlementaire sur les magouilles de Sarko ET sur la burqa.

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  6. Olivier Bonnet continue à remettre les pièces du puzzle à leur place, et c'est de plus en plus terrifiant (le plus grand scandale de la Vème République, tout simplement) :

    http://www.plumedepresse.com/spip.php?article1157

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  7. @ Floréal : certes, mais le premier est pour moi bien plus important que le second.

    @ BA : tiens, vous faites de la pub pour les copains maintenant ?

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  8. Qu'il y ait eu corruption ou pas ce n'était pas une raison pour faire sauter un bus !

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  9. @ Polluxe : certes, mais ce n'est pas la question. Je ne me questionne pas sur le Pakistan mais sur le comportement des dirigeants français.

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  10. Quelle sera la priorité du gouvernement Fillon 2 ?

    Réponse : supprimer les juges d’instruction.

    Dans l’affaire des frégates de Taiwan, les juges d’instruction Françoise Desset et Jean-Christophe Hullin se rapprochent dangereusement du clan Balladur-Sarkozy :

    http://www.bakchich.info/article4994.html

    http://www.bakchich.info/article6545.html

    Dans l’affaire de l’attentat de Karachi, les juges d’instruction Marc Trévidic et Yves Jannier se rapprochent dangereusement du clan Balladur-Sarkozy :

    http://www.lepoint.fr/actualites/2009-06-19/les-soupcons-concernant-l-attentat-de-karachi-sement-le-trouble/1037/0/354104

    D’où l’importance du remaniement : Michèle Alliot-Marie est nommée numéro 3 du gouvernement, et c’est la seule ministre avec Borloo à avoir le titre de ministre d’Etat. Elle est secondée par Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat.

    Le portefeuille de ces deux ministres, Michèle Alliot-Marie et Jean-Marie Bockel : la Justice.

    La mission de ces deux ministres : supprimer les juges d’instruction.

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  11. @ BA : là, entièrement d'accord pour une fois.

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  12. - De 1993 à 1995, Patrick Ouart est membre du clan Balladur-Sarkozy. Patrick Ouart est conseiller pour la Justice du premier ministre Edouard Balladur. Patrick Ouart connaît l’affaire des frégates de Taiwan, l’affaire des sous-marins vendus au Pakistan, le système des commissions versées aux dirigeants pakistanais, et des rétro-commissions occultes qui revenaient dans les coffres du clan Balladur-Sarkozy.

    - De 2007 à aujourd’hui, Patrick Ouart est le conseiller pour la Justice de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy lui a demandé d’empêcher les juges d’instruction de boucler leurs enquêtes sur l’affaire des frégates de Taiwan, et aussi sur l’affaire des sous-marins vendus au Pakistan. Patrick Ouart propose alors une réforme scandaleuse : supprimer les juges d’instruction.

    Lisez cet article :

    « Discret avec les médias mais efficace, Patrick Ouart s’occupe de tous les dossiers ayant trait à la justice quitte à marcher sur les plates-bandes de la garde des Sceaux, Rachida Dati, qu’il ne peut supporter, pointant son incompétence.

    Parce qu’il est beaucoup plus puissant et écouté que la ministre de la Justice, il met en place de nombreuses réformes. C’est lui, et non le cabinet de la garde des Sceaux, qui rédige le discours sur la disparition des juges d’instruction en janvier 2009 qui provoque de nombreuses polémiques : cette réforme priverait les magistrats de leur indépendance. »

    http://www.politique.net/2009031204-portrait-patrick-ouart.htm

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  13. Nicolas Sarkozy se met alors à rire avant de reprendre : "Non pardon, hein, je ris pas du tout parce que Karachi c'est la douleur de familles et de trucs comme ça… mais… qu'est-ce que vous voulez que j'aille répondre là-dessus."

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20090620.OBS1240/?xtmc=karachi&xtcr=6

    Cette dernière phrase de Nicolas Sarkozy : « Karachi, c’est la douleur de familles et de trucs comme ça » a été reprise par les familles des victimes elles-mêmes.

    Les familles des victimes répondent à Nicolas Sarkozy :

    En mémoire de nos proches, nous demandons maintenant la complète collaboration de l’Etat français avec les juges d’instruction, afin que ceux-ci se voient dotés des moyens humains et financiers qui leur sont nécessaires ainsi qu’un accès facilité, passant par une déclassification des documents « Secret Défense ». Le « respect de la douleur des familles de victimes » serait qu’il nous soit permis de connaître la vérité !!!

    http://www.verite-attentat-karachi.org/

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  14. Grâce à Mtislav, je passe par ici après coup. C'est vrai qu'on démarré fort avec cette histoire mais l'enquête qui suit montre qu'il va être bénéfique d'entretenir le feu.
    Gare à l'été et n'oublions rien à la rentrée, notamment pour tous les blogueurs qui seront inactifs pendant !
    :-))

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  15. @ M. Poireau : merci de rappeler cette évidence. Il est clair que les hommes politiques tiennent mieux la longueur que nous. Il faudra rester mobilisé.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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