Comme d'habitude, et malgré ce qu'affirme sans cesse la majorité, les Français soutiennent ce mouvement, alors qu'il risque de perturber largement leurs courses de Noël. On oublie toujours de dire que nos concitoyens sont en général en accord avec les grèves, même s'ils ne les font pas eux-mêmes. Ce soutien ne s'est jamais démenti ces dernières années.
Sarkozy avait promis d'en finir avec la notion de grève en France, et avait péroré là-dessus durant l'été 2008. Pour preuve, il avait tenu bon lors de la réforme des régimes spéciaux de la SNCF, histoire de montrer que sa présidence serait celle de la fermeté, et avait fait passer sa loi sur le service minimum dans les transports puis dans les écoles primaires. Depuis, il a oscillé en fonction des mouvements de grève, cédant sur les médecins, les lycéens ou semblant vraiment gêné par la votation citoyenne sur la Poste.
Et là, à ma grande surprise, le gouvernement tente à tout prix d'empêcher un démarrage de ce conflit. Pourtant, ce mouvement a toutes les chances de ne plus être populaire dès sa première semaine. Avec une bonne manipulation médiatique, on pourrait facilement retourner l'opinion et accuser les routiers de gâcher les fêtes des vrais travailleurs et de ne pas respecter les 10% de chômeurs. Or, le gouvernement a nommé un médiateur et essaie de convaincre des employeurs, pourtant en position de force, de céder.
Il n'y a qu'une seule interprétation de cette stratégie : ce gouvernement, contrairement à ses affirmations, se sent faible. En fait, on en vient presqu'à se dire que nos syndicats ont vraiment adopté une stratégie désastreuse cette année, car il est de plus en plus évident que nos dirigeants n'ont aucune envie d'affronter un vrai mouvement social maintenant, alors qu'ils clament partout que leur politique économique est un succès.
Il y aurait pourtant de quoi faire…
Nous devrions tous y réfléchir posément. Il serait peut-être temps de s'exprimer sur les sujets vraiment importants, plutôt que de perdre son temps avec ces minarets ou ces débats stupides sur l'identité nationale…
Lecture rapide car le train de Paris m'attend.
RépondreSupprimerMais une réaction : est ce que reculer quand on fait une connerie, s'en rendre compte et essayer de la corriger, c'est faire preuve de faiblesse ? Est ce que tenter de prendre en compte une revendication par forcément injustifiée, c'est faire preuve de faiblesse ?
On en revient au coté puéril de Sarkozy quand il sort les muscles et balance un "je ne céderai pas !", sur des idées qui deviennent des dogmes... Est ce vraiment, à contrario, une preuve de force ?
Dans mon boulot, quand j'ai à négocier avec des collaborateurs (à la mairie avec les employés municipaux, ou dans mon boulot boulot), j'essaie toujours que tout le monde en sorte gagnant... Est ce de la faiblesse que tout le monde y trouve son compte ?
une simple question. Mais je préfère une gouvernance comme ça à des rapports de force puéril qui ne servent à rien et n'ammenent rien...
Mais je dis sans doute ça car il est 5 heures du mat, pas encore réveillé :)))
Bonne journée
@ Le Faucon : je suis en désaccord avec toi sur deux points.
RépondreSupprimerPour moi, le rapport de force n'est ni puéril ni moral. Il est une donnée du monde du travail. La question est de savoir à quel moment basculer dans le conflit lorsque cela ne va pas avec l'employeur. Apparemment, les routiers ont jugé que le moment était venu.
Ton comportement avec tes salariés devrait être la référence de tout employeur, mais le rapport de force est là. De plus, de nombreux employeurs, en France, qu'ils soient publics ou privés, ont encore une vision monarchique du patron face à ses employés.
La gouvernance, il faut être suffisamment ouvert pour l'exercer de manière cohérente...
Exact le rapport de force est une donnée du monde du trvail. Et depuis quelque temps, il est à l'avantage des employeurs.
RépondreSupprimerPuisque nous allons sortir de la récession, il faudra que ce rapport de force s'inverse pour que les fruits de la croissance profitent aussi aux salariés.
@ Faucon, Ce n'est pas une question de faiblesse, simplement les deux partis protègent leurs inter^ts respectifs.
Cela a toujours était comme cela de tout temps, peut être plus aujourd'hui en faveur de la finance...
@ Stef : je crois moyennement à cette sortie de la récession, vu que les causes de la crise sont toujours là. Mais enfin, peut-être, qui sait...
RépondreSupprimerLecture à mon avis trop subtile du privilégié: Un blocage des routiers sera impopulaire mais surtout désastreux pour l'économie en période de fêtes. Et c'est à cela que pense l'Etat sarkoziste ou pas, dogmatique ou non, parcequ'il songe à ses rentrées fiscales qui sont déjà en pleine déconfiture en ce moment à cause de la crise (TVA...). C'est vieux comme le monde et c'est pour ça qu'un minuscule blocage de profs d'une journée de grève n'effrayera jamais un gouvernement! Il faut cesser de rêver camarade!
RépondreSupprimerG.
@ G. : si le gouvernement pensait à ses recettes, il n'aurait pas fait voter le paquet fiscal.
RépondreSupprimerCesser de rêver ? Jamais ! Le pessimisme en tant que religion, ce n'est pas pour moi.
Pour le paquet fiscal: ce gouvernement a été logique avec lui même; il s'agit de favoriser les uns pour reporter le prélèvement sur les autres... c'est bien pour cela qu'il surveille ses rentrées de TVA.
RépondreSupprimerOk pour lutter contre le pessimisme, mais alors cessons de galvauder le mot grève et de faire le jeu de nos ennemis, apprenons à reconnaître nos amis et organisons la résistance! la vraie!
g.
@ G. : cesser de faire le jeu de nos ennemis, c'est d'abord les reconnaître comme tels.
RépondreSupprimerOui parlons des vrais problèmes, parlons des déficits publics. Du coût de la charge de la dette dans les années à venir.
RépondreSupprimerEt érigeons une statue à la gloire d'Aphatie.
Visiblement on se comprend mal par ici. Dommage: il y aura effectivement des difficultés à sauver la République ou à faire la Révolution si on continue à confondre amis et ennemis...
RépondreSupprimer@ Paul : tiens, je ne pensais pas vraiment à ça, en fait...
RépondreSupprimer@ Anonyme : oui, le commentaire de blog ne permet pas toujours d'être clair.
On touche du doigt une vérité douloureuse, mon pauvre Mathieu : une grève de professeurs (ou d'élèves, ce qui revient au même), tout le monde s'en branle, dans la mesure où vous n'avez à peu près aucun moyen dse faire chier le monde ni de bloquer quoi que ce soit. Et que, de toute façon, tout le monde sait bien que vous ne servez plus à rien depuis déjà un bout de temps.
RépondreSupprimerLes routiers, en revanche, non seulement il servent à quelque chose, mais en plus, il leur reste de gros moyens de faire chier tout le monde...
Et c'est le principe même de la grève.
@ Didier : non, le principe de la grève est d'emmerder l'employeur. Emmerder le reste du monde peut être un avantage pour cela, mais ce n'est qu'un avantage.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Didier Goox : la plupart des grèves prennent en otage les usagers du service public. La grève a été détournée de son essence. Le syndicalisme aussi d'ailleurs, en passant.
RépondreSupprimer@ Paul : oui, les syndicats défendent les situations d'une classe privilégiée qui bride le monde économique, animé d'objectifs nobles et positifs pour notre pays.
RépondreSupprimerLe monde économique n'a pas d'objectifs : il n'existe pas, ce n'est pas une personne, il ne pense pas, il n'agit pas. Ce sont les individus qui ont des objectifs égoïstes.
RépondreSupprimerQuand aux syndicats, ils feraient mieux de défendre les employés du privé.
@ Paul : tiens, je viens de découvrir que les routiers sont des fonctionnaires...
RépondreSupprimer@Didier Goux, que les profs aillent un jour au bout d'une grève pendant (je dis bien pendant et pas à la veille)une session du baccalauréat et vous verrez bien si ceux-ci ne servent à rien et ne peuvent pas bloquer eux aussi le système.
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