Lorsqu'on se rend pour la première fois aux Etats-Unis, on éprouve en général une véritable déconvenue lorsqu'on nous présente notre première addition. Systématiquement, une différence de prix importante est visible.
Normal, cher lecteur. Contrairement à ce qui se passe dans l'Union Européenne, les restaurateurs ne sont pas tenus d'afficher le montant des taxes fédérales et locales. Ainsi, il faut ajouter entre 5 et 10% en fonction des Etats au prix affiché, et près de 15% au Québec, où les taxes sont lourdes. Cependant, on s'habitue assez rapidement à cette différence.
Or, les mésaventures ne s'arrêtent pas là. En effet, contrairement à ce qui se passe en France, le pourboire n'est pas inclus non plus dans les prix affichés. Il faut donc, de soi-même, ajouter 15% dans le prix payé, sauf si l'on est insatisfait du service. Cette rétribution se fait après le paiement de la note, voire même pendant si vous réglez par carte bancaire : dans ce cas, vous pouvez spécifier le montant du pourboire sur le ticket, et il sera intégré au prélèvement.
Or, cette pratique heurte réellement la culture française du pourboire, qui est réduit de notre côté de l'Atlantique (on a déjà 15% dans la note) et lié à l'humeur du client. De plus, il faut être bon en mathématiques, ce qui n'est pas mon cas...
A plusieurs reprises, lors de mes voyages par ici, il m'est arrivé de me faire alpaguer par un serveur remonté par le montant de mon don. La pire expérience se déroula en 2004 à Montréal, où un serveur exigea une justification à sa prestation. Très surpris, je lui répondis que j'étais satisfait de son service, ce qui expliquait mon tip (en fait, j'avais fait une erreur de calcul, et j'avais laissé seulement 9% du montant de la facture). Le loufiat ne se démonta pas, et exigea la différence manquante. Je m'exécutais de très mauvaise grâce, me demandant si je ne devais pas reprendre l'ensemble du pourboire du fait de la cuistrerie du bonhomme. Plus tard, j'appris que les serveurs québécois étaient automatiquement imposés sur les pourboires, même s'ils ne les touchaient pas.
Ainsi, à chaque fois qu'un Américain venant en France éructe contre l'impolitesse des serveurs hexagonaux, je lui explique que le serveur français n'a pas à tant se préoccuper de la bonhommie du client du fait de l'intégration du pourboire dans le prix. Par contre, il faut avoir une pleine conscience de la réalité de la gentillesse du serveur nord-américain, bien obligé de plaire pour avoir une somme sur laquelle il sera imposé de toute façon.
Lequel des deux systèmes est le meilleur ? En France, il est plus dur, et aux Etats-Unis, plus faux-cul. Dans le deux cas, il est bien difficile de gommer la réalité de la difficulté de ce travail...
Normal, cher lecteur. Contrairement à ce qui se passe dans l'Union Européenne, les restaurateurs ne sont pas tenus d'afficher le montant des taxes fédérales et locales. Ainsi, il faut ajouter entre 5 et 10% en fonction des Etats au prix affiché, et près de 15% au Québec, où les taxes sont lourdes. Cependant, on s'habitue assez rapidement à cette différence.
Or, les mésaventures ne s'arrêtent pas là. En effet, contrairement à ce qui se passe en France, le pourboire n'est pas inclus non plus dans les prix affichés. Il faut donc, de soi-même, ajouter 15% dans le prix payé, sauf si l'on est insatisfait du service. Cette rétribution se fait après le paiement de la note, voire même pendant si vous réglez par carte bancaire : dans ce cas, vous pouvez spécifier le montant du pourboire sur le ticket, et il sera intégré au prélèvement.
Or, cette pratique heurte réellement la culture française du pourboire, qui est réduit de notre côté de l'Atlantique (on a déjà 15% dans la note) et lié à l'humeur du client. De plus, il faut être bon en mathématiques, ce qui n'est pas mon cas...
A plusieurs reprises, lors de mes voyages par ici, il m'est arrivé de me faire alpaguer par un serveur remonté par le montant de mon don. La pire expérience se déroula en 2004 à Montréal, où un serveur exigea une justification à sa prestation. Très surpris, je lui répondis que j'étais satisfait de son service, ce qui expliquait mon tip (en fait, j'avais fait une erreur de calcul, et j'avais laissé seulement 9% du montant de la facture). Le loufiat ne se démonta pas, et exigea la différence manquante. Je m'exécutais de très mauvaise grâce, me demandant si je ne devais pas reprendre l'ensemble du pourboire du fait de la cuistrerie du bonhomme. Plus tard, j'appris que les serveurs québécois étaient automatiquement imposés sur les pourboires, même s'ils ne les touchaient pas.
Ainsi, à chaque fois qu'un Américain venant en France éructe contre l'impolitesse des serveurs hexagonaux, je lui explique que le serveur français n'a pas à tant se préoccuper de la bonhommie du client du fait de l'intégration du pourboire dans le prix. Par contre, il faut avoir une pleine conscience de la réalité de la gentillesse du serveur nord-américain, bien obligé de plaire pour avoir une somme sur laquelle il sera imposé de toute façon.
Lequel des deux systèmes est le meilleur ? En France, il est plus dur, et aux Etats-Unis, plus faux-cul. Dans le deux cas, il est bien difficile de gommer la réalité de la difficulté de ce travail...
Faux cul ou pas, je préfère quand on est poli avec moi ;-)
RépondreSupprimerOui, moi aussi. Je trouve en revanche hypocrite d'imposer les serveurs sur un revenu incertain et fluctuant comme s'il était établi de manière fixe.
RépondreSupprimerC'est hypocrite et... injuste !
Moi, ça me met un peu mal à l'aise, quand la rémunération des serveurs repose sur la générosité aléatoire des clients. Cela signifie que l'employeur verse un salaire volontairement insuffisant. Bon, cela marche très bien aux Etats-Unis, qui ont une certaine culture du mérite. Et les serveurs gagnent leur vie plutôt correctement.
RépondreSupprimerMais en France, je me pose des questions sur les conditions de travail et les revenus des ouvreuses au théâtre, par exemple... qui sont très mécontentes quand débarque dans la salle un groupe d'étudiants fauchés, et on peut les comprendre (les ouvreuses, et les étudiants fauchés d'ailleurs).
@ Rubin : moi, je préfère quand je suis bien servi, que le loufiat soit poli ou pas.
RépondreSupprimer@ L'Hérétique : oui, je trouve cela injuste, mais c'est au Canada. Je ne connais pas le système américain sur ce point.
@ J. Prune : en théorie, les serveurs n'ont justement pas à se poser des questions là-dessus en France, puisqu'ils touchent le pourboire. Pour les ouvreuses, c'est vrai que ce travail ne doit pas être des plus simples...
En général, un serveur professionnel gagne en France relativement bien sa vie sans les pourboires. Je fais la distinction entre le professionnel et l'étudiant bossant à mi-temps par exemple. Mais le client français ne laisse pas de pourboires, le serveur gagne souvent au pourcentage de ses ventes et préfère donc vendre beaucoup plutôt que de satisfaire le client. C'est pourquoi un groupe d'étudiant est la pire des choses qui puisse lui arriver.
RépondreSupprimer@ Manuel : je n'ai pas bien compris ta conclusion sur le groupe d'étudiants.
RépondreSupprimerLe serveur ne veut pas d'un groupe d'étudiants, qui ne consomment pas. J'ai quand même déjà eu du:
RépondreSupprimer"Une carafe d'eau et du pain s'il plaît!"
@ Manuel : ok, je croyais que tu parlais de serveurs étant eux-mêmes étudiants et posant des problèmes au niveau du travail pour les serveurs professionnels.
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