mercredi 2 décembre 2009

Appel à la grève dans l'Education le 15 décembre 2009 sur la masterisation des concours d'enseignement.

Encore une fois, les enseignants sont appelés à la grève, cette fois-ci sur la question de la masterisation des concours d'enseignement. Cet appel est pour le mardi 15 décembre.

Je vous laisse découvrir le communiqué, venu du site de l'UNEF. Je vous dirais ce que j'en pense après avoir rassemblé mes idées. Je remarque tout de même le demi-tour de la FSU sur ce sujet.

Signataires : UNEF ; FSU ; SNES-FSU ; SNUIPP-FSU ; SNUEP-FSU ; SNESUP-FSU ; SNEP - FSU ; Fédération UNSA Education ; UNSA-SE ; Sup Recherche UNSA ; SGEN CFDT ; FERC Sup CGT ; CGT Educ’Action ; FCPE ; UNL ; FIDL.

Les conditions de formation et les modalités de recrutement des enseignants actuellement en débat engagent l’avenir de notre système éducatif dans un contexte de renouvellement important de la profession. Cette réforme intéresse la société dans son ensemble : quels sont les besoins de notre système éducatif, quelles sont les conditions d’exercice de métiers essentiels pour l’avenir du pays mais aujourd’hui trop peu valorisés, quels sont les besoins des élèves et des jeunes, quelle sera la formation pédagogique de ceux qui auront la responsabilité de former des millions de jeunes demain ? Enseignants, étudiants, parents, élèves : nous sommes tous concernés !

Pourtant, malgré l’importance de ce dossier qui constitue un véritable choix de société, le gouvernement a fait le choix d’une réforme controversée et du passage en force. Au lieu de profiter du report d’un an de l’application complète de la réforme obtenu par la mobilisation de l’an dernier pour mettre en place une réelle concertation destinée à l’élaboration d’une réforme partagée, Luc Châtel et Valérie Pécresse ont rendu leurs derniers arbitrages contre l’avis de tous les acteurs concernés (étudiants, lycéens, parents, enseignants, enseignants-chercheurs, IUFM, universités…). Nous dénonçons l’absence de réelle concertation et le mépris du dialogue social dont font preuve les ministres.

Nos organisations jugent inacceptables en l’état les orientations présentées le 13 novembre dernier qui confirment la mise en place d’une réforme régressive pour la formation des futurs enseignants et bouleversent l’organisation de l’offre de masters dans les universités. Ces orientations vont à l’encontre d’une démocratisation de l’accès aux métiers de l’enseignement et s’opposent à l’amélioration de la qualité de la formation :

- la formation professionnelle des futurs enseignants est réduite à portion congrue alors qu’elle nécessiterait d’être renforcée afin de préparer les futurs enseignants à la diversité des missions qui leur sont confiées. Des lauréats au concours peuvent se retrouver devant des élèves sans avoir bénéficié de stages ni de formation professionnelle.

- l’articulation proposée entre concours et masters va non seulement rendre ingérable l’année de master 2 pour les étudiants (qui devront mener de front préparation des épreuves, mémoires de recherche, validation du master et éventuellement stage en responsabilité), mais elle s’oppose également à l’élévation du niveau de qualification en rendant impossible toute formation professionnelle et disciplinaire pendant l’année de M2

- les IUFM sont cantonnés à l’éventuel encadrement des stages alors qu’ils constituent une composante essentielle de l’université au rôle, à l’expertise et aux compétences avérés, sur la formation initiale et continue des enseignants

- aucun dispositif ambitieux d’accompagnement financier des étudiants n’est mis en place pour compenser l’allongement de la durée des études et le décalage du concours, écartant ainsi de nombreux étudiants issus des catégories sociales les moins favorisées de ces métiers.

Les organisations signataires exigent la remise à plat de la réforme impliquant le retrait des décrets concernant la formation des enseignants et des textes d’application déjà publiés et l’ouverture indispensable de réelles négociations. Elles revendiquent la mise en place d’une réforme de la formation des enseignants qui réponde aux besoins du système éducatif et permette une véritable formation professionnelle des futurs enseignants. En conséquence, elles demandent :

- une réelle amélioration de la formation de tous les enseignants et la reconnaissance de celle-ci par l’obtention d’un master

- de revenir sur la place des épreuves d’admissibilité au cours du cursus actuellement prévue par la réforme afin de garantir une place des futurs concours compatible avec la conception de masters de qualité intégrant les dimensions disciplinaires et professionnelles nécessaires à l’exercice du métier et permettant la réussite des étudiants et une réelle réorientation de ceux ayant échoués aux concours.

- une évolution du contenu des épreuves des concours fixées nationalement en concertation avec les organisations représentatives permettant d’évaluer les futurs enseignants sur l’ensemble de leurs compétences disciplinaires et professionnelles indispensables à leur métier

- un recrutement des futurs enseignants au même niveau pour tous les concours (PE, CPE, PLP, CAPET, CAPES, CAPEPS)

- un cadrage national des masters dits « intégrés » garantissant l’articulation entre une professionnalisation progressive et la formation disciplinaire, assortie d’une carte nationale des formations garantissant l’égal accès de tous sur le territoire à la préparation des concours. L’acquisition des compétences professionnelles doit progressivement se renforcer avec l’avancée dans le cursus universitaire.

- une année de fonctionnaire stagiaire post-concours qui comporte au moins un mi-temps pour la poursuite de la formation professionnelle

- des garanties réelles sur le rôle, les fonctions et les moyens humains et financiers des IUFM dans la formation initiale et continue des futurs enseignants au sein des universités

- la mise en place de dispositifs d’accompagnement financier renforcés et pérennes pour les étudiants afin de garantir la mixité sociale du recrutement des futurs enseignants

- des modalités adaptées pour les candidats des PLP des disciplines professionnelles et les non titulaires (VAE, cycle préparatoire…)

Face à une situation qui semble aujourd’hui bloquée et à des arbitrages présentés comme définitifs, nous affirmons notre détermination à imposer par l’action des choix que le gouvernement nous refuse depuis 18 mois. Nous demandons que l’année scolaire en cours ne soit pas à nouveau gâchée par des bricolages successifs mais permette l’ouverture de réelles négociations. Si de profondes inflexions ne sont pas rapidement apportées au projet de réforme, le gouvernement prépare les conditions d'une situation explosive dans les universités et les établissements scolaires lors de la mise en œuvre de la réforme à la rentrée 2010.

Parce qu’enseigner est un métier qui s’apprend, les organisations signataires appellent à une journée nationale de mobilisation mardi 15 décembre dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur (notamment dans les IUFM) pouvant se traduire par des initiatives de grèves, des rassemblements, des assemblées générales de débat, des manifestations, afin de dénoncer le projet régressif du gouvernement pour la formation des enseignants et d’exiger une réforme répondant aux besoins du système éducatif, permettant une vraie formation professionnelle et garantissant une réelle élévation de la formation des futurs enseignants conforme aux attentes de la société.

7 commentaires:

  1. j'ai eu peur, j'ai cru lire "masturbation" à la place de "masterisation"...

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  2. @ Suzanne : non, pas en public, camarade.

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  3. La FSU a le culot inouï d'appeler à la grève d'un jour pour une réforme qu'elle a écrite pour le gouvernement et qui est déjà entrée en application depuis 6 mois. A mon avis la messe est dite: c'est la fin annoncée du règne des concours qui se réalise. Le système éducatif n'en a plus pour longtemps maintenant. Le syndicat majoritaire a cru qu'il sauverait ainsi la cogestion? Il est déjà mort en fait. Pour l'Ecole publique, il s'agit d'une bien étrange défaite... , elle ne s'en remettra pas. Certain d'entre nous vont devoir entrer dans la clandestinité pour continuer à enseigner quelque chose de valable. Je ne vois pas d'où pourra venir le salut. Bientôt l'éducation nationale assurera une sorte de service minimum des savoirs. Merci le SNES.

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  4. @ G. : tu as beau ne pas signer, je te reconnais. Passe un bon dimanche. ;)

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  5. nooon? comment tu as fait???? bon ben je suis peut-être monomaniaque mais il n'empêche que tu bottes en touche là.
    G.

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  6. @ G. : certes, mais je n'ai pas envie de défendre la FSU sur ce point.

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  7. Esprit de suite sur un billet que déjà plus personne ne lis : les syndicats lont remplacé la grève du 15 décembre, par une pseudo "journée de mobilisation" c'est à dire dans le jargon; une pauvre manifestation où il n'y aura personne. L'Université est morte! Vive la Masterisation! La FSU, le SGEN et consorts sont forts. Trés forts: détruire 120 ans de construction et de structuration des humanités en France. Du beau travail en vérité. Le champ est libre pour les Descoings, Attali et autres Minc en goguette.
    G.

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