dimanche 11 octobre 2009

Mardi, le lycée sait comment il sera mangé.

Enfin !

Quoi, comment ça, enfin ?

Eh bien, cher lecteur, nous y sommes. Le président de la République va annoncer, dès mardi, en fin de matinée d'après l'agenda de l'Élysée, sa réforme du lycée.

Car il s'agit bien de sa réforme, et il faut ici nous rafraîchir un peu la mémoire.

A la fin de l'année dernière, après une série d'annonces et de contre-annonces totalement désordonnées, Xavier Darcos décide finalement de suspendre la réforme du lycée. sous la pression d'un président effrayé par les événements en Grèce et par la croissance des cortèges de lycéens. Rapidement, le président de la République indique, lors de ses vœux à l'Éducation en janvier 2009, qu'il n'abandonne pas le projet de changer le lycée (pour l'UMP, la réforme du collège a été faite par François Fillon et celle du primaire par Darcos). Il indique cependant que cette réforme se fera à moyen constant, ce qui a quelque peu brimé les velléités réformatrices des cadres administratifs du ministère de l'Éducation (quoi, on ne supprime plus de postes ???).

Lorsque Luc Chatel arriva, les bruits qui parvinrent dans les salles des profs furent assez inquiétants. D'abord, le ministre semblait régulièrement faire la démonstration d'une ignorance crasse du fonctionnement du système éducatif. Ensuite, il se mit à imiter Xavier Darcos (fin connaisseur du système par contre) en tergiversant sur le processus de réforme. Il devait s'exprimer le 15 septembre, puis le 24 septembre. Finalement, c'est le président qui lui souffle la politesse et qui prend en main le dossier. Chatel n'aura plus qu'à gérer la mise en œuvre et à aller porter une parole qui n'est pas la sienne : un vrai porte-parole du gouvernement !

Cette prise en main de Sarkozy ne rassure pas, et j'ai pu m'en rendre compte durant les Rendez-vous de l'Histoire de Blois, en laissant traîner mes oreilles dans les troquets, les conférences et les librairies. En effet, le ministère a eu une fâcheuse tendance à appliquer scrupuleusement les déclarations du président, même quand elles aboutissaient au grand n'importe quoi. Ce fut le cas pour la lettre du Guy Môquet, puis pour l'instauration en catastrophe et dans un grand désordre de l'histoire des arts au collège.

Il est donc à craindre que le président fixe les cadres dès le début et qu'aucun espace de manœuvre ne soit accessible, pour les administratifs comme pour les enseignants, les parents et les élèves.

Ce week-end, le pouvoir a apparemment lancé des ballons d'essai dans la presse, semblant suggérer que cette réforme, bien moins ambitieuse que celle de l'an dernier, se contenterait de généraliser, encore, l'accompagnement éducatif en lycée.

Personnellement, j'attendrai les véritables annonces pour démêler les ballons d'essai des véritables roquettes...

11 commentaires:

  1. Hélas, on sait que si Sarko 'prend l'affaire en main', quelles que soient les manifestations contre ses propositions, il appliquera ses idées par la force... au détriment de l'Education Nationale et des élèves.

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  2. Je vais plutôt laisser mes condoléances.


    Cette histoire de payer les élèves d'"établissements difficiles" pour qu'ils soient présents en cours est pire que n'importe quoi d'autre. C'est un non-sens, une absurdité, une farce, une décision grotesque de dictateur sous ectasy.

    Les directeurs d'établissements qui ont accepté sont de pauvres tâches, des incapables, des opportunistes immoraux qui devraient être virés séance tenante. Un exemple honteux de ce que l'éducation nationale compte de pire dans ses membres.
    Si j'avais un enfant dans un de ces mouroirs de la jeunesse, je l'aurais enlevé sur l'heure.

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  3. @ Suzanne : pour une fois, je suis d'accord avec vous, sauf sur la réaction. J'y aurais laissé mon enfant, mais j'aurais lancé une action pour obtenir l'abandon du dispositif voire la tête de l'initiateur du projet.

    Une différence de culture politique, je suppose.

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  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. @ Suzanne : j'ai reçu votre commentaire, mais vu que vous l'avez effacé, je ne réponds donc pas.

    @ Gaël : oui, entre jeudi et samedi, pour les rendez-vous de l'histoire.

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  6. ça devait être passionnant en même temps (mais bon tu n'etait qu'à 100 km de chez moi...)

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  7. @ Gaël : Oui, c'est vrai. Je ne l'avais pas annoncé sur le blog, parce que l'an dernier, je m'étais fait traiter de fainéant.

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  8. les gens sont cons.... quand a la chance d'avoir un prof qui se passionne assez pour se déplacer à ce genre d'évènements on ne peut qu'être content pour les élèves dudit prof... m'enfin

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  9. @ Gaël : tu sais, beaucoup de gens considèrent que les profs devraient se former sur leur temps de vacances...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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