dimanche 9 novembre 2008

La publicité dans le métro, une agression contre les libertés individuelles.

Cher lecteur, comme tout bon habitant de la proche banlieue parisienne, j'ai la joie et le bonheur d'être un usager du système de transport public parisien. Souvent, les transports en commun sont pénibles à supporter, par leurs lenteurs, les structures parfois mal fichues du réseau qui t'empêchent de te rendre là où tu veux en moins d'une heure, les pannes récurrentes sur certaines lignes de RER. A chaque fois que je me rend en province, je me dis que les habitants des autres villes comme Lyon, Marseille ou Nantes s'en sortent mieux. Malgré tout, les transports marchent assez bien à Paris, sont peu sujets aux incidents dans la majorité des cas et sont finalement peu coûteux.

Pourtant, cher lecteur, je dois te dire qu'il y a une chose qui m'insupporte vraiment dans le métro : la publicité. Je sais que vu les réductions régulières de financement public, la RATP et la SNCF cherchent des moyens qui n'obligent pas à répercuter les coûts de fonctionnement et des investissements sur les usagers. Donc, la publicité s'étale sur les murs du métro, mais aussi à l'intérieur des wagons.

Je trouve le procédé très discutable car les usagers sont soumis à la publicité de manière obligatoire. En effet, pour se rendre dans certains endroits, l'usage des transports est une nécessité. Nous sommes donc totalement captifs de la RATP et de la SNCF. La publicité, dans ce cas, nous est totalement imposée, à moins de s'obliger à fermer les yeux. Machinalement, lorsque tu es dans ton wagon, tu lis les panneaux, même si tu t'en fiches complètement. C'est pareil en voiture ou à pied, lorsque des affiches sont placardées dans les rues.

Là-dessus, j'aurai une tendance, cher lecteur, à être assez radical : je serai pour une interdiction de la publicité dans les espaces publics. La publicité n'informe sur rien, transforme la réalité et utilise des processus de manipulation pour jouer sur nous. Elle participe à la folie consumériste qui mine nos sociétés. Par contre, dans les médias, c'est différent, car nous faisons le choix d'allumer nos radios, nos télévisions, d'ouvrir nos journaux. Personnellement, j'achète sans me poser de questions des journaux comme le Canard Enchaîné, sans publicité, et j'écoute avec bien plus de plaisir les radios du service public, sans trop de publicités.

D'ailleurs, je constate que les dégradations de publicités sont de plus en plus fréquentes dans le métro. Elles prennent la forme de tags, de réflexions courtes ou longues, de déchirures des affiches, de crachats. Est-ce un signe que nos concitoyens expriment un ras-le-bol ? Pour certains de mes contradicteurs, il s'agit de dégradations de même type que les destructions des fauteuils, mais, si c'était le cas, les phrases seraient marquées partout. Il en serait de même des crachats. D'ailleurs, les attaques ne visent pas toutes les pubs, de manière bizarre d'ailleurs. Les campagnes des associations ne sont pas touchées, alors qu'elles m'agacent tout autant.

Autrefois, j'avais pris position pour la gratuité des transports en commun régionaux, histoire de participer à la lutte contre la pollution. La publicité aurait pu être un moyen de compenser vu les sommes folles qu'engloutissent les entreprises là-dedans mais les usagers doivent pouvoir garder la liberté de ne pas être soumis à la publicité en permanence. Comment faire alors ? Il y a une multitude de solutions : utilisation de la fiscalité, prise en charge des investissements entièrement par la puissance publique, réorientation des taxes sur l'essence vers les transports non-polluants...

Hier, à la station Belleville, j'ai pu voir à nouveau des affiches arrachées. Là, des SDF s'en servaient comme d'un matelas pour pouvoir dormir. Enfin des publicités qui servent à quelque chose !

6 commentaires:

  1. Mouais, ras-le-bol d'une frange de la population, c'est sûr. Mais à mon humble avis une minorité, de type collectifs anti-pub.

    Personnellement je me contrefiche de la pub dans le bus ou le métro, je ne vois vraiment pas en quoi c'est une gène, à la différence des pubs radios (une vraie plaie) ou sur Internet (du genre pop-up sur des sites comme le monde.fr). Je n'ai aucun problème avec la pub, du moment qu'elle n'est pas intrusive.

    Et je ne vois pas en quoi elle l'est dans le métro; à la limite, cela met même de la couleur et rompt la monotonie. Mais je ne me sens pas gêné par celle-ci, et encore moins atteint dans ma liberté...

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  2. @ Elyas : la différence, c'est que personne ne t'oblige à écouter ta radio pleine de pub. De même, sur internet, personne ne t'oblige à aller sur le site du Monde.

    Par contre, dans les transports ou dans la rue, tu l'as en permanence, sans le vouloir. Je la trouve très intrusive à cet endroit-là.

    On pourrait mettre autre chose dans le métro : des reproductions de tableaux, des photographies d'art, laisser des artistes s'exprimer dans une station. Il y a de nombreuses choses à faire.

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  3. « les transports [...] sont finalement peu coûteux »

    Disons plutôt que le coût du billet payé par l'usager est rendu raisonnable du fait de la subvention payée par le contribuable, qui n'est jamais que la même personne. Par ailleurs, tu aurais pu ajouter que la publicité est une forme de taxe obligatoire, puisque les annonceurs sont bien obligés de répercuter le coût des publicités sur leurs prix de vente, ce que subiront en dernier ressort... les consommateurs...

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  4. @ Criticus : donc, tu es pour la suppression de la publicité dans les transports ? Je n'ai pas bien compris ton commentaire.

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  5. Pas nécessairement. Mais il importe de connaître le coût de la publicité.

    Et je m'étonne que les anti-pubs n'utilisent jamais cet argument-massue : la pub est une taxe obligatoire sur le consommateur.

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  6. @ Criticus : c'est vrai.

    Attention, cependant, je ne suis pas anti-pub moi-même. J'aimerai juste qu'elle soit cantonnée au libre-choix de l'individu, comme c'est le cas pour les autres médias. On regarde la pub quand on veut, et on s'en débarrasse autrement.

    C'est peut-être vrai, mais je connais assez peu les argumentaires des anti-pubs organisés en collectif. Je vais me renseigner.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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