samedi 9 mai 2009

Faire des devoirs, ou pas ? Participation indirecte au débat sur la réforme des lycées.

Dans la discussion qui se déroule actuellement sur la réforme du lycée, les élèves et les parents disposent d'un large droit d'expression. Il en est de même pour les enseignants. Évidemment, rien ne dit que les avis et les demandes de chacun seront prises en compte (c'est d'ailleurs impossible), mais certaines idées ressortent quand même globalement du débat. Parmi elles, on trouve la question des sacro-saints devoirs à la maison.

Ah, cher lecteur, les devoirs à la maison… Actuellement, un lycéen de seconde passe, en moyenne et en fonction des options choisies, environ 32 heures en cours devant un professeur. Ce temps, déjà nettement supérieur à celui des autres élèves européens, est complété par la réalisation de travaux en dehors des cours, d'une assez grande variété : l'apprentissage de la leçon, les quelques exercices permettant de vérifier l'acquisition du savoir et quelques gros devoirs à rendre et notés. Il m'est cependant impossible de te dire combien de temps cela représente par élève : chaque gamin est très différent. Certains passent des heures pour assimiler un concept, pendant que d'autres révisent à toute vitesse et parviennent à s'en sortir très bien comme cela. Ce qui est sûr, c'est que le niveau du travail demandé augmente régulièrement avec le vieillissement de l'enfant. Un gamin en terminale a moins d'heures de cours (28 heures), mais davantage de devoirs. Cette évolution pénalise d'ailleurs les élèves très laborieux, qui sont de plus en plus noyés sous la masse. De plus, l'importance du travail à la maison est aussi un handicap pour les élèves qui ont des conditions matérielles déplorables et/ou des parents incapable de leur apporter un quelconque soutien.

Sur ces devoirs, le système oscille entre diverses interprétations. En primaire, les devoirs sont interdits. On ne peut normalement faire travailler les enfants que pendant les heures de cours. Dans le secondaire, les devoirs sont au contraire encouragés, dans le but de développer l'autonomie de l'enfant mais aussi de faire passer davantage de connaissances. Je me souviens que mes formateurs IUFM nous disaient bien que nous ne devions jamais laisser repartir des gamins sans quelque chose à faire. La réalité est toute autre, et en particulier dans le primaire. Souvent, les profs donnent quand même des devoirs, mais surtout, les parents en réclament, déjà très angoissés par la carrière du petit. De plus, ce rythme dépend des matières enseignées : certaines s'adaptent mieux aux devoirs que d'autres. L'histoire-géographie s'y prête assez bien, ce qui est moins le cas du sport. Il faut donc retenir que la demande est forte sur ce sujet, quand bien même on explique aux parents que ce n'est pas pertinent. On sait tous que certaines familles font bosser leurs gamins de toute façon, même sans devoir de l'enseignant.

Or, dans le grand débat de la réforme des lycées, émerge l'idée qu'on pourrait réduire les cours en incluant dans l'emploi du temps des gamins des heures dédiées à la réalisation des devoirs. Par exemple, au lieu de 32 heures en seconde, on pourrait avoir 26 heures de cours et 6 heures de devoirs surveillés. Voilà donc la bonne vieille permanence remise au goût du jour. Les syndicats enseignants ne semblent pas rétifs à l'idée, car cela permettrait de sauver des postes d'enseignants, puisque nous ferions ces études et que l'horaire global des élèves ne varierait pas. Les parents y voient un moyen de ne plus payer de cours privés, et les gamins une aide à priori substantielle pour essayer de progresser.

Personnellement, je suis fondamentalement contre cette idée, et pour plusieurs raisons :

  • D'abord, elle imposera une réduction des savoirs dispensés. Or, l'une des forces de l'école française est la masse du savoir transmis, par rapport à celle de nos voisins occidentaux. Nos étudiants arrivent mieux armés dans le supérieur, et surtout, avec une culture générale bien plus dense. Certains vont me dire : « A quoi cela sert-il de transmettre des masses de connaissances si les élèves ne les acquièrent pas ? » Je répondrais simplement que c'est, en France, sur la culture générale que l'élite se sélectionne. Si on réduit le savoir dispensé au lycée, les élites le quitteront et trouveront d'autres moyens de se sélectionner. Par contre, les autres seront moins armés pour les études difficiles, et se feront encore davantage étriller par le système qu'aujourd'hui.
  • Ensuite, il faut arrêter de toujours dédouaner les parents de tout. Prendre en charge les devoirs est encore une manière de réduire l'implication des parents dans le processus éducatif. Évidemment, il reste la question des parents qui ne savent pas aider et qui n'ont pas les moyens de payer des aides extérieures. La réponse a déjà été donnée par l'accompagnement éducatif, même si notre ministre a appliqué cette idée n'importe comment.
  • Enfin, je ne vois pas pourquoi on devrait infliger aux élèves des études surveillées alors que tous n'en ont pas besoin. Si j'avais eu cela en lycée, je me serais ennuyé terriblement. Je préférais largement qu'un prof me fasse cours et me transmettent des connaissances.

A mon sens, on se trompe de problématique. Je ne suis pas un malade des devoirs à la maison, j'essaie de ne pas en faire trop d'ailleurs. Cependant, trouver cette excuse pour réduire le temps de cours et donc, supprimer des postes, est le vrai problème.

La question posée au lycée d'aujourd'hui est bien davantage de trouver comment faire passer la même masse de connaissances, non pas simplement aux élites mais à toute la population, plutôt que de décider de réduire les connaissances pour s'adapter à un peuple incapable de les acquérir. Là, c'est un vrai pari ambitieux et qui stimulerait réellement les enseignants. Cependant, pour pouvoir arriver à se lancer là-dedans, il faudrait de véritables expérimentations, des moyens, une vraie liberté pour les enseignants dans leurs manières de transmettre, un changement radical de l'évaluation. On n'aborde pas ces thèmes, parce que ce n'est pas le sujet : la vraie question, cher lecteur, est de réduire les coûts, et c'est bel et bien la seule…

24 commentaires:

  1. « Nos étudiants arrivent mieux armés dans le supérieur, et surtout, avec une culture générale bien plus dense. »

    C'est pour rire, j'espère ?

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  2. Bon billet. N'ayant pas de môme, c'est un sujet auquel je ne pense que de loin en loin (mais que je connais : on n'est pas fils de prof pour rien !).

    Par contre, j'allais poser la même question que Didier, ou presque... Pas pour pire. A-t-on des études sur le sujet ?

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  3. "La question posée au lycée d'aujourd'hui est bien davantage de trouver comment faire passer la même masse de connaissances, non pas simplement aux élites mais à toute la population"

    La même masse de connaissance à toute la population, n'est-ce pas plutôt l'objectif du fameux "socle commun" qui voit son apogée au collège ?
    cf http://www.education.gouv.fr/cid2770/le-socle-commun-de-connaissances-et-de-competences.html

    Le lycée d'enseignement général ne devrait-il pas plutôt être l'endroit où s'acquiert la base des connaissances de la fraction de la population qui va faire des études supérieures ?

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  4. On croit qu'ils réfléchissent au sujet de l'école alors qu'ils ne font que gérer de manière à rentabiliser…
    :-)

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  5. "Si on réduit le savoir dispensé au lycée, les élites le quitteront et trouveront d'autres moyens de se sélectionner. Par contre, les autres seront moins armés pour les études difficiles, et se feront encore davantage étriller par le système qu'aujourd'hui."

    Oui. Plutôt d'accord avec votre billet.

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  6. @ Didier et Nicolas : ce qui est sûr, c'est que les programmes français du lycée sont largement plus solides que ceux de nos voisins et souvent différents. Par exemple, en mathématiques, mes collègues me disent souvent que nous sommes l'un des derniers pays à faire de l'algèbre à haut-niveau et de la géométrie. Nous avons aussi le dernier cas d'un programme d'histoire vraiment chronologique, même si cela se réduit. Globalement, c'est plutôt sur le collège et sur l'universitaire que nous avons des problèmes.

    @ Oaz : mon texte parle de tout le lycée, technique et professionnel compris.

    @ Monsieur Poireau : eh oui, malheureusement.

    @ Suzanne : merci.

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  7. Si le texte parle de "tout" le lycée, y compris le professionnel, alors on ne peut pas parler de la *même* masse de connaissances.
    Les programmes sont similaires dans le général et le technologique mais le professionnel c'est quand même un peu à part.

    Vouloir un socle commun au niveau lycée pour l'ensemble de la population, c'est une idée tellement débile que je n'ai jamais entendu personne la proposer vraiment.
    Ni les gauchistes qui amalgament égalité des chances et égalité des résultats. Ni les néo-libéraux que la diminution du contenu pour se mettre à la portée du plus grand nombre arrange bien lorsqu'il s'agit de valoriser les cours privés.

    Le collège unique était un échec. Le socle commun est une plaie qui est venue s'y rajouter en étant, de fait, le but final là où il n'aurait dû être qu'un strict minimum.
    Dans l'enseignement secondaire, il n'y a jamais eu d'objectif d'universalité sans baisse dramatique des exigences.

    Oui, les programmes de lycées français ont pu être à un moment plus copieux que la moyenne si l'on compare aux pays européens. L'écart tend toutefois à se réduire car c'est le seul moyen pour accueillir de plus en plus d'élèves au lycée.
    Il n'y a qu'à regarder le projet de programme de maths en seconde pour la rentrée prochaine pour s'en convaincre : http://barrejadis.azeau.com/post/2009/04/05/La-fin-de-la-s%C3%A9lection-par-les-maths
    Pour le coup, si on était un des derniers pays à faire de la géométrie, ça en fera un de moins...

    Je ne veux pas donner l'impression de dire que le lycée doit être réservé à une élite et que l'enseignement doit s'arrêter plus tôt en fonction des capacités de chaque élève. Tous les élèves devraient pouvoir étudier jusqu'à 18 ans car ce n'est qu'en augmentant la masse de connaissances que la société va vers le haut. Et je suis tout à fait en accord avec l'idée de ne pas sacrifier des heures de transmissions de savoirs pour y mettre des études surveillées.

    Là où ça bloque, c'est si on veut uniformiser ces transmissions pour ne pas donner l'impression d'avoir un système à plusieurs vitesses.
    Il y a pire que d'infliger des études surveillées à des élèves qui n'en ont pas besoin, c'est d'infliger un nivellement par le bas à tous les élèves qui pourraient aller plus loin !

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  8. @ Oaz : en fait, je crois qu'il y a mésentente sur le sens de ma phrase. Il ne s'agit pas de la même masse de connaissances pour tous. Je n'ai nullement envie de supprimer les différents types de lycée ni les parcours différenciés. J'évoque ici la même masse de connaissances transmises en fonction des différentes filières.

    Totalement d'accord avec ton idée du nivellement par le bas.

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  9. @Mathieu
    Ok. Je me suis un peu emporté !

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  10. @ Oaz : aucun problème. L'écrit n'est pas toujours très clair.

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  11. "L'une des forces de l'école française est la masse du savoir transmis" ("savoir" au sens de "connaissances" dans une optique de culture générale, c'est bien ça ?)

    N'est-ce pas une de ses faiblesses ? Pas sur l'idée de "connaissances", mais sur l'idée de "masse". Exemple : le programme d'HG de Terminale pour le Bac...
    Maîtrise technique attendue : savoir rédiger une composition traduisant une capacité de réflexion et d'argumentation, bien souvent plutôt la capacité à mémoriser des connaissances et le plan du cours du prof; ou savoir rédiger des réponses à des questions et une réponse argumentée, épreuve qui donne souvent des résultats peu brillants; savoir répondre à 4-5 questions sur un document, là encore souvent prétexte à paraphrase sans esprit critique alors qu'on attend des connaissances ; ou savoir réaliser un croquis de Géo, épreuve qui devient en fait souvent savoir reproduire le croquis du manuel ou du prof appris par coeur. Tout ça devrait être l'aboutissement d'années d'étude et d'entraînement, en classe et par du travail à la maison...
    Impératif : finir le programme, et bien sûr on le finit, même à coups de photocopies. Mais le programme est gigantesque jusqu'à l'absurde, les heures limitées (et il faut y caser l'entraînement technique ci-dessus), et ça ressemble plus à du gavage d'oies de concours qu'à autre chose.
    Ambition du programme et du prof : développer la réflexion, le sens critique, l'argumentation, l'ouverture sur le monde et contribuer à la formation du citoyen... Bien sûr on essaye tous ou presque mais... il faut finir le programme pour le Bac et franchement, en ce moment, je me demande quelle est la différence entre moi et ces fascicules de préparation au Bac qu'on trouve dans le commerce...
    Donc j'aimerais vraiment qu'il y ait, dans le même temps d'enseignement, moins de connaissances à faire passer, moins de formalisme dans les exercices attendus, et beaucoup plus de temps pour faire des choses vraiment intéressantes, qui développent l'esprit critique et la réflexion individuelle/collective : par exemple analyse de l'actualité avec contextualisation HG (ce qu'on fait dans les revues de presse pour la voie réservée Sciences Po), analyse d'images, parties du programme libres, travaux et projets collectifs, etc.
    Bref autre chose que ce qu'on fait actuellement, prisonniers (les profs) d'une masse de connaissances à faire passer, prisonniers (les élèves) d'une masse de connaissances à ingurgiter-mémoriser-restituer. j'ai même envie qu'on me débarrasse du Bac, au moins on arrêtera cette course absurde.
    Donc pas la quantité, mais la qualité.

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  12. @ Cloran : ton commentaire impose une réponse dense, mais je vais essayer de faire court.

    Je reste personnellement très attaché à l'aspect chronologique des choses, tout simplement parce que c'est une notion très simple et que les élèves ont beaucoup de mal à acquérir. Avoir une vision chronologique d'ensemble me semble primordial pour comprendre le monde et avoir un vrai raisonnement de citoyen.

    Maintenant, je suis d'accord avec toi sur les exercices demandés. Je pense qu'on a là l'illustration de cette volonté des historiens d'essayer de faire croire qu'un gamin de 16 ans peut mener un réel raisonnement historique seul, avec ses petits bras musclés. J'ai souvenir avoir acquis cette capacité à la fac. Là, on se ment à nous-mêmes.

    Tes propositions sont intéressantes, mais elles imposent une refonte de l'évaluation et une refonte des modes de sélection de nos élites. Les grandes écoles sélectionnent toujours sur la masse chronologique des connaissances. Je crains que les bourgeois continueront à se former comme cela, alors que les autres quitteront cette logique. Cela impose donc une refonte générale de notre système de sélection.

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  13. Je suis aussi pour l'approche chronologique. Ce que je critique, c'est la "masse". Il y a dans l'avant-dernier n° d'Historiens et Géographes une interview d'un médiéviste qui voit d'ailleurs dans ce souci de l'accumulation des connaissances une volonté, plus ancienne que les réformes actuelles, de saborder nos matières.
    Si les grandes écoles sélectionnent toujours sur la masse chronologique des connaissances, alors cette masse est bien une faiblesse de notre système, puisqu'elle repose sur la constitution d'une "culture générale" hiérarchisée (culture/sous-culture, etc...) favorisant la reproduction des élites.

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  14. @ Cloran : je ne dis pas le contraire, mais je crois aussi qu'on est plus fort quand sa culture générale est importante. C'est pour cela que je défends l'idée qu'il faut continuer à transmettre beaucoup, et à le transmettre mieux, que de réduire les exigences pour tous.

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  15. Ce n'est pas une question de réduction des exigences mais de changement des exigences. Transmettre beaucoup pour transmettre beaucoup et constater, au Bac, des capacités de mémorisation et de restitution plus que de véritables capacités de réflexion et d'argumentation me semble de plus en plus absurde. L'empilement des connaissances (cf. les programmes d'HG par exemple), pour quoi faire ? Je crois aussi qu'on est plus fort quand la culture générale est importante, mais la culture scolaire n'est qu'une partie de la culture générale.

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  16. @ Cloran : justement. Tu sais bien que les élèves des quartiers populaires n'acquièrent pas la culture classique attendue par les élites. Comment faire pour la leur transmettre en réduisant la masse ?

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  17. Tout le problème est là (cf. le dossier sur la culture générale dans le Monde Éducation de ce soir) : culture générale = culture classique = culture des élites = reproduction des élites... Comme les diplômes reposent aussi (surtout) sur l'accumulation d'une masse de connaissances, le diplôme est survalorisé en France, alors qu'ailleurs le diplôme, quel qu'il soit, est souvent surtout synonyme de capacité de travail et d'adaptation.

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  18. @ Cloran : ne trouverais-tu pas intéressant qu'on trouve de nouveaux moyens de faire passer cette culture à tous ? Personnellement, je suis persuadé que les élites ne remettront pas en compte ce moyen de sélection.

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  19. lol, il n'y a plus de devoirs dans le primaire??? J'avais aussi entendu dire qu'il n'y avait quasiment plus de dictees...

    Deja qu'a mon epoque (bac 99), on nous accusait d'etre tres inferieurs a nos illustres aines...

    Cela dit, j'ai fait une partie de mes etudes au Japon, et avec d'autres etudiants internationaux... En gros heureusement qu'il y a les ecoles d'inge en France, c'est le seul truc qui tient a peu pres la route quand on compare avec le niveau des etudiants de pas mal de pays. Et malgre ce qu'on en dit de mal, le systeme japonais est tres bon, le chinois forme aussi d'excellents scientifiques. Et les Americains ont beau ne rien apprendre au lycee, apres 6 ans de fac et un master, ils rattrapent completement.
    Non la france a vraiment un niveau deplorable. En Math Spe j'etais dans un lycee international, et en math on se faisait aider par les etudiants chinois en terminale...

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  20. @ Tinou81 : l'interdiction dans le primaire date de 1969. Cependant, personne ne l'applique. Quant à l'infériorité, Aristote se plaignait déjà de la baisse du niveau. Il semble pourtant que nous ayons fait de jolies choses depuis.

    Je suis en désaccord sur le niveau que tu affirmes comme plus faible. D'abord, les Américains qui font des études rattrapent ! N'oublions pas que beaucoup d'entre eux ne vont pas à l'université. Ensuite, la chose est identique en Chine et au Japon. Il me semble que dans ce pays, la sélection à l'université est très rude.

    La France ne sélectionne pas à l'entrée de l'université, entraînant certes beaucoup d'échecs, mais permettant, en comparaison, une ouverture plus grande à davantage de groupes sociaux. De plus, il existe en parallèle un système élitiste très fort chez nous, dont tu n'as pas pu profité depuis le Japon je suppose.

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  21. Je suis d'accord avec l'elitisme existant en France, mais sorti des frontieres, X et Normale Sup ne veulent rien dire pour le pekin moyen... En fait ces ecoles c'est bien si on veut briller en France et avoir une carriere francaise voir occidentale...

    Mais sinon l'interet de se faire chier a faire math sup et ecole d'inge pour moi, c'etait l'espoir de pouvoir choper un ticket de sortie du pays...

    La selection a l'universite au Japon, c'est comme en france avec le systeme ecole d'inge et concours en fait.

    Japonais, Americains et Chinois se saignent au 4 veines pour suivre les cours de l'universite, ce qui a certes des inconvenients car comme tu le dis, il y a ceux qui peuvent s epermettre des etudes, et les autres. Mais l'avantage c'est que les etudiants choisissent plus serieusement leur orientation : pas de surplus d'eleves dans les filieres profs de sports, facs de lettre moderne ou de psycho... Mais dans ces pays, et surtout le Japon et la Chine, il existe aussi un "contrat social" que ne respecte pas ou plus les entreprises francaises : accepter de recruter des fresh graduates et les former aux frais de l'entreprise pendant les 2 premieres annees. Ce qui interesse les entreprises chez les etudiants qui sortent de l'universite, c'est pas leur parcours, c'est leur capacite a s'integrer dans la societe, la capacite de travail (chose qu'ils prouvent par les nombreux petits jobs qu'ils font pour payer leurs etudes). Ces efforts, cette connaissance du monde du travail, tout cela paye car les etudiants sont en general recrutes des la 3eme annee (cad 1 an avant la sortie). Et quoi qu'on en dise, l'universite au Japon est vue comme les 4 annees de "soupape" dans la vie des gens, la seule vraie periode ou l'on peut vivre et resprirer, apres l'enfer des examens du lycee et du college. Pareil que prepa et ecole d'inge, en somme.

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  22. @ Tinou81 : ok pour les précisions. Pour les entreprises, j'admets que, ne bossant pas dans le supérieur, j'ai du mal à avoir du recul. Cependant, je sais que mes anciens élèves ont souvent du mal à trouver un premier emploi...

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  23. J'ai bien l'idée de la bonne vielle permanence.
    Que ce soit au collège ou lycée, C'est toujours plus gratifiant d'avoir tout fait au lycée et ce poser devant la télé après...
    Je ne pense pas non plut que ce soit une diminution de la masse de connaissance. Il faut bien laisser du temps aux étudiants pour les intégrer et se les rapproprier! C'est un moment où l'on apprend à gérer son temps dans le cadre d'une structure.
    En même temps, il est vrai que le soutien scolaire semble bien mieux. Merci à Jacques Brel d'avoir mi en place les études du soir!!!
    En méttant en place un systeme de permanence (avec les prof!), les devoirs type vérification des connaissances auraient tendance à diminuer au profit de la méthodologie. C'est le principale problème de nous jeune éleve issu des "lycees difficiles".

    Mais il faut pas oublier les fameux dossiers! c'est et c'était mon bonheur de réaliser des projets où je devais me débrouiller pour acquérir moi-même les connaissance. on apprend à réfléchir. Je pense que c'est une base d'étude du professeur. les élevés sont alors plus intéressés au savoir et surtout retiennent mieux. (un élève oublie bien vite ce qu'un professeur lui enseigne et qu'il s'efforce de retenir au moins pour le contrôle..) L'élève n'est plus en position "d'assister" il agit vraiment.

    Je ne nie pas l'intérêt des professeurs et de transmission de savoir. Les professeurs qui m'ont marqué sont en général ceux qui ont améliorer ma culture général et surtout fait réfléchie à leur matière. Mais, il est vrai qu'une partie de la masse de connaissance à acquérir pour un élevé de milieu social moins favorisé pourrait passé plus par ce type d'exercice. C'est une autre manière de donner les armes de la culture... On passe ainsi de je me pose devant la télé à je traine ma mère au musée car j'ai découvert Courbet et son monde historique.

    Amicalement professeur

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  24. @ Stessie : les études du soir sont très discutables sur de nombreux points. Cependant, je n'ai rien contre l'idée de la permanence, souvent difficile à tenir du fait du manque chronique de personnel.

    Sur les pédagogies, l'important est que les profs se sentent bien avec, et ensuite, les élèves suivent en général.

    Ah, la passion des profs... C'est tellement important.

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