Comme tu l'as sans doute appris, cher lecteur, Patrick Devedjian a enfin réussi à accéder au gouvernement, avec la mission de coordonner la relance économique dont Nicolas Sarkozy nous a parlée cette semaine. En 2007, Devedjian avait manifesté ostensiblement son mécontentement de ne pas pouvoir entrer au gouvernement malgré son soutien sans faille à Nicolas Sarkozy. Pourtant, son entrée dans l'équipe gouvernementale n'a maintenant plus le même sens. Il permet à la fois à l'UMP de se débarrasser d'un chef de parti qui n'a jamais réussi à avoir une autorité suffisante sur ses concurrents, en particulier sur Jean-François Copé. Il discrédite aussi Christine Lagarde, ministre de l'économie, dont la mission aurait normalement dû recouvrir cette mission : on savait qu'elle n'avait plus les faveurs de la présidence depuis plusieurs mois, en voici la confirmation officielle.
En parallèle, Sarkozy semble être sur le point de confier l'UMP à deux hommes politiques que tout oppose. Le premier est Xavier Bertrand, qui prendrait la vice-présidence (il n'y a plus de président à l'UMP depuis que Sarkozy a quitté le poste), réputé pour être plutôt un modéré et un homme "social". Le second est Brice Hortefeux, futur successeur de Devedjian au poste de secrétaire général, plutôt marqué à droite et portant toute la politique d'immigration du président.
Ces nominations symbolisent totalement le sarkozysme. D'un côté, le président cherche à séduire un électorat de droite interventionniste, et à rogner sur le centre et la gauche en utilisant Xavier Bertrand. De l'autre, il continue à draguer l'extrême-droite, en mettant en avant une politique anti-immigration dure. Cette tentative de synthèse entre les droites est ce qui a fait le succès de Sarkozy lors des dernières présidentielles.
Ce qui est intéressant, c'est qu'Hortefeux semble maintenant faire évoluer son discours : vous pouvez retrouver cela ici.
P.S. : maintenant que vous avez lu ce billet, allez voir ici Marie-Georges Profonde. Un très beau texte qui m'a beaucoup touché.
En parallèle, Sarkozy semble être sur le point de confier l'UMP à deux hommes politiques que tout oppose. Le premier est Xavier Bertrand, qui prendrait la vice-présidence (il n'y a plus de président à l'UMP depuis que Sarkozy a quitté le poste), réputé pour être plutôt un modéré et un homme "social". Le second est Brice Hortefeux, futur successeur de Devedjian au poste de secrétaire général, plutôt marqué à droite et portant toute la politique d'immigration du président.
Ces nominations symbolisent totalement le sarkozysme. D'un côté, le président cherche à séduire un électorat de droite interventionniste, et à rogner sur le centre et la gauche en utilisant Xavier Bertrand. De l'autre, il continue à draguer l'extrême-droite, en mettant en avant une politique anti-immigration dure. Cette tentative de synthèse entre les droites est ce qui a fait le succès de Sarkozy lors des dernières présidentielles.
Ce qui est intéressant, c'est qu'Hortefeux semble maintenant faire évoluer son discours : vous pouvez retrouver cela ici.
P.S. : maintenant que vous avez lu ce billet, allez voir ici Marie-Georges Profonde. Un très beau texte qui m'a beaucoup touché.
Bien vu !
RépondreSupprimerComment ça, il fait évoluer son discours ??
RépondreSupprimerIl y a quelque chose qui m'échappe !
@ Rubin : merci !
RépondreSupprimer@ Audine : ben oui, il nie avoir des chiffres sur les expulsions, alors qu'il en avait avant.
Et puis il n'expulse, il éloigne et reconduit... Merci Hortefeux de nous expliquer tout ça
RépondreSupprimerLingua Quintae Respublicae
RépondreSupprimerou la propagande du quotidien.
@ Audine et Manuel : ces évolutions langagières sont importantes malgré tout, car elles marquent la façon de représenter une politique.
RépondreSupprimerOn dirait Domenech après un match de l'équipe de France. Euh sport et politique ont quelque chose en commun...?
RépondreSupprimer@ Manuel : tout est politique, camarade.
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