samedi 27 décembre 2008

A qui profitent les bombardements sur Gaza ?

Comme tu as pu le lire partout, cher lecteur, les Israéliens et le Hamas ont recommencé à se taper dessus. Certes, ce n'est pas une nouveauté. J'allais me lancer dans une analyse complète sur le contexte électorale des deux territoires, quand j'ai découvert que Authueil, qui blogue pourtant rarement le week-end, m'avait insidieusement doublé. Je te renvoie donc vers son article.

Authueil, assez justement, montre les tactiques militaires que mettent en œuvre Tzipi Livni et le Hamas pour essayer de se maintenir au pouvoir. Comme en Russie et en Géorgie, comme aux États-Unis en 2000 et en 2004, comme en France en 2002, voici encore des politiciens qui exploitent la peur de leurs concitoyens pour rester au pouvoir.

Cependant, il y a, à mon avis, deux situations différentes sur lesquelles il faut s'arrêter, sous peine de louper une partie du tableau :
  • J'avais souligné ici que j'estimais que les élections israéliennes étaient parmi les plus importantes de l'année à venir. Contrairement à Authueil, je ne suis pas sûr que les Israéliens mordent à l'hameçon de la violence une fois de plus. Ce qui remonte des journaux est plutôt la lassitude très forte de la population israélienne et sa volonté d'en sortir. Malheureusement, le choix s'est maintenant restreint. Vu la déconfiture locale des travaillistes (décidément, il n'y a pas qu'en France que c'est le bordel au PS), les Israéliens ont le choix entre la force avec le Likoud, ou la force avec Kadima. N'étant pas sur place, je me trompe peut-être et estime mal les partis en lice. Par contre, Israël étant une démocratie, même si les Israéliens élisent les durs maintenant, il leur sera possible de revenir plus tard en arrière, comme les Américains viennent de le démontrer.
  • Pour les Palestiniens, la situation est beaucoup plus dangereuse. Ils risquent bien de subir la double-peine : avoir les durs au pouvoir en Israël et les durs au pouvoir chez eux. En effet, coincé par le Hamas qui reste pour eux la seule alternative politique, vue la déconfiture des successeurs d'Arafat, ils ne disposent pas de politiciens suffisamment crédibles pour les sortir de la violence. En plus, il n'est même pas sûr que les élections, qui doivent se dérouler cette année, puissent avoir lieu : on resterait donc avec un parti largement corrompu en Cisjordanie et qui a fait la preuve de son échec, et un parti islamiste à Gaza qui continuerait d'opprimer les Palestiniens et de susciter les représailles israéliennes.
Globalement, je n'ai à ce jour aucune idée d'où viendra la solution politique de cette crise. Par contre, je reste persuadé que ce sont les Israéliens eux-mêmes, c'est-à-dire les simples citoyens, qui en détiennent les clefs. Espérons qu'ils seront suffisamment lassés des attaques et des contre-attaques pour choisir un gouvernement qui ait réellement le désir d'avancer vers la paix.

13 commentaires:

  1. Kadima ne peut pas se permettre de laisser le Hamas arrêter la trêve et balancer des roquettes sur Israël sans réagir. Kadima montre qu'il sait être ferme, tout en restant le seul espoir de compromis pacifique avec le Hamas. Si l'israélien croit qu'il y a une chance de paix, il votera Livni, s'il est désespéré ça sera le Likoud de Netanyahou.
    Livni a une réelle chance du fait de son intégrité jamais remise en question si toutefois la situation ne dégénère pas et reste sous contrôle.
    Pour moi la gauche est morte, Ehud Barak l'a achevée en 2000 et il en est le représentant,ce parti est mourant.

    RépondreSupprimer
  2. @ Teddy : à moi de voir quoi ?

    @ Manuel : on est d'accord sur les choix possibles, et je suis aussi d'accord avec toi sur le fait que c'est mal embarqué.

    RépondreSupprimer
  3. Tu as écrit qu'il y avait le choix entre force et force pour les prochaines élections israéliennes, et aussi que Livni était en train de manoeuvrer en vue des échéances électorales.
    On est pas d'accord à ce sujet en tout cas. Il n'y a pas 2 entités belliqueuses n'attendant qu'un prétexte pour exploser, il y a un Hamas, dont la seule légitimité et raison d'exister est la haine d'Israël et il y un Kadima qui a intérêts à calmer le jeu car le Likoud est plus radical et violent.
    Je ne vois pas d'intérêt pour Livni à voir le conflit redémarrer, aucun. Si la peur revient, les gens voteront la force et la bagarre, Bibi.

    RépondreSupprimer
  4. @ Manuel : dans ce cas, pourquoi l'armée prépare-t-elle une offensive terrestre et proclame-t-elle sa volonté de "détruire le Hamas" ? Il s'agit bien d'une vraie guerre, dans ce cas précis, et de l'emploi de la force. N'oublie pas que Barack et Livni sont tous les deux au gouvernement.

    RépondreSupprimer
  5. L'armée répond apparemment à une grosse pression l'opinion publique israélienne demandant la fin des tirs de roquettes sur Israël. J'ai pu lire dans les quotidien israélien que la fin de la trêve, les tirs de roquettes n'étaient pas compris par les israéliens. D'ailleurs les généraux indiquent qu'une offensive terrestre serait suivi d'un retrait immédiat car Israël n'aurait aucun intérêt à réoccuper Gaza.
    L'occupation de Gaza sur le long terme serait la fin des ambitions de Kadima mis en route par Sharon avec le retrait de Gaza.

    RépondreSupprimer
  6. Je lis vos commentaires et je m'aperçois que la mort des enfants Palestiens équivaut à "zéro patate".

    Parfois, il est dur de vivre avec la honte...

    RépondreSupprimer
  7. @ Manuel : d'accord avec toi.

    @ Anonyme : je n'ai pas compris ton commentaire.

    RépondreSupprimer
  8. Je comprends pas le anonymes... C'est dur de choisir "Nom/URL" et de s'appeler Gustave sans mettre d'URL??
    Je précise qu'on n'est pas obligé de s'appeler Gustave...
    Ça fait mieux, ça fait humain avec un nom!

    RépondreSupprimer
  9. @ Manuel : ce que je trouve le plus pénible, c'est que si deux anonymes te parlent en même temps, tu sais jamais à qui tu réponds et tu n'arrives pas à suivre la discussion. C'est déjà un aspect technique important...

    RépondreSupprimer
  10. Tout à fait vrai, mais en même temps, l'anonyme raconte souvent des conneries, alors bon, on peut l'ignorer...

    RépondreSupprimer
  11. @ Manuel : pas toujours, et certains non-anonymes peuvent être très pénibles. Cependant, il est plus difficile de répondre à quelqu'un dont tu n'as même pas le nom.

    RépondreSupprimer

Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

La modération des commentaires est activée 14 jours après la publication du billet, pour éviter les SPAM de plus en plus fréquents sur Blogger.