Pour réussir, une réforme doit réunir plusieurs conditions :
- Elle doit répondre à un diagnostic consensuel de nos concitoyens sur une situation de crise, quelle qu'elle soit.
- Elle doit associer tous les acteurs du problème, que ce soit les citoyens, les politiques, les acteurs qui devront la mettre en œuvre et ceux qui risquent de pâtir de ses conséquences.
- Elle doit être portée par un pouvoir politique bienveillant dont la mission doit être de trancher les différends en prenant en compte les valeurs dominantes de la majorité élue.
- Enfin, elle doit être acceptée par le plus grand nombre possible d'acteurs concernés, pour qu'elle soit ensuite mise en œuvre sans difficulté.
Régulièrement, la droite accuse l'Éducation nationale d'être rétive à toute forme de réforme. Pourtant, le système évolue régulièrement lorsque le pouvoir politique fait les choses convenablement. Ce matin, le Café pédagogique annonce l'aboutissement de la réforme des programmes du lycée professionnel. Cela faisait 20 ans qu'il n'y avait eu un tel travail mené à l'échelle de tous les programmes de tous les niveaux. En effet, les ministres s'intéressent souvent plus au système général, plus valorisant politiquement, et se consacrent peu à l'enseignement professionnel, plutôt mal vu en France.
Là, Darcos avait donné un an et demi aux inspections générales, en concertation avec les représentants enseignants et des élèves, pour bâtir une nouvelle architecture programmatique liée à la réduction à trois ans du bac professionnel (réforme qui permet de nombreuses suppressions de postes de fonctionnaires). Ces propositions ont été adoptées par le Conseil Supérieur de l'Éducation, qui réunit les grandes organisations et institutions concernées par notre administration. Certes, il y a des remarques et des critiques, mais ces programmes ont fait suffisamment consensus pour que les critiques se contentent de s'abstenir.
Pourtant, Darcos nous offre, en contrepoint, l'exemple d'une réforme mal menée. Le processus de réforme du lycée général est dans un désordre complet. Le ministre n'a annoncé que partiellement la nouvelle structure de la seconde le 21 octobre 2008, et a donné jusqu'au 15 décembre aux inspections pour se prononcer. Ensuite, le CSE devrait donner son avis en janvier pour application à la rentrée 2009. Tout cela va vite, sans aucune concertation, et risque de provoquer de réels blocages : les enseignants verront forcément des incohérences réalisées aussi rapidement.
Dans cette affaire, alors que le temps devrait être pris, c'est bien le politique qui déraille. Il faudrait, dans le domaine éducatif, donner un peu aux acteurs le temps de se concerter pour arriver à la bonne décision. Le lycée est un maillon central de notre système éducatif, le traiter à la va-vite est une erreur fondamentale que nos politiciens ne devraient pas commettre...
Là, Darcos avait donné un an et demi aux inspections générales, en concertation avec les représentants enseignants et des élèves, pour bâtir une nouvelle architecture programmatique liée à la réduction à trois ans du bac professionnel (réforme qui permet de nombreuses suppressions de postes de fonctionnaires). Ces propositions ont été adoptées par le Conseil Supérieur de l'Éducation, qui réunit les grandes organisations et institutions concernées par notre administration. Certes, il y a des remarques et des critiques, mais ces programmes ont fait suffisamment consensus pour que les critiques se contentent de s'abstenir.
Pourtant, Darcos nous offre, en contrepoint, l'exemple d'une réforme mal menée. Le processus de réforme du lycée général est dans un désordre complet. Le ministre n'a annoncé que partiellement la nouvelle structure de la seconde le 21 octobre 2008, et a donné jusqu'au 15 décembre aux inspections pour se prononcer. Ensuite, le CSE devrait donner son avis en janvier pour application à la rentrée 2009. Tout cela va vite, sans aucune concertation, et risque de provoquer de réels blocages : les enseignants verront forcément des incohérences réalisées aussi rapidement.
Dans cette affaire, alors que le temps devrait être pris, c'est bien le politique qui déraille. Il faudrait, dans le domaine éducatif, donner un peu aux acteurs le temps de se concerter pour arriver à la bonne décision. Le lycée est un maillon central de notre système éducatif, le traiter à la va-vite est une erreur fondamentale que nos politiciens ne devraient pas commettre...
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