lundi 9 février 2009

Après 43 ans de politique d'autonomie face à la puissance américaine, la France rentre dans le giron de l'OTAN.

Il paraît que ça y est : la France revient dans le giron de l’OTAN. Je me désespérerais presque si je n’avais pas d’autres chats à fouetter.

Le général de Gaulle avait décidé de quitter le commandement intégré de l’OTAN en 1966. La France n’a jamais dénoncé le traité, mais elle a affirmé ainsi une autre vision de la politique internationale, pouvant se permettre de, une fois de temps en temps, critiquer les Etats-Unis.

Il faut le dire aussi : je ne vois pas bien en quoi nous avons encore besoin de la protection des forces américaines. L’UE dépense chaque année 30% des dépenses militaires de la planète, 10% d’entre elles étant faites par la France, deux pays disposent de l'arme nucléaire, les marines anglaises et françaises disposent de moyens réels. Certes, nous ne sommes plus capables d’entretenir 100 000 hommes en Irak, mais, franchement, cela vaut mieux. A part pour profiter indirectement des dépenses militaires monstrueuses des Etats-Unis, il n'y a que des dangers.

Avec cette décision, c’est aussi l’espoir d’une vraie défense européenne qui disparaît.

Ce choix sarkozyen, très discuté dans les médias et la classe politique, engage à la fois la France, mais aussi l’Europe toute entière. Certes, nos alliés ont plutôt rejoint les Etats-Unis, mais cela n’empêche pas que nous maintenions qu’une autre politique soit possible. En plus, les autres grands acteurs de la planète, qui pouvaient encore se dire que la France avait une voix différente (Chine, Russie, grands Etats sud-américains, Pays arabes, Israël…) en sont pour leurs frais.

Cher lecteur, les élections européennes approchent. Vu que le président se refuse à envisager un référendum sur cette question, on pourrait s’en saisir à ce moment-là. Cette élection est particulièrement adaptée à cette problématique…

9 commentaires:

  1. D'abord, plutôt que de parler de choix sarkozien, ilfaudrait rappeler que cette réintégration a été lancée, préparée, négociée, etc., durant la mandature de Jacques Chirac. Il s'agit donc d'une continuité.

    " Il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités", disait de Gaulle. Or, la réalité d'aujourd'hui est que les deux tiers des pays composant l'Union européenne préfèrent le bouclier américain à une éventuelle "défense européenne". Donc...

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  2. @ Didier : on pourrait quand même éventualiser de faire ce que l'on veut. L'Union n'impose pas encore de politique commune.

    Je ne nie pas que Chirac avait lancé le processus, mais on sait qu'un président nouveau peut aussi changer d'avis. Dommage...

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  3. Ca me révolte. J'étais en profond désaccord avec les envies de Chirac pendant son dernier mandat, rien à rajouter.
    Dans mon Best Of de la semaine, j'ai parlé de ce sujet... Non, ça m'énerve (mais beaucoup de choses m'énervent ce soir...)

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  4. Bonjour bonjour ! Je vais poster pour dire quelque chose qui n'a rien à voir, excusez-moi. Je suis votre blog depuis quelques temps en passant par celui de mon ami Luca (L'inositol, que je salue au passage s'il lit ça). Je suis étudiante à la Sorbonne et je rentre des assemblées générales qui se sont déroulées aujourd'hui...
    Je me demandais si vous alliez prendre part à la manifestation de demain ?

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  5. @ Faucon froissé : il ne faut pas s'énerver...

    @ Alice : non, je fais passer des bacs blancs en ce moment, et il ne m'est pas facile de rejoindre les chercheurs. Cependant, vu les déclarations de Sarko de l'autre soir, il y a de grandes chances que j'arpente rapidement le pavé...

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  6. Je suis pas certain mais j'ai l'impression que malgré la dépense que la France fait dans le domaine de l'armée, on ne résisterait pas beaucoup plus longtemps a une invasion que lors de la deuxieme guerre mondiale... Pourtant, je ne suis pas pour qu'on soit sous la coupe américaine, vu les abérations que leur pays fait dans le domaine de la guerre. Et puis notre indépendance vis a vis d'Israel risque effectivement d'en prendre un serieux coup. Pourtant l'Europe a encore beaucoup a apprendre.
    Mais bon, c'est pas avec sarkozy qu'on va avancer dans ce domaine, c'est clair (dans les autres non plus d'ailleurs...)

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  7. @ Darkangel : pourtant, nos dépenses militaires, pour le petit pays que nous sommes, sont considérables, et sans doute injustifiées. Nous n'avons plus d'ennemi proche.

    Pour une invasion éventuelle, je ne sais pas : mes connaissances en armement sont limitées.

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  8. J'ai pas dit qu'on ne depensait pas beaucoup d'argent, je pense juste qu'on le dépense trop mal. Mais c'est vrai qu'on a plus d'ennemi proche et qu'une invasion est quand meme bien peu probable!
    Ce que je ressent c'est que si on mettait un peu de nos dépenses de l'armée dans la recherche on guerirait peut etre deja le cancer... Et ca, c'est un ennemi bien plus probable. Mais voilà, ca rapporte pas ca. Alors que les armes, on peut les revendre. Je ne comprendrais décidement rien a rien à la politique.

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  9. @ Darkangel : entièrement d'accord avec toi. Malheureusement, nos politiques sont toujours accrochés à la notion de puissance militaire. Ils devraient comprendre que la puissance d'un pays se juge aussi au bien-être de ses citoyens...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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